ENTRETIENS
Benoit Millot, réalisateur
le samedi 20 avril 2013, 18:35 - ENTRETIENS - Lien permanent
Il a passé toute son enfance et son adolescence à Auxerre, son père et sa sœur étaient des architectes bien connus dans la ville. On doit entre autre à Gérard Millot, son père, la grande tribune d'honneur de l'AJA. Gérard MILLOT était également très impliqué dans la rénovation des quartiers du Pont et de la Marine. Son fils, Benoît, est maintenant un réalisateur apprécié
Il a quitté Auxerre voilà 15 ans après avoir longtemps travaillé dans ce "coeur de ville" qu'il connait bien. Il revient de temps en temps visiter des amis, humer les changements. C'est toujours "avec un peu de nostalgie", mais sa profession l'oblige à Paris et il voyage beaucoup. Il aime d'ailleurs les rencontres très variées que lui procure l'exercice de sa profession, la diversité à la fois des sujets traités, des hommes rencontrés.
Son œil d'artiste, d'observateur devenu extérieur, également l'expérience de ses rencontres dans toute la France, méritaient un entretien sur les évolutions d'Auxerre. Il parle de l'Arquebuse, dossier qu'il connaît particulièrement bien puisqu'il avait en son temps participé avec les équipes Wilmotte à plusieurs études sur les restructurations possibles de cet espace. Mais également des quais, du "commerce de l'humain" et du nécessaire "recentrage" des réflexions en matière d'aménagement de la ville.
Benoit MILLOT n'est pas pessimiste en dépit d'une crise qu'il pense durable, "nous ne retrouverons jamais les niveaux de richesse des années glorieuses", pour autant si nous "savons retrouver l'humain, apprécier ce que nous avons, nous ouvrir aux autres" les années devant nous peuvent être tout autant enthousiasmantes. Il demeure optimiste pour ses enfants, même si ce sera difficile.
L'enfant d'Auxerre, artiste et réalisateur, porte ici un regard sur Guédelon en Puisaye
Au coeur de la Puisaye, dans l'Yonne en Bourgogne, une cinquantaine d'oeuvriers relèvent un défi hors norme : construire aujourd'hui un château fort selon les techniques et avec les matériaux utilisés au Moyen Âge.
Au milieu d'un espace naturel mettant à disposition toutes les matières premières nécessaires à la construction : pierre, bois, terre, sable, argile...des carriers, tailleurs de pierre, maçons, bûcherons, charpentiers, forgeron, tuiliers, charretiers, vannier, cordier... bâtissent jour après jour un véritable château fort sous les yeux de milliers de visiteurs.
Ce chantier, débuté en 1997, devrait durer environ 25 ans.
Pour en savoir plus sur Guédelon
Un des films de Benoit MILLOT qu'il affectionne particulièrement :
Commentaires
L’approche sur la ville que fait Benoit MILLOT me semble assez confuse, me paraissant comme un constat plutôt défavorable tout en estimant aussi, que le recentrage des valeurs humaines demeurera le seul capital pour la sauvegarde et l’avenir de la ville. Cela dit, il est intéressant de constater que son vécu dans d’autres villes, met en exergue ces abondantes opérations d’urbanisme si on veut bien les qualifier ainsi, comme des opérations- greffe sans un réel cheminement logique d’une planification raisonnée de la part des responsables décideurs.
Il est bien dommage que Benoit MILLOT tout en se fritant comme il dit avec les archis du temps jadis, n’est pu réussir à convaincre en son temps ces conseillers aménageurs dans le manque de perception nécessaire pour une réussite de la ville en évolution. Il convient de préciser que les lois d’aménagement n’étaient pas ce qu’elles sont aujourd’hui, (SRU et bien d’autres encore). J’apprécie sa vision de la ville développée sans une organisation maitrisée, en étoile, notamment dans l’implantation des grands commerces avec indéniablement la mise en péril de l’âme commerciale et spécifique que la ville d’Auxerre possédait et malgré elle conserve encore si peu.
Enfin pour avancer, il me revient d’insister à dire que les seuls outils qu’il faut travailler en urgence, ce sont les documents de planification urbaine. Le PLU intercommunal ( le document opposable est largement dépassé) , le Scot, sont principalement les documents de prospectives à brèves et longues échéances. Cela passe nécessairement par un diagnostic élargi, considérant les valeurs précitées comme la richesse patrimoniale de la ville.
En effet comme l’a cité très bien BV, l’arquebuse n’étant qu’une opération à enjeu dans la ville ou tant de besoins méritent une attention dans la prospective urbaine, il est impératif pour le bien de la ville, de ses habitants, de sa structure commerciale en désuétude comme du respect de son patrimoine, à mettre de côté pour l’instant ce projet décidé sans en avoir consenti les étapes d'études et analyses pour planifier raisonnablement autant le centre historique que la périphérie pour ce jour comme pour l’avenir en concertation aves les administrés ! Ne dit-on pas : gouverner c'est prévoir ?