SOCIETE
"Sous surveillance"
le mercredi 18 avril 2012, 21:33 - SOCIETE - Lien permanent
La Ligue des Droits de l'Homme Auxerroise organisait une réunion salle Soufflot pour traiter du sujet de la « vidéo-surveillance », pudiquement rebaptisée « vidéo-protection »
Michel AUGER , le Président de la section Auxerroise de la LDH, avait invité Jean-Claude VITRAN, responsable de la commission « libertés et technologies de communication » au sein de la Ligue Nationale.
Cette conférence a été programmée après la décision du conseil municipal d'Auxerre d'installer une quinzaine de caméras dans la ville. Le délégué régional de la Ligue, un nivernais de Clamecy, Raymond KERPEDRON était également présent tout comme Patrick RIGOLET, Aurélie GIRARD et Alain RAYMONT qui ont voté contre cette « implantation » lors de la séance du conseil municipal concerné. Le Maire d'Auxerre, Guy FEREZ s'était fait excusé.
La Ligue des Droits de l'Homme « se veut une organisation politique de gauche » mais sans attache « partisane ». Autrement dit il n'était pas question en cette veille de premier tour de promouvoir un vote plus pour Mélenchon, Hollande, Joly, Arthaud ou Poutou. Il y avait bien sûr des reproches ciblés sur l'actuel Président de la République, Hortefeux, le Maire de Nice, celui de Levallois ou le député Ciotti. Mais il y avait également des regrets par rapport à une décision de Jospin à l'époque Premier Ministre, « détachant » la délinquance de l'exclusion sociale et de la pauvreté : « c'était un changement de paradigme très préjudiciable » affirme le conférencier.
Jean-Claude VITRAN pense que cette réponse par des caméras « au sentiment d'insécurité ressenti », n'est pas la bonne réponse. La surveillance vidéo n'est pas pour lui une protection, mais simplement une surveillance.
C'est en plus un dispositif très dispendieux à la fois en investissement et surtout en fonctionnement. Il estime qu'une caméra de « surveillance » coûte environ 50 000 € pour être valablement installée et la maintenance de cette caméra est évaluée par le conférencier à 5000 € par an. Beaucoup de municipalités ayant ainsi réalisé l'investissement en répondant à des incitations financières de l'Etat, n'ont pas inscrit dans le budget municipal les sommes importantes nécessaires au suivi et la maintenance. Les résultat ne se fait pas attendre, d'après le conférencier de nombreuses caméras sont en place ici ou là sans pour autant fonctionner : « on mettrait des caméras en carton que le résultat serait le même »
Là ou les outils fonctionnent effectivement, il a toujours été impossible d'obtenir un bilan de cette utilisation. Pour Jean-Claude VITRAN la raison est simple : se fondant sur une célèbre étude britannique celle-là et signée par le Scotland Yard, seulement 2 à 5 % des « affaires » ont été élucidées grâce à la vidéo. La même étude précise que le même investissement réservé à un meilleur éclairage public donnerait les mêmes résultats sans pour autant procéder à une intrusion dans la sphère de « la vie privée ».
A l’occasion de cette réunion, la Ligue des Droits de l'Homme diffuse un petit opuscule, une bande dessinée, « Sous surveillance » qui dénonce tous les moyens modernes et de plus en plus répandus de fichage et d'atteinte aux libertés individuelles selon la Ligue des Droits de l'Homme.
Entreten avec Jean-Claude VITRAN de la LDH par AUXERRETV
Présentation du débat par les membres de la Ligues des Droits de l'Homme :
Présentation du débat sur la vidéo-surveillance... par AUXERRETV
La conférence de Jean-Claude VITRAN
Conférence de Jean-Claude VITRAN sur la... par AUXERRETV
Intervention d'Alain RAYMONT, Conseiller municipal d'Auxerre (Front de Gauche)
Intervention d'Alain Raymont sur la... par AUXERRETV
Séance du conseil municipal instituant "la vidéo protection" à Auxerre
Commentaires
Sait-on de quoi onparle ? il s'agit, à Auxerre, de caméras dont les images ne seront utilisées que dans le cadre d'une procédure judiciaire.
Un exemple : un vol à la tire a lieu à tel endroit, telle heure, avec dépôt de plainte et instruction : le juge demande le visionnage par la PJ des images pour vérifier si on peut identifier l'auteur du délit.
Et c'est TOUT ! Il n'y a personne derrière les caméras, en direct, pour regarder les images. Elles ne sont pas accessibles en dehors des procédures décrites et elles sont détruites. On est loin de Big Brother !
Ce qui désole le plus dans cette histoire, c'est qu'une belle et grande association comme la Ligue des Droits de l'Homme soit tombée, à Auxerre, si bas et soit maintenant l'instrument d'un parti politique (le Front de gauche, auquel le président de la section auxerroise appartient).
tou ça n'est décidemment pas à la hauteur.
l'illusion d'efficacité sécuritaire que peut offrir cette technologie de la surveillance des citoyens dans la cité est accréditée par les séries américaines qui polluent deux à trois fois par semaine, nos TV où la traçabilité des délinquants est quasi immédiate. Avant de traquer, de démasquer, de poursuivre par caméras interposées, cherchons les moyens humains qui éviteront la marginalisation, le rejet qui font plonger dans la dérive et la violence et remettons dans nos rues, dans nos quartiers, à l'école, à côté des familles, le personnel qualifié pour effectuer du lien humain et pour rappeler les valeurs de la républiques. Ce sera du "matériel" fiable et pérenne.
E-DI-F-I-ANT
Nous sommes dans une société de peur....les caméra auxerroises ne vont qu'aggraver ce phénomène de peur... et de méfiance de l'autre