Moment fort, samedi après-midi, veille du 11 novembre, à Auxerre.

Un hommage témoignage transmission.

Celui de la jeunesse aux poilus de la grande guerre, celle de 1914-1918, au cimetière Dunant, un des plus anciens de France sinon le plus ancien. 1794. Le Père Lachaise à Paris, le plus grand espace vert de la capitale, date du début du 19 ème siècle.

Auparavant, vendredi soir, une plaque a été découverte au lycée de la Brosse à Venoy pour rendre hommage aux professeurs et élèves tués pendant la grande guerre. Et avant l'hommage de la jeunesse au carré militaire à Auxerre, les tombes de Charles-Surugue ancien maire et poilu à plus de 70 ans et celle de Paul-Bert ont été fleuries. Dimanche matin à 11 heures cérémonie au monument aux morts et défilé sur les boulevard.

Si les commémorations se succèdent pour célébrer le centenaire de la grande guerre et l'armistice signé le 11 novembre 1918, à 11 heures, la connaissance de l'histoire de France recule de manière spectaculaire parmi les jeunes générations. On peut être bachelier avec la mention très bien et ignorer ce qu'est la bataille d'Austerlitz.

 

La grande et longue chaîne des hommes et femmes

 

C'est une des conséquences  de l'effacement de l'enseignement de l'histoire (1969) comme activité autonome à l'école primaire. L'histoire a été fondue dans les activités d'éveil. Et la chronologie a disparu au profit d'une approche thématique de l'histoire en 1980.

Les plus jeunes n'éprouvent plus le sentiment de continuité historique de Jules César à Napoléon. La dictature du présent et l'oubli de la longue durée entraînent la fin de ce qui a été le ressort de la transmission : le sentiment de la dette. Nous devons beaucoup à nos ancêtres, même si d'aucuns estiment que l'enseignement de l'histoire ne sert à rien dans la mesure où elle n'est pas utile dans le monde d'aujourd'hui, pour exercer une profession.

Samedi à Auxerre, la jeunesse n'oubliera pas la longue attente sous la pluie, la cérémonie et l'égrenage des 694 noms d'Auxerrois qui ont péri pour la France. D'une manière ou d'une autre, elle aura perçu et appréhendé le patriotisme de soldats français de la Grande Guerre.

Compréhension et respect pouvaient se deviner et se lire sur les visages graves d'une jeunesse tout à coup transformée.