Les Entretiens d'Auxerre, un événement de dimension nationale que d'aucuns sous-estiment (DR)

 

 

 

La nouvelle a été reçue comme un véritable coup de tonnerre et un choc, au théâtre d'Auxerre, ce samedi soir, à la fermeture des 17 èmes Entretiens d'Auxerre consacré au féminin/masculin.

Michel Wieviorka, président du comité scientifique des Entretiens lors de sa conclusion des trois journées, n'a pas donné de piste de thématique  pour l'année prochaine, ajoutant que le président du Cercle Condorcet allait expliquer pourquoi.

Patrice Decormeille a alors annoncé que le Cercle Condorcet "suspendait" les Entretiens menacés d'arrêt pur en simple. Et que si suspension il y avait, il espérait qu'elle ne serait que provisoire. C'est du moins ce que beaucoup ont compris.

Pourquoi ?

Parce que l'association n'y arrive plus en dépit d'ajustements, d'efforts consentis par les uns et les autres, ces dernières années, marquées par une réduction des participations, des subventions des uns et des autres. Le Cercle, il faut le dire a réussi depuis le début, à maintenir un plateau d'intervenants de haut niveau et une ambiance conviviale, avec des "actes" publiés.

 

Lutter et éduquer

 

Si la ville d'Auxerre a su maintenir son effort et son choix en faveur des Entretiens, en dépit d'une conjoncture difficile marquée par la diminution des dotations sous la présidence de François Hollande, il n'en a pas été de même côté Département et Région, eux aussi confrontés à l'adversité et à l'obligation de faire des choix draconiens. Surtout la Région qui s'est éloignée d'Auxerre, et pas que dans ce domaine.

La suspension annoncée ne condamne pas l'avenir des Entretiens d'Auxerre car suspendre signifie que les travaux peuvent reprendre.

Il reste à savoir ce qu'en pensent les citoyens, les fidèles, ceux qui sont fiers de l'image véhiculée à Auxerre, ceux qui ont de la sympathie pour cette scène automnale exceptionnelle, annuelle, au théâtre de la cité de Paul Bert et de Joseph Fourier.

Y a-t-il quelqu'un pour sauver les Entretiens d'Auxerre ?

Ou bien la page est-elle déjà tournée ...?

L'histoire montre que dans les périodes difficiles, c'est la culture et l'éducation qui morflent en premier. Or dans ces circonstances, l'éducation et la culture sont des outils fondamentaux pour lutter et survivre. Les meilleurs boucliers pour éviter le pire.

 

Pierre-Jules GAYE