Les rescapés dorment sur les différents ponts du bateau, pas toujours couverts de la pluie (SOS MEDITERRANEE)

 

 

Les réfugiés du navire humanitaire Aquarius, que la France s'était engagée à accueillir au nom de la solidarité européenne, sont arrivés, mardi à Paris, a indiqué l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii).

Débarqués dans la matinée à l'aéroport de Roissy par avion de ligne, les réfugiés ont été accueillis par des agents de l'Ofii, a indiqué l'Office sur son compte Twitter.

Le groupe compte 11 Libyens (trois familles), 4 Pakistanais, un Soudanais et un Ivoirien.

Il y a parmi eux 3 femmes et 4 enfants, selon le décompte. Ils devaient ensuite se rendre dans l'Aube, la Haute-Marne, l'Yonne et les Vosges, a-t-on indiqué à la Direction générale des étrangers en France (DGEF) qui organisait le retour.

Les réfugiés avaient été entendus à Malte par l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) qui avait envoyé une mission sur place la semaine dernière, pour s'assurer que ces réfugiés correspondaient bien aux critères de l'asile.

 

Privé d'immatriculation

 

L'Aquarius a accosté le 30 septembre à Malte, faute de pouvoir débarquer ses passagers en Italie, pays qui a fermé ses ports aux migrants.

Le navire, menacé de perdre son pavillon panaméen, avait demandé à la France de le laisser accoster à Marseille mais Paris a refusé au nom du principe de "port sûr le plus proche", qui ne place pas ses côtes en première ligne.

Les 58 rescapés du navire humanitaire ont fait l'objet d'un accord de répartition entre quatre pays européens: Allemagne, Espagne Portugal et France.

Cette opération est la sixième de ce type depuis le début de l'été. Au total, près de 280 personnes sont arrivées en France depuis que le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, a refusé de laisser accoster les navires humanitaires chargés de migrants. L'Aquarius, qui a regagné Marseille le 4 octobre, est devenu un symbole de cette crise politique. 

 

Solution pérenne

 

Au total, cinq pays se sont engagés à se répartir des réfugiés de ces deux navires. Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb souligne dans un communiqué que « la France est toutefois le premier Etat membre de l’UE à mettre en œuvre son engagement ».

« La France est à nouveau à l’initiative, conformément à nos valeurs et à l’exigence de solidarité pour faire face au défi migratoire de façon coordonnée et concertée au niveau européen, malgré la crise politique actuelle », a-t-il commenté.

Gérard Collomb rappelle néanmoins que « les réponses au cas par cas aux débarquements de ces dernières semaines ne sont pas satisfaisantes : une solution pérenne est indispensable à l’échelle européenne ».

« L’idée est d’illustrer le mécanisme des centres contrôlés » défendu par la France, avec « un système de prise en charge des réfugiés à l’arrivée dans les ports du sud de l’Europe », explique Pascal Brice, le directeur général de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides).

(Avec Le Parisien, l'Express, Europe 1, LCI, l'Yonne)