MàJ le 30 novembre 2018

 

Le cas d'une femme de 88 ans, hémiplégique en fauteuil, à la maison de retraite départementale dans une situation inextricable a été résolu.

Le conseil départemental a réagi positivement et éclairci les incompréhensions, avec humanité.

La saisie de sa rente supplémentaire est annulée et un solde est laissé pour que l'octogénaire puisse régler au minimum ses frais obligés.

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Madame X a 88 ans et souffre des séquelles d’un AVC (accident vasculaire cérébral). Célibataire et sans famille proche, absolument seule dans l’Yonne et désormais hémiplégique (côté droit atteint et donc fauteuil roulant, et plus moyen d’écrire, de téléphoner, de s’occuper de papiers…) elle se trouve, depuis trois ans après son AVC, dans une maison de retraite auxerroise.

Coût mensuel : autour de 1 900 euros/mois. Le montant total de sa pension, lui, est de 1 300 euros. Elle perçoit une aide sociale départementale dont le montant n’est pas connu, et qui peut être de 600 à 800 euros. Un voisin n’a jamais pu connaitre ni le montant précis de l’APA ni les montants détaillés de l’Aide Sociale, ce n’est pourtant pas faute de les avoir demandés.

Madame X possède une petite maison de famille (valeur estimée de 95 000 euros), hypothéquée par le Conseil départemental en 2015 ou 2016, qu’elle chauffe et entretient encore, ainsi que le jardin, afin de pouvoir la vendre dans un état convenable. Ceci n’est pas sans lui coûter, puisque ça consiste en gaz, électricité, eau, jardinier. Elle est allée elle-même sur place, en fauteuil roulant, pour trier et ranger les objets et chers souvenirs de toute une vie en espérant réaliser quelques ventes chez antiquaires et brocanteurs avant de mettre la maison en vente, ce qu'elle a fait début septembre 2018.

En mars 2018, l'octogénaire a obtenu une rente mensuelle supplémentaire de 745,50 euros correspondant à une allocation "espagnole" trop compliquée à expliquer en détail ici. Cette rente est pérenne.

C’est à partir de là qu’elle décide de se passer de l’aide sociale, de vider et vendre sa maison, de rembourser sa dette (de près de 25.000 euros) au Département et ne plus rien devoir à personne. Elle souhaitait juste conserver le droit à 4 mois de cette dernière rente qui lui permettrait de payer le vidage de la maison, les transports, mise en vente etc.. après quoi elle ne voulait plus rien !

Mal lui en a pris d’avoir sa dignité.

On a commencé à lui demander documents, preuves de ci et de ça, justificatifs (à une dame qui est seule, handicapée, âgée, en deuil de sa vie et de ses souvenirs, et dépend des autres pour la moindre chose. Et on sait combien le dialogue avec le labyrinthe du secteur paperasserie ressemble à du harcèlement qu’on retrouve quand on tente de téléphoner dans l’espoir de parler à une personne compétente). Elle rembourse 3 mois perçus de la rente par un chèque début octobre, après quoi le ciel s’effondre sur sa tête : elle reçoit une notification de saisie de toute la somme perçue, soit 745 euros par mois perçus depuis mars, donc 6 mois. Une somme de plus de 4 000 euros qu’elle n’a pas.

La voici sans rien, à 89 ans, totalement démunie, paralysée dans un fauteuil roulant à la Maison de retraite départementale. Menacée de découvert bancaire car elle ne peut pas assumer les quelques frais de fonctionnement de sa maison de Bassou, et ne peut plus rien acheter (chaussettes, petit linge, coiffeur, piles, ...). 

Dépressive nerveusement, depuis quelques mois, par les exigences strictement encadrées pour ne pas dire bornées des services sociaux du conseil départemental, sans aucun rapport humain, et par ses difficultés liées à son handicap physique, elle est plus atteinte encore et parle d’en finir avec la vie ou de mettre le feu à sa maison.

La voici tout à fait abandonnée par un système qui a fait un bourrage de paperasserie, qui a été amputé du coeur, n’a donc rien lu ou écouté avec ce cœur manquant, et continue d’être sourd.

 

"Les temps modernes" (D.R.)

 

Où se trouvent bientraitance et coordination ? Où se trouve le renforcement du suivi par des visites de contrôles et de courtoisie ? Où se trouvent les auteurs de toutes ces belles promesse qui se contentent de répondre qu’on ne leur a pas communiqué, que c’est un autre service qui, que, qu’il y a eu des malades, des absents, des dossiers égarés, que c'est déplorable mais, pas le temps etc…

L’habituelle panoplie des beaux ramages qui sortent de bouches et cœurs indifférents ?  

Qui va rendre à Madame X ce que la maladie et l’âge ne lui ont pas pris déjà ? Sa dignité, son droit à voir se lever le jour et n’en attendre que des choses heureuses et paisibles ?

 Dans le Schéma le Schéma Départemental en faveur des Personnes Agées dont l'engagement date de 2009 et a été mis en place en 2014, on peut lire ce fil conducteur :

"Améliorer l’accompagnement des personnes handicapées vieillissantes tout en respectant leur choix, leur projet individuel, avec une continuité dans le temps."

"Étude au cas par cas afin de s’adapter à leur choix."

Les fonctionnaires du service social concerné du conseil départemental vont-ils enfin reconnaître leur erreur dans cette action sans mesure et dénuée d'humanité, voire même intervenir personnellement, dans ce cadre et le plus rapidement possible, pour soulager Madame Françoise Petit-Félix ?

C'est un ancien voisin, un ami de 70 ans, François Ottello demeurant à Paris, qui a tiré la sonnette d'alarme devant tant d'inhumanité. Sans réponse à ses nombreuses démarches, Il a adressé un courrier au président du conseil départemental, en désespoir de cause.

 

S.D. et P-J. G.