CULTURE
Michel Morineau regrette le retrait du conseil départemental de l'EPCC de l'Yonne
le mardi 16 juin 2015, 14:57 - CULTURE - Lien permanent
Le département mérite un conservatoire à rayonnement départemental, c'est une des grandes missions qu'une collectivité territoriale doit se donner, estime Michel Morineau ancien adjoint à la culture d'Auxerre
Michel Morineau a un regret, celui de ne pas avoir su convaincre le conseil général de l'époque de se ressaisir de l'EPCC plutôt que de se retirer en 2013 ... (DR)
Le rapport de la Cour régionale des comptes sur la gestion de l'établissement public de coopération culturelle de l'Yonne (EPCC pratiques musicales et danses), entre sa création en 2008 et sa liquidation en 2013, est édifiant et accablant. Les comptes ne sont pas encore soldés.
Interview de Michel Morineau, vice-président du conseil économique et social de Bourgogne, ancien adjoint à la culture d'Auxerre, et dernier président de l'EPCC de l'Yonne après le retrait du conseil général. C'est lui qui a procédé à la liquidation de l'EPCC en 2013.
Il déplore la gabegie et le gâchis, qu'il impute en partie à l'opacité des statuts à certains égards donnant des pouvoirs accrus au directeur par rapport au président du conseil d'administration avec lequel il fonctionnait en binôme. L'autre aspect est l'absence d'organigramme. D'un mot personne ne savait qui faisait quoi et pour qui. Chaque année il fallait remettre au pot car le déficit était systématique. Il confirme la disparition de l'essentiel des 500 instruments de musique.
Michel Morineau évoque aussi la souffrance des personnels pendant une période particulièrement douloureuse.
Enfin, il regrette le retrait du conseil général de la structure EPCC laissant la ville d'Auxerre seule pour sauver ce qui pouvait l'être.
Ce jet d'éponge met en péril le rayonnement départemental du conservatoire dans une région où la musique et les chorales sont très implantées.
Le conseil général aurait dû se ressaisir du dossier, l'assumer et repartir sur des bases plus claires, un véritable projet - qui n'existait pas en vérité - et la définition des moyens pour atteindre les objectifs.
Au lieu de quoi, le conseil général de l'Yonne a recréé une entité, sous forme d'association des Arts vivants.
Michel Morineau est un passionné de prospective et de création de projet (DR)
Michel Morineau dans son jardin, mardi matin, à Auxerre (DR)
Commentaires
Monsieur Henriat on compte sur vous jeudi. La Ville doit porter plainte aussi comme vous en avez affirmé la volonté au conseil départemental.
remarque sur le commentaire de "Nonold" je cite: "heureusement que P. Bacot avait un projet artistique et pédagogique"!!!!!....ah oui?...ben on a vu le niveau d'ignorance et d'incompétence crasse de cet individu recruté au mépris de toutes les règles du droit français!.
Rappelons que ce Monsieur a pour dipôme et qualification un DEUG de musicologie et titulaire du grade B de la fonction publique territoriale. Il n'a ni C.A de directeur, ni CA ni DE d'enseignant, ni d'équivalence, ni de diplômes du CNSM où il na été q'un obscur auditeur....mais dans un département où l'amateurisme et le clentélisme sont rois et largement partagés, l'ascension n''est pas surprenante!...la chute n'est que plus conséquente: enfin!!!
Quand on a siégé au Conseil d'Administration d'un organisme au sujet duquel la Chambre régionale des Comptes (P 42 de son rapport, véritable réquisitoire à charge contre une "gestion" d'amateurs) écrit: "la Chambre constate que la méconnaissance des prérogatives de l'ordonnateur est constante chez les présidents successifs, élus expérimentés, exerçant de nombreuses responsabilités locales et fonctions publiques, Ils ont engagé l'établissement par leurs interventions irrégulières et ont conféré une apparence de légalité aux conventions, contrats etc..ce faisant ils ont placé l'établissement en situation de risque financier et juridique majeur débouchant sur des préjudices considérables"...on devrait avoir au moins avoir la décence au minimum de FERMER SA GUEULE sinon DE DEMISSIONNER d'autant qu'on assume publiquement son incompétence "la gestion ce n'est pas ma tasse de thé" sic!!!.Mais non point!....en "homme de projet", ce "brave" homme dont l'arrogance n'a d'égale que l'incompétence nous explique qu'il va continuer!...Faut pas s'étonner alors que ce pays se jette dans l'abstention massive et assourdissante à 60% et que le Front National fleurte avec les 40% de votants. La France ressemble de plus en plus avec ce genre d'individus à une République bananière où certains "responsables" s'estiment au-dessus des Lois et n'avoir aucun compte à rendre de leur usage scandaleux de l'argent public...(pensez-donc 500.000 eur de rallonge chaque année...une broutille!!)...et ce Monsieur est rémunéré combien par le contribuable pour ses "compétences"?....
Il va vraiment falloir un jour vraiment rendre des comptes.
@nonold je viens de lire votre commentaire et j'y adhére dans son entier sans réserve.
Il fallait voir dans mon propos un simple effet de style d'antiphrase ironique en regard des confidences et révélations faites!
Merci Auxerretv de nous informer. On aurait rien su de cette gabegie sans vous. Vous faites un beau travail de journaliste ! J'ai lu le rapport de la cour des comptes avec attention, c'est effarant ! Quand je lis dans les commentaires que le directeur financier du CDGEMD est aujourd'hui directeur de la culture du conseil départemental, je me dis qu'il y a un hic. Comment s'est fait ce recrutement ? Parce qu'il faut un sacré profil pour obtenir un tel poste. Quel est celui de la personne en place ?... les responsables du CD89 nous doivent une explication sur cette nomination qui parait, comment dire, étrange...
Christophe,
Cette reconnaissance à l'égard de M. Morineau pourrait être touchante mais, quelques remarques s'imposent tout de même. Quand on est liquidateur d'une structure (et pour M. Morineau ce n'était pas une première il avait déjà sévi à la FOCEPY au moins) et, que l'on confesse que la gestion n'est pas sa tasse de thé, soit on se retire soit on s'entoure des bonnes compétences.
Or, le comité de pilotage de l'EPCC était tout sauf compétent.
Aucun DGA et DGS : seul les deux DAC (CD89 et ville) faisaient office "ingénierie culturelle" ! La DAC de la ville était préoccupée par d'autres problèmes.... quand à celui du CD89, il venait d'arriver, n'avait jamais été ni DAC ni quoi que ce soit dans la culture : son fait d'armes étant d'être un ami (d'enfance?) de M. Villiers. Là encore, comment s'est fait le recrutement (je serais curieux de voir l'annonce qui devait paraître 5 semaines avant la mise en concurrence des candidats !). Ce "DAC" du CD89 pensait que l'EPCC devait se gérer comme une équipe de foot c'est dire sa hauteur de vue !!!
Alors de quoi parlons nous : d'un adjoint à la culture soi disant visionnaire de la culture qui a liquidé l'EPCC de la pire des manières par incompétences d'abord laissant combien de personnes sur le carreau sans ménagement !
Dans la liquidation d'une structure, le mélomane on s'en fiche quelque peu tout de même ! Et maintenant, quand on voit ce que la culture est devenue à Auxerre on peut émettre quelques réserves sur les compétences supposées de l'adjoint sortant. Pardon , j'oubliais, il reste la Fénice (la grande fierté de M. Morineau) : je vous invite à creuser un peu de ce côté et vous verrez que ce scandale culturel est pas mal non plus.
P.S. : le nouveau DAC du CD89 est Hervé CAMBOU : vous trouverez son nom dans le rapport sur l'EPCC, il était directeur financier du CDGEMD nommé par....Patrick BACOT : je cherche là aussi les conditions légales du recrutement au CDGEMD et maintenant au CD89.
Consanguinité quand tu nous tiens !!!!
@ nonold ... dont acte
@glorio je persiste et signe !
Que les dérives décrites qui sont d'abord et surtout dans l'élaboration du projet EPCC (convention ville/CD89 totalement incomplète et volontairement floue !) puis dans sa conduite (pas de projet d'établissement, de règlement intérieur, d'organigramme... : on rève !) mais surtout dans la conduite des RH (embauche dans le mépris le plus totale des règles de la légalité et de la pertinence de l'outil) sont d'abord et surtout de la responsabilité des administratifs de l'EPCC qui n'ont rien dénoncé mais mieux encore où étaient les DAC, DGA, DGS, des deux entités CD89 et ville mais aussi Trésorier départemental, Commissaire aux comptes dans tout cela : un service public de plus de 100 salariés, 3,5M d'€ de budget de fonctionnement dont + de 90 % de salaires et jamais un fonctionnaire du CD89 ou de la ville pour lever le doigt !!!
Et l'EPCC "vache à lait" des subventions déguisées via le CDGEMD aux élus locaux des villes ayant des écoles de musique dans le réseau départemental (subventions déguisées = 1 heure annuelle de cours d'enseignement à 2000€/an "vendue/facturée à la collectivité" 1500€ jusqu'en 2011 date de la mise en redressement du CDGEMD).
Et puis quand même 10 élus au conseil d'administration de l'EPCC pour 15 votants. Ne pas savoir que la taxe sur les salaires est à payer par les services publics qui ont aussi dans leur personnel des agents relevant du droit privé et laisser filer 1M d'€ de taxe sur les salaires sans réagir en pensant qu'on aura une remise de peine !!!
Alors oui le directeur à sa part de responsabilité mais que les politiques aient mis le feu au pétard BACOT pour faire écran de fumée c'est incontestable : parce que dans cette affaire qui doit porter le chapeau ? le directeur où nos élus qui ont cru "gérer l'EPCC en bon père de famille" !!! (à qui voulons nous faire croire cela !!!)
Patrick BACOT est sous contrôle au Havre : tant mieux mais tous les directeurs de conservatoire sont sous contrôle de leur hiérarchie (DAC, DGA, DGS...élus) et dans cet ordre d'organigramme pour le coup.
Enfin, le rapport je l'ai lu et c'est même un cas d'école à étudier !!!!
@ nonold Vous n'avez pas lu le rapport de la cour de comptes. Si vous l'aviez lu vous auriez compris que l'acteur principal du désastre est le directeur. En aucun cas il n'a été le fusible. D'ailleurs il a bénéficié d'un traitement de faveur car il exerce aujourd'hui les mêmes fonctions au Havre, mais il est encadré et contrôlé.
Cela n'enlève rien aux qualités de l'homme autres que managériales, gestionnaire et rigoureuses ...
"A titre personnel, je me dis que je suis tombé moi-même dans l'ornière de mes propres travers; la gestion ça n'a jamais été ma tasse de thé...".
Et bien moi je dis Bravo à Monsieur Michel Morineau d'oser le dire face à la caméra d'Auxerre TV!!
Je ne suis pas de la même sensibilté que M. Morineau mais force est de constater que pour ce fin mélomane, il a été un formidable adjoint à la culture.pour la ville d'Auxerre. et qu'il manque cruellement!
Plusieurs remarques sur cet interview :
le classement du Conservatoire en Rayonnement Départemental remonte à 1992 : c'est Jean Pierre SOISSON qui a fait du conservatoire municipal une Ecole Nationale de Musique confirmée par le Ministère en 1996. Les ENM de France sont devenues CRD automatiquement en 2004 sans évaluation.
Tous les conservatoires classés en France (600 conservatoires) par le Ministère seront reclassés (ou déclassés) avant le 12 octobre 2015 (c'est la loi).
Un conservatoire classé en CRD doit présenter 2 disciplines sur les 3 (musique, danse, théâtre) : or, pour Auxerre la danse qui dépend du conservatoire n'est absolument pas dans les critères du Ministère pour le classement en CRD.
La création de l'EPCC en 2007 par M. DE RAINCOURT et M. FEREZ dans une convention qui ne précise pas grand chose est "un marché de dupes" : la ville d'Auxerre voulait se faire financer + de 50% de son conservatoire et le département voulait rassembler "pour noyer le poisson" ses différentes structures (ADDIM, CDGEMD...) sous un même chapeau : c'était cela le projet !! heureusement que Patrick BACOT avait un projet artistique et pédagogique. Certes, il l'a pensé tout seul mais peu d'élus souhaitaient l'entendre ce projet. Les associations Jazz Club Service Compris ne représentaient pas grand chose en 2008.
Quant aux méthodes de liquidation elles ont été particulièrement mal conduites (d'un point de vue stratégique, financière et humaine) et là M. MORINNEAU en est directement comptable. Que le département se retire au 31.12.2013 à quelques mois des élections municipales laissant la ville et son maire trouver les fonds pour continuer de faire "fonctionner" le conservatoire en dit long des 2 côtés sur leur volonté de porter un projet artistique et pédagogique sur la ville et le département.
Ce fût quelque peu "règlement de comptes à OK Coral" avec Patrick BACOT en fusible idéal !