SOCIETE
Les rouages d'une machine à broyer
le mardi 13 novembre 2018, 19:14 - SOCIETE - Lien permanent
Quand on suit une procédure comme si c'était une recette de cuisine, applique des tampons au bas de lettres indifférentes, et ne fait pas plus de mal que de bien mais uniquement du mal. L'ignoble abandon de Madame x à Auxerre
MàJ le 30 novembre 2018
Le cas d'une femme de 88 ans, hémiplégique en fauteuil, à la maison de retraite départementale dans une situation inextricable a été résolu.
Le conseil départemental a réagi positivement et éclairci les incompréhensions, avec humanité.
La saisie de sa rente supplémentaire est annulée et un solde est laissé pour que l'octogénaire puisse régler au minimum ses frais obligés.
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Madame X a 88 ans et souffre des séquelles d’un AVC (accident vasculaire cérébral). Célibataire et sans famille proche, absolument seule dans l’Yonne et désormais hémiplégique (côté droit atteint et donc fauteuil roulant, et plus moyen d’écrire, de téléphoner, de s’occuper de papiers…) elle se trouve, depuis trois ans après son AVC, dans une maison de retraite auxerroise.
Coût mensuel : autour de 1 900 euros/mois. Le montant total de sa pension, lui, est de 1 300 euros. Elle perçoit une aide sociale départementale dont le montant n’est pas connu, et qui peut être de 600 à 800 euros. Un voisin n’a jamais pu connaitre ni le montant précis de l’APA ni les montants détaillés de l’Aide Sociale, ce n’est pourtant pas faute de les avoir demandés.
Madame X possède une petite maison de famille (valeur estimée de 95 000 euros), hypothéquée par le Conseil départemental en 2015 ou 2016, qu’elle chauffe et entretient encore, ainsi que le jardin, afin de pouvoir la vendre dans un état convenable. Ceci n’est pas sans lui coûter, puisque ça consiste en gaz, électricité, eau, jardinier. Elle est allée elle-même sur place, en fauteuil roulant, pour trier et ranger les objets et chers souvenirs de toute une vie en espérant réaliser quelques ventes chez antiquaires et brocanteurs avant de mettre la maison en vente, ce qu'elle a fait début septembre 2018.
En mars 2018, l'octogénaire a obtenu une rente mensuelle supplémentaire de 745,50 euros correspondant à une allocation "espagnole" trop compliquée à expliquer en détail ici. Cette rente est pérenne.
C’est à partir de là qu’elle décide de se passer de l’aide sociale, de vider et vendre sa maison, de rembourser sa dette (de près de 25.000 euros) au Département et ne plus rien devoir à personne. Elle souhaitait juste conserver le droit à 4 mois de cette dernière rente qui lui permettrait de payer le vidage de la maison, les transports, mise en vente etc.. après quoi elle ne voulait plus rien !
Mal lui en a pris d’avoir sa dignité.
On a commencé à lui demander documents, preuves de ci et de ça, justificatifs (à une dame qui est seule, handicapée, âgée, en deuil de sa vie et de ses souvenirs, et dépend des autres pour la moindre chose. Et on sait combien le dialogue avec le labyrinthe du secteur paperasserie ressemble à du harcèlement qu’on retrouve quand on tente de téléphoner dans l’espoir de parler à une personne compétente). Elle rembourse 3 mois perçus de la rente par un chèque début octobre, après quoi le ciel s’effondre sur sa tête : elle reçoit une notification de saisie de toute la somme perçue, soit 745 euros par mois perçus depuis mars, donc 6 mois. Une somme de plus de 4 000 euros qu’elle n’a pas.
La voici sans rien, à 89 ans, totalement démunie, paralysée dans un fauteuil roulant à la Maison de retraite départementale. Menacée de découvert bancaire car elle ne peut pas assumer les quelques frais de fonctionnement de sa maison de Bassou, et ne peut plus rien acheter (chaussettes, petit linge, coiffeur, piles, ...).
Dépressive nerveusement, depuis quelques mois, par les exigences strictement encadrées pour ne pas dire bornées des services sociaux du conseil départemental, sans aucun rapport humain, et par ses difficultés liées à son handicap physique, elle est plus atteinte encore et parle d’en finir avec la vie ou de mettre le feu à sa maison.
La voici tout à fait abandonnée par un système qui a fait un bourrage de paperasserie, qui a été amputé du coeur, n’a donc rien lu ou écouté avec ce cœur manquant, et continue d’être sourd.
"Les temps modernes" (D.R.)
Où se trouvent bientraitance et coordination ? Où se trouve le renforcement du suivi par des visites de contrôles et de courtoisie ? Où se trouvent les auteurs de toutes ces belles promesse qui se contentent de répondre qu’on ne leur a pas communiqué, que c’est un autre service qui, que, qu’il y a eu des malades, des absents, des dossiers égarés, que c'est déplorable mais, pas le temps etc…
L’habituelle panoplie des beaux ramages qui sortent de bouches et cœurs indifférents ?
Qui va rendre à Madame X ce que la maladie et l’âge ne lui ont pas pris déjà ? Sa dignité, son droit à voir se lever le jour et n’en attendre que des choses heureuses et paisibles ?
Dans le Schéma le Schéma Départemental en faveur des Personnes Agées dont l'engagement date de 2009 et a été mis en place en 2014, on peut lire ce fil conducteur :
"Améliorer l’accompagnement des personnes handicapées vieillissantes tout en respectant leur choix, leur projet individuel, avec une continuité dans le temps."
"Étude au cas par cas afin de s’adapter à leur choix."
Les fonctionnaires du service social concerné du conseil départemental vont-ils enfin reconnaître leur erreur dans cette action sans mesure et dénuée d'humanité, voire même intervenir personnellement, dans ce cadre et le plus rapidement possible, pour soulager Madame Françoise Petit-Félix ?
C'est un ancien voisin, un ami de 70 ans, François Ottello demeurant à Paris, qui a tiré la sonnette d'alarme devant tant d'inhumanité. Sans réponse à ses nombreuses démarches, Il a adressé un courrier au président du conseil départemental, en désespoir de cause.
S.D. et P-J. G.
Commentaires
L'initiative revient en premier lieu a la maison de retraite, dont l'objet est de prendre soin de ses pensionnaires, et donc de faire intervenir l'assistance. En contrepartie de quoi, la collectivite peut demander a la personne assiste de concourir a sa prise en charge.
Et c'est tout ? pas d'autres explications que cet encart plus que laconique ? Pourtant votre article était à charge contre les services du Conseil Départemental, je cite " Les fonctionnaires du service social concerné du conseil départemental vont-ils enfin reconnaître leur erreur dans cette action sans mesure et dénuée d'humanité, voire même intervenir personnellement, dans ce cadre et le plus rapidement possible... "
Justement, il serait de bon augure de connaître les informations qui permettent de conclure ce cas épineux et de ne pas rester sur une mauvaise opinion de nos services départementaux non ? Cela me semblerait équitable.
Je rappelle s'il en était besoin que le Conseil Départemental sera totalement remboursé de l'Aide Sociale et autres frais dès la maison vendue.
Donc on marche sur la tête ! Existe t-il une assistante sociale ou un service dit "social" pouvant juste avoir un peu de bon sens, de logique voire d'humanité ?
Le pire du pire c'est que le 14 novembre les Impôts de Joigny lui réclame 746 euros de Taxe Foncière alors qu'elle en était justement dégrévée depuis 2 ans ! Son ami Mr Ottello a écrit plusieurs fois au SIP de Joigny (la maison est inhabitée et quasi vide) , rempli 4 pages du questionnaire déjà rempli les années précédentes ...Le dernier courrier est du "conciliateur fiscal" qui cite des quantités d'articles de codes ceci ou cela et dit que pour être dégrévé de taxe Foncière dans son cas il faut habiter la maison et gagner moins de 10 815 euros en 2017. Cette dame de 88 ans est en fauteuil roulant et la maison a un perron de 8 marches ! ses revenus sont autour de 12 ou 13 000 euros dont 90 % sont pris par le Département, TOUS LES SERVICES EN SONT INFORMES DEPUIS 2016 ET ENCORE CETTE ANNEE. Il est donc absolument impossible de payer quelque impôt que ce soit. Est-il possible aux chefs des agents des impôts et au conciliateur ou médiateur de faire leurs métiers avec juste un peu de bon sens et de sérieux voire un soupçon d'humanité ?
@Vonette : oui c'est aussi une possibilité.
Votre analyse peut tout aussi bien s'entendre.
Même si, à mon sens, l'article est trop précis au début pour l'emploi de "madame x".
Il aurait du être plus généraliste et se préciser ensuite dans le cas concret (malheureusement) de cette dame.
@Zioum : Je pense que si au début de l'article elle est mentionnée comme Madame X, c'est en fait que son cas pourrait être celui de bien des personnes seules et dépendant de l'aide sympathisante des services en cause. Qui elle est, au départ, n'a pas d'importance et ne le devient qu'en fin d'article puisqu'en définitive il fait appel à un peu d'humanité et de temps à réellement lui consacrer...
Enfin c'est ainsi que je le comprends...
Je ne comprends pas d'où provient cette" pension espagnol" versé à 88 ans. Les tarifs sont sur internet et n'ont rien de surprenants Cette dame doit être GIR 1/2 et donc payer 600 euros de plus, ce qui fait un loyer de 1900 +600= 2500 euros par mois. Cette dame aurait du mettre sa maison en viager ou la vendre avant, car 2500 - (2045 -10%) = 659, 5 qui lui manque, (en gros le GIR;) Si elle percevait une petite APL, l'augmentation de ses revenus a du la faire disparaître.
Ce qui est triste dans cette situation, c'est qu'apparemment le service social de Bassou ne l'ai pas accompagné et conseillé dans ces démarche et choix, ni informé leur conseiller départemental qui aurait pu intervenir.
Inhumanité est flagrante mais pas nouvelle dans "ces mouroirs" hors de prix pour beaucoup, qu'on appelle EPAHD
Et pendant ce temps on verse des allocations adulte handicapé à un certain type de population,friand des aides sociales en tout genre....
L'extrême droite à un avenir assuré pour les prochaines années...
@gorlio : merci pour le ton aimable de votre réponse, vous êtes charmant ...
Je vais donc préciser une peu ma pensée, pour que vous puissiez comprendre ma question (vous devriez y arriver, je n'ai aucun doute là dessus).
Soit l'article fait état de la situation de cette personne, sans la nommer (souhaite-t-elle que son nom apparaisse ? est-elle d'accord pour que sa situation financière soit communiquée à n'importe qui sur le site ?), auquel cas le "madame X" est d'usage et son identité n'a pas à être révélée.
Soit elle est d'accord pour que sa situation soit exposée sur le site, auquel cas pourquoi la nommer "madame x" tout au long de l'article ?
La lecture de l'article m'a donné l'impression que les auteurs de l'article voulaient préserver l'anonymat de cette personne. Et que son identité avait été révélait par erreur.
Ma question était un moyen d'attirer leur attention sur ce point ...
@ zioum cela paraît évident non ? De qui s'agirait-il d'autre ?
Avant dernier paragraphe pardon
Le nom cité à la fin du dernier paragraphe est-il celui de Mme X ?
Ah la sacro sainte bureaucratie française qui agit comme un couperet voire dans certains cas comme une guillotine... Administration et humanisme tout un programme Franco français
Bravo à François pour sa merveilleuse action en faveur de cette personne, souhaitons que le nouveau Président du conseil départemental Monsieur P Gendreaud montrera plus d'humanité que ses services. Souhaitons un bon courage à cette dame,
Bonjour,
Votre article est touchant.
Cette dame doit beaucoup souffrir et moralement l 'enfer.!
Il était essentiel de tirer la sonnette d 'alarme et d 'alerter le Président du Département.!
Je suis persuadé qu' il réagira humainement pour cette dame.!
Grâce à vous...
En application des engagements au cas par cas.!
Bon courage à cette dame et confiance au Président du C.D.
Bonne journée
Henry