L'ancienne présidente de l'association des maires ruraux de France 89 explique qu'elle avait senti les choses venir. C'est la raison pour laquelle elle s'est engagée aux élections sénatoriales partielles, pour porter cette parole au Sénat.

Selon la sénatrice de Puisaye, le problème de fond est la rupture des territoires entre métroploles et ses logiques, et ruralité abandonnée, des campagnes où les services publics s'éffilochent et disparaissent. Tout cela dit-elle, a été décrit dans le livre du géographe Christophe Guilluy la France périphérique et aujourd'hui dans No society.

C'est un enjeu culturel profond qui se joue qui remet en cause notre mode de vie et notre culture dans le concert international. Deux cultures s'affrontent, le Brexit et les populismes qui gagnent en audience sont des révélateurs.

La fracture sociale profonde a été identifiée en 1995 et portée par Jacques Chirac à la présidence de la République.

Au-delà des analyses de Dominique Vérien, celle d'une trop forte mainmise de la haute administration et de la centralisation en France, est un autre élément qui peut expliquer les évolutions actuelles.

Elle appelle de ses voeux l'ouverture d'un vaste dialogue au sommet de l'État avec tous les acteurs, y compris ceux qui ont été mis sur le côté, corps intermédiaires notamment.

Toutes les paroles ne se valent pas, estime Dominique Vérien. Or aujourd'hui, le système tend à égaliser les paroles qui finissent par se valoir dans un monde gagné par le règne de l'individualisme.

 

 Dominique Vérien, sénatrice UDI (DR)