SOCIETE
Les gens du voyage contraints de se poser faute d'aire légale dans l'Auxerrois
le mardi 01 octobre 2013, 19:40 - SOCIETE - Lien permanent
La loi contraint la Communauté d'Agglomération de l'Auxerrois à mettre à disposition des gens du voyage un équipement d'accueil conforme. Or il n'y en a pas dans l'Auxerrois où les communes se renvoient la patate chaude. Aux dépens des gens du voyage qui ne reçoivent aucun accueil sinon la menace d'une expulsion ...
Près de 90 enfants et jeunes vivent dans les caravanes sur le parking VIP et presse face à l'AJA depuis lundi midi (DR)
Franck, vice-président de l'association La vie du Voyage (DR)
70 caravanes, soit près de 50 familles,180 personnes au total dont la moitié d'enfants et de jeunes, stationnent depuis lundi midi, sur le parking VIP et presse de l'AJA.
La communauté des gens du voyage compte y séjourner, jusqu'au 13 octobre. Ils sont prêts à payer l'eau et l'électricité et ont demandé, en vain, à la mairie de leur mettre à disposition des bennes à ordures.
Franck, le responsable de la communauté des gens du voyage explique que personne n'est venu les voir, hormis la police et ... Guy Roux, mardi matin, qui a signé des autographes. Interview.
Sur le parking, il y a toutes les prises nécessaires : eau, électricité et égoûts; ce qui est valable pour les forains à Auxerre ne l'est pas, semble-t-il, pour les gens du voyage ...(DR)
Franck produit son livret de circulation qui l'identifie auprès de la chambre de commerce (DR)
Les tribunes du stade Abbé-Deschamps sont proches. Pourquoi des parkings équipés pour quelques heures de football et pas de place pour les gens du voyage quinze jours par an ? (DR)
Les enfants vont dans les écoles qui veulent binen les prendre (DR)
Communes contre gens du voyage : que dit la loi ?
Depuis 2000, la loi impose la création d'«aires d'accueil» au sein des départements, mais toutes les communes ne sont pas concernées.
• Où les gens du voyage peuvent-ils s'installer?
Prévus par la loi Besson de 2000, des schémas départementaux établissent «des aires permanentes d'accueil et les communes où celles-ci doivent être réalisées». Elles dépendent de «la fréquence et de la durée des séjours des gens du voyage, des possibilités de scolarisation des enfants, d'accès aux soins et d'exercice des activités économiques». Toutes les communes ne sont donc pas concernées. La loi insiste aussi sur le fait que le stationnement ne doit pas «porter atteinte à la salubrité, la sécurité ou la tranquillité publiques». Le cas échéant, les autorités peuvent décider d'évacuer les communautés. «Il y a toujours un risque de ghettoïsation», pointe Me Olivier Le Mailloux.
Des difficultés supplémentaires apparaissent entre juin et septembre, lors de la période des «grands rassemblements». «À ce moment-là de l'année, il y a une volonté de se retrouver entre communautés et de faire vivre les traditions, les cultures et les langues», explique Me Le Mailloux. Pour faire face aux afflux importants de gens du voyage, des zones «de grands passages» sont mises à disposition. Pour beaucoup de communautés itinérantes, il n'y en a pas un nombre suffisant. Selon l'avocat, il arrive souvent que la loi ne soit pas appliquée par les collectivités territoriales. «Ces zones sont temporaires et il n'y a pas de points d'eau à proximité, ni de système de ramassage des ordures», rapporte quant à lui Me Daniel Merchat, auteur d'Accueil et stationnement des gens du voyage (Le Moniteur, 2001).
Au-delà de ces deux cas de figure, les gens du voyage peuvent demander une autorisation d'utilisation temporaire du domaine public. Après négociation avec la municipalité, c'est l'édile qui a le dernier mot.
• Quelles sont les conditions que doivent remplir les gens du voyage?
Afin de pouvoir s'implanter dans une aire d'accueil, les communautés itinérantes doivent payer les factures d'électricité et d'eau, ainsi qu'une redevance pour la place occupée. «Ils doivent aussi justifier qu'ils sont bien propriétaires de leurs caravanes», souligne Me Merchat.
Les gens du voyage doivent également tous être en possession d'un livret de circulation, dont les règles sont moins contraignantes que le carnet de circulation, supprimé en octobre 2012. Ils doivent ainsi être rattachés à une commune. Un quota de 3% de personnes issues de la communauté du voyage a été fixé par la loi du 3 janvier 1969. Autrement dit, tout demandeur d'un livret de circulation n'est pas certain de l'obtenir si la «commune de rattachement» choisie excède ce quota. Une fois rattachés, ils peuvent s'inscrire à une caisse de Sécurité sociale, se marier ou voter aux élections, et aussi déclarer leurs revenus.
Quels aménagements doivent être réalisés?
La circulaire d'application de la loi Besson et ses actualisations ultérieures précisent les contraintes d'aménagement. Les aires d'accueil, qui doivent être accessibles toute l'année (sauf pour des périodes de maintenances prévues à l'avance) pour permettre un séjour de longue durée, généralement neuf mois au maximum. Elles doivent être situées dans des zones urbaines afin de faciliter l'accès aux services urbains, et accessibles facilement pour les caravanees. En théorie, chaque emplacement de caravane est connecté à l'eau, à l'électricité, et aux égouts. Les espaces collectifs doivent comporter au minimum un bloc sanitaire pour cinq places de caravane, avec au moins une douche et deux WC. Les aires de grand passage, prévues pour des séjours plus courts (quelques jours à quelques semaines), ont des règles plus souples : elles peuvent se situer en périphérie des agglomérations, et les conditions de distribution de l'eau, de l'électricité, la distribution des systèmes d'assainissement sont moins contraignantes. Un dispositif de ramassage des ordures doit toutefois pouvoir être mobilisé lors de la présence des groupes.
Quel est le coût pour les communes?
L'obligation faite aux communes de mettre en place ces équipements s'accompagne d'une aide financière de l'Etat, qui subventionne 70% de la dépense totale hors taxe, dans la limite de 15.245 euros par place de caravane pour les nouvelles aires d'accueil, 9.147 euros par place réhabilitée dans les aires d'accueil existantes, et 114.336 euros par opération pour les aires de grand passage.
La situation risque-t-elle d'évoluer dans les prochains mois ?
Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a confié en fin d'année dernière à l'ancien préfet de Mayotte Hubert Derache la rédaction d'un rapport sur l'amélioration des politiques publiques concernant les gens du voyage. Le gouvernement souhaite des propositions visant à supprimer le livret de circulation, à assurer la réalisation effective des aires d'accueil, à définir «les principes directeurs d'une politique d'accès aux droits sociaux, à la santé et à la scolarité» et, enfin, à améliorer la coordination interministérielle dans ce domaine. La remise du rapport est imminente.
Parallèlement, une requête a été déposée en avril auprès de la Cour européenne des droits de l'homme par Jean-Claude Peillex, un forain qui réclame l'abrogation de la loi du 3 janvier 1969, le texte qui impose le livret de circulation et la règle des 3%. «Un régime d'un autre âge», regrette Me Le Mailloux, son avocat.
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Commentaires
Manouches, Gitans, Tziganes, sont des gens comme les autres il y à des bon tres sympas avec qui l'on peut tous a fait discuté et malheureusement d'autre qui sont des tete brulé et en générale on ce rappel de ceux la plus facilement.
n'oublions pas que dans toutes race humaines quelques elle soit il y a des bons et des mauvais.
un petit PS ne confondez pas gitan et roms qui eux sont extrêmement sale
té avess bartalo gens du voyage
Les gens dont on parle ici ne sont pas Roms mais Français.
Mais de toute façon, pourquoi excuser l'ostracisme en disant qu'ils volent, ne veulent pas s'intégrer etc... comme si dès lors, on avait toutes les bonnes raisons de les traiter somme des sous-humains.
Ils volent certainement. Plus que d'autres? Et la sédentarité est-elle l'exemple à suivre? Soyez comme nous (qui n'avons pas de voleurs parmi nous et sommes la mesure étalon de l'Homme ) ou dehors?
La liberté et l'égalité sont aussi avoir le droit au nomadisme, et à être aidés pour protéger ce droit. Ils ont aussi le droit au respect, c à d à des structures décentes pour les accueillir.
Ces problèmes sont récurrents, on les trouve partout. Mais il faudrait aussi rappeler que les gens du voyage refusent souvent d'utiliser les aires existantes ( c'est arrivé à Périgueux il y a quelques semaines), car ils refusent de payer 3 euros/jour.( tout compris).
Les aires sont souvent vandalisées ( vol de cuivre etc...). Pour le peu d'utilisation qu i en est faite, beaucoup de communes sont réticentes à les construire, car ce serait au détriment d'autres investissements plus utilles.
Nous connaissons bien les gitans et leur façon de vivre dans notre région, beaucoup sont installés et " sédentarisés", lCe ne sont pas des gens qui veulent s'intégrer, à qlq exceptions près.
Je ne me rendais pas du tout compte des problèmes que l'on pouvait encourir en voulant simplement travailler! C'est absurde et mesquin. On les embête pour montrer qu'on n'est pas d'accord mais on regarde de l'autre côté aussi pour éviter d'entrer dans un conflit qui ne sera pas honorable du tout.
Absurde et mesquin mais aussi... quel manque de dignité et de simple bon sens. Le politically correct ne s'applique donc qu'aux mots? Langue de bois et coeur de pierre?
Très intéressant reportage.... on apprend. Cela va contre certaines idées reçues.
Excellente enquête !