Mais où diable s'arrêteront-ils ces Auxerrois habillés de rouge et de vert ? Ils ont gagné, dimanche dernier, le ticket pour  la montée en Fédérale 2 à Domont et dimanche sur le pré neutre de Montargis dans le Loiret, ils ont écrit une nouvelle page de l'histoire du club.

Les voilà en quarts de finale du championnat de France de Fédérale 3, qu'ils joueront, dimanche prochain, contre Tours vainqueur de Clamart. Les Bouillots ne sont jamais allés aussi loin, n'ont jamais atteint ce stade dans une compétition nationale.

Dans une cocotte-minute

Si à Domont ont a pu voir le meilleur du RCA, on a vu encore mieux à Montargis par une température estivale de 28 degrés dans une atmosphère orageuse et lourde. Les Auxerrois ont entamé le match tambour-battant avec beaucoup d'agressivité dans le sens le plus noble du terme afin de privilégier la conquête du ballon puis de l'utiliser pour aller de l'avant.

La marche avant, la marche en avant, voilà la clé du succès et de l'emprise des Auxerrois sur le match pendant 65 minutes. Etouffés les Pucistes, fébriles en défense, impuissants à la relance, sous pression se croyant obligés de renvoyer le ballon à l'adversaire qui n'en demandait pas tant !

Pourtant ils en eurent des ballons de relance pour envoyer du jeu !

Rapidement, Auxerre poussa le PUC à la faute et Champeau, sans complexe expédia un missile de 50 mètres légèrement sur la gauche entre les perches. Auxerre menait au score et une succession de fautes des Parisiens pressés permis aux Bourguignons de mener 12-9 à la pause, les Parisiens ayant eux aussi bénéficié de fautes auxerroises souvent dans l'axe des poteaux. Il faut dire que les Pucistes s'en tiraient bien avec ce score étriqué à la pause. Ils auraient même pu égaliser voire prendre l'avantage, mais ils ne mirent pas à profit une touche à 5 mètres de la terre promise et leutr botteur manqua une pénalité tout à fait jouable.

L'essai collectif qui fait mal à l'adversaire

On se disait que les Parisiens allaient lancer la cavalerie et hausser le rythme en seconde période. Il n'en fut rien et c'est au contraire Auxerre qui remit sur le métier dans l'axe profond enfonçant le clou d'une domination intense. Champeau aggrava la marque en passant des pénalités pas évidentes, de loin et en coin, puis bien que réduits à 14 - Penny Waqairobi ayant écopé d'une carton qui lui valut dix minutes d'exclusion - les Auxerrois réussirent un essai collectif dont ils ont le secret en enfonçant par un groupé pénétrant efficace les avants parisiens. Les diables de Bouillot avaient non seulement fait la différence mais creusé l'écart de man!ère significative et pris un ascendant psychologique indiscutable sur un XV parisien qui se demandait ce qui lui arrivait.

C'est au moment où Auxerre aurait pu encore enfoncer davantage le PUC que vint la réaction collective d'une équipe meutrie décidée à jouer son va-tout.

Non sans courage et abnégation, elle mit le paquet allant défier Auxerre dans ses 22 mais rata le coche ne n'exploitant pas son avantage. A deux reprises sur leur touche à cinq mètres de la ligne d'en-but auxerroise, ils se firent piquer le ballon par un rouge et vert. Mais ils n'abdiquèrent pas et furent récompensés de leurs efforts par deux essais en force dans l'axe au cours des dix dernières minutes. Les Auxerrois furent pris à la faute par l'arbitre qui se mit à sortir des cartons renvoyant des Auxerrois hors de l'aire de jeu.

A 12, le RCA résista jusqu'au bout. Il s'en est fallu de peu mais la messe avait été dite et bien dite. Les Rouges et Verts pouvaient exulter et libérer leur joie au milieu d'une bande de supporters en folie.

                                                                                                                                                                             P-J. G.

 

Qualifiés pour les quarts et contents (DR)