Le rapport d’activité de la SEM (société d’économie mixte) Yonne Energie, ne fait que 7 pages et relate l’activité de l’exercice clos de 2019, présentée par Grégory Dorte administrateur, rapporteur des mandataires de la SEM Yonne Énergie, dont les principaux frais résident dans la rémunération du Président Directeur Général et de la Directrice, leurs frais de bouche et déplacements.

Les Assemblées se sont tenues par visio-conférence, il y a moins d’un an, et certains élus ont eu le temps de faire des captures d’écran de ce que l’on nomme la « danseuse » du Président du SDEY.

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MAL PARTIE



La question se pose souvent de savoir si l’on crée des outils (Syndicat, Association, EPA..) au service d’un projet politique ou bien si cet outil devient il le joujou du politique ?
 La SEM Yonne Énergie, à l’initiative de Jean-Noël Loury, PDG du syndicat départemental d’énergies de l’Yonne, a vu le jour dans les années qui ont suivi la création du syndicat SDEY Départemental et du groupement de tous les petits syndicats locaux, dont l’écot a rempli le bas de laine du SDEY.
La SEM Yonne Energie a été imaginée et créée, en 2016, avec un préfigurateur réputé de grande qualité Philippe Port, ancien Directeur Régional de la BPI (banque publique d’investissement) qui une fois son travail de montage financier et juridique achevés, s’est vu remercier avec une certaine rudesse dont Jean-Noel Loury a le secret, le jour même de sa prise de fonction.

Une procédure prud’homale a été engagée et, faute de médiation, trouvera dans quelques mois, après 2,5 ans de procédure, sa solution par l’indemnisation de l’ex-Directeur à qui le Président Directeur Général, Jean Noel Loury, avait signé un contrat de pré-engagement au poste.

La SEM ENERGIES de Vendée qui est rentrée au capital  regrette encore aujourd’hui ce collaborateur de qualité au point de demander à ne plus tenir la Présidence du comité d’investissement de la SEM Energie de L’Yonne qui d’ailleurs n’a jamais eu à auditionner aucun projet. Ce signal faible n’a jamais fait réfléchir la gouvernance.
On notera par ailleurs que la Caisse des Dépôts avait refusé d’être au capital au seul motif d'échanges incongrus avec le Président Directeur Général, classifié sans vision et ayant une optique très personnelle de représentation et frais.

Finalement, un an après le licenciement de Philipe Port, sans aucune mise en concurrence au travers d’un cabinet de recrutement, Irène Eulriet - Brocardi, ex-maire de La Ferté-Loupière, conseillère départementale du canton de Charny, a pris les rênes du prévisionnel et de la gestion de la Société d’Economie Mixte Yonne Énergie.


AUCUN DÉTAIL FINANCIER

Depuis sa création, un déficit annuel chronique de 200 000 euros vient appauvrir les fonds propres de la Société et surtout, aucun projet ne sort alors que certains étaient déjà enclenchés et devaient sortir au cours de la première année d’exercice. Soit plus de 500 000 euros de perte cumulée en 3 ans, comme l’a révélé Jean-Noël Loury.

La Directrice générale planche sur des projets à long terme à défaut de réaliser des objectifs courts termes d’équilibres financiers exigés normalement par le Conseil d’Administration.

Cette année encore, le rapport d’activité de la SEM est vide de projet et inscrit comme le dit son President Jean Noël Loury, une perte cumulée de 500 000 euros.

Beaucoup de conditionnel et d’hypothétique dans les réponses d’Irène Ulriet-Brocardi, la directrice générale, dans la présentation de son bilan qui se résume à des charges et un chiffre d’affaires très limité.

Aucun détail financier n’est fourni puisque les comptes ne sont pas joints.

Comment peut-on développer des projets éoliens dans le Département tout en menant à titre personnel un combat politique contre cette énergie nouvelle ? C’est encore un paradoxe.

C’est certainement les raisons pour lesquelles Jean-Noel Loury ne serait pas favorable aux ambitions politiques de sa directrice générale qui s’avèrereraient incompatibles au regard des résultats, avec des fonctions d’élus. Il lui aurait été demandé de se mettre au travail, de trouver l’équilibre financier pour l’exercice 2021 et le cas échéant de prendre les décisions qui en découlent.

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DES PISTES

Le portefeuille de la SEM comprend 4 projets photovoltaïques. Des administrateurs ont demandé de créer une offre pour des ombrières et des toitures, petit projet exigeant en termes de coûts de fonctionnement. La demande émanant de communes, une visite d’un d’une des rares usines de production de panneaux photovoltaïques est prévue. L’objectif est de pouvoir créer une offre avec des acteurs locaux et la Fédération du bâtiment de l’Yonne.

La SEM place comme priorité les sites dégradés telles les friches industrielles. Pourquoi ? Parce que la Région Bourgogne Franche-Comté a voté un règlement d’intervention qui soutient les SEM dans la réalisation d’études pour l’aménagement photovoltaïque sur site dégradé, avec un taux de subventionnement intéressant.



HYCAUNAIS PRODUIT PHARE

La part d’énergies renouvelables dans la consommation énergétique connaît une croissance forte depuis 10 ans en Europe. Dans ce contexte, le projet HYCAUNAIS présente trois ambitions économiques et commerciales complémentaires :

démontrer la faisabilité de l’exploitation d’un système de power-to-gas flexible et adapté à son contexte territorial : production électrique, usages, réseau améliorer la technologie de méthanation biologique et créer une filière française répliquer le modèle technologique et commercial développé dans HYCAUNAIS.
HYCAUNAIS est porté par un consortium composé de 5 partenaires privés dont 1 PME (STORENGY, AREVA H2Gen, ENGIE GREEN, Electrochaea, ENGIE Lab Crigen) et trois partenaires publics régionaux (le Syndicat Départemental d’Energies de l’Yonne SDEY, la SEM Yonne Energie, et l’Université de Franche Comté au travers du FCLab).

Le projet HYCAUNAIS prévoit une série d’objectifs techniques et scientifiques (développement d’un électrolyseur, développement d’un système permettant de suivre et prédire la production éolienne et les prix associés, développement d’un réacteur de méthanation biologique); d’objectifs environnementaux et sociétaux (conversion de l’énergie électrique bas carbone en vecteur gaz, augmenter la production de méthane, valoriser le CO2 issu du biogaz de décharge pour la production du méthane de synthèse); et d’objectifs industriels et commerciaux (technologies innovantes, expérimentation).

Pour AREVA H2Gen, l’objectif est de développer un électrolyseur innovant d’une puissance nominale de 1 MWe capable de doubler temporairement sa puissance pour absorber des pics de puissance de 1 MWe supplémentaire. Pour limiter une augmentation de coûts et une dégradation de performances, une re-conception intelligente du BoP sera nécessaire afin de ne pas dimensionner le stack et l’ensemble du BoP sur des pointes de 2 MWe. L’électrolyseur étant un équipement très capitalistique, le choix d’opérer l’électrolyseur lorsque l’électricité est bon marché peut être pénalisant en termes d’amortissement de l’investissement. Pour pallier à cela, Areva H2Gen poursuivra ses efforts R&D en termes de réduction de CAPEX dans le cadre du projet HYCAUNAIS en développant des stacks de grandes surfaces adaptés aux systèmes multi-MW (passage d’un stack basé sur une technologie de 600 cm2 à 2000 cm2).

Le FEDER intervient en accompagnement de l’entreprise AREVA H2GEN quant au développement, fabrication et mise en service sur le site de Saint Florentin (89) du prototype d’électrolyseur d’1 MWe. (
Source : https://www.europe-bfc.eu/beneficiaire/hycaunais/)

 

 

PROJETS MANQUÉS



Jean-Noël Loury a pointé des dossiers manqués ou avortés, notamment le Petit Pien à Monéteau et à l’usine de Frangey à Lézinnes (35 hectares) où Irène Eulriet-Brocardi a beaucoup travaillé. Le dossier est monté à la Communauté de communes du Tonnerrois qui a opté pour un privé. Lequel ne réalise d'ailleurs pas le projet.

Enfin, Mme Eulriet-Brocardi a évoqué un pacte d’actionnaires et un plan d’affaires annexé axé sur l’éolien soumis à gros lobbying assorti de surrenchères) et la méthanisation, avec des investissements et recettes prévus. Ce plan est révisable tous les trois ans.

Cela en réponse à un administrateur qui demandait si le déficit structurel de 200 000 euros annoncé allait se poursuivre, chaque année, jusqu’en 2026.

 

Pierre-Jules GAYE