Dominique Vérien, présidente des maires ruraux de l'Yonne (DR)

 

Ce week end, les panneaux annonçant les communes dans toute la Bourgogne, seront recouverts d'un sac poubelle symbolisant la disparition des communes.

Un amendement prévoit en effet que les conseillers communautaires seront dorénavant élus au suffrage universel direct. Jusqu'ici, les conseillers communautaires étaient désignés au sein de chaque conseil municipal faisant partie d'une communauté de communes.

Dominique Vérien, présidente de l'association des maires ruraux de l'Yonne, maire de Saint-Sauveur-en-Puisaye, conseillère régionale UDI, explique pour AUXERRE TV les raisons de la colère des maires ruraux et donnent quelques exemples concrets qui permettent de mieux comprendre ce qui se joue.

  

 

Le panneau de la commune de Rouffignac-de-Sigoulès (24) voilé de noir pour défendre les communes face au Projet de Loi NOTRe. Ce week end en Bourgogne, les panneaux disparaîtront de la vue dans un sac poubelle (DR)

 

 

L'association des maires ruraux de France appelle à rejoindre le mouvement pour la défense des libertés locales.

 

Les élus ruraux pour la sauvegarde des libertés locales

 

"En France, le Parlement discute en ce moment d’une nouvelle organisation des collectivités territoriales. Le texte ne laisse plus aucun doute quant aux intentions concernant la réalité géographique, historique et politique du pays.
"Les députés sont bien décidés à supprimer, sinon les communes qui survivront comme quartiers de l’intercommunalité qui les aura absorbées, mais aussi la liberté communale.
"L’objectif de la réforme vise à anéantir le niveau de proximité préféré des Français, la commune.
Elle veut aussi concentrer pouvoirs et moyens bien loin de là où vivent nos concitoyens.
"Cette fuite en avant amplifiera l’opposition entre villes et campagne et ne répondra pas à l’enjeu d’un effort significatif en matière d’équité et d’accès aux services en milieu rural. "

Concrètement, si ce texte était voté :

"- Le maire et le conseil municipal n’auraient plus aucune prise sur les décisions locales désormais prises loin des villages. Les ressources seraient asséchées et les choix transférés ailleurs, sans l’accord des élus, représentants du peuple ;

"- Le développement de la commune serait décidé ailleurs sans prise en compte de la réalité locale quant au logement, à la construction ou encore à la présence de services ;

"- Les villages seraient sous la coupe d’un président d’intercommunalité « tout-puissant » mais éloigné et empêtré dans des considérations politiciennes;

"- Seule la taille de la commune serait prise en compte pour définir les politiques publiques et non la gestion de l’espace, des routes ou de l’environnement ;

"- La commune serait mise sous tutelle avec un mode d’élection qui démotivera les élus ruraux, souvent bénévoles et de moins en moins nombreux à servir l’intérêt général au plus près."