POLITIQUE
Touche pas à mon collège !
le vendredi 15 janvier 2016, 19:34 - POLITIQUE - Lien permanent
Un débat non programmé sur la fermeture d'un ou de deux collèges dans l'Yonne en compensation de l'ouverture d'un nouveau collège indispensable dans le nord du département, a éclipsé le débat sur les orientations budgétaires
Va-t-on vers la fermeture du collège éclaté de Saint-Fargeau, Saint-Sauveur et Bléneau ? En compensation d'un nouveau collège indispensable à Pont-sur-Yonne ?
Yves Vecten (Vincelles), ancien pilier du RCA, a mis le feu aux poudres avec l'art qu'on lui connaît. Le matin, en plein débat sur les orientations budgétaires, il a évoqué la fermeture d'un ou de deux collèges dans l'Yonne.
L'idée a dû circuler et faire son chemin dans les neurones des élus jusqu'au début de l'après-midi et la courte pause déjeuner. Toujours est-il que les uns et les autres ont attaqué d'entrée sur le sujet, à commencer par Pascal Henriat.
La crainte s'est étendue comme une traînée de poudre et chacun de monter au créneau pour défendre son collège.
Le collège de Brienon-sur-Armançon serait également dans la ligne de mire. Et celui de Charny aussi, car en effectifs limites. Ainsi que celui d'Ancy-le-Franc, rumeur de fermeture revenue aux oreilles d'Anne Jérusalem.
Et puis voici qu'André Villiers annonce que le collège Bienvenu-Martin à Auxerre pourrait fermer dans l'intérêt d'une mixité sociale. Les personnels n'y seraient pas opposés, les élèves étant répartis sur Saint-Georges et Denfert-Rochereau, désenclavant une zone fermée. Pascal Henriat a confirmé cette hypothèse dont la ville d'Auxerre n'a pas encore été saisie.
Un débat impromptu qui a duré près d'une heure. Assez surréaliste, car fondé surtout sur des rumeurs et des extrapolations. Un débat qui exprime toutefois l'importance et l'attachement des élus envers ces établissements d'éducation, creusets d'éducation civique couvés comme le lait sur le feu.
Tout serait parti d'une réunion demandée par l'inspectrice d'Académie avec certains des élus de Puisaye pour voir comment il faudrait faire si à la rentrée, au lieu de 22 enseignants pour le collège éclaté, il n'y en avait que 17 ?
En tirant sur le fil ...
En somme, une réflexion sur l'organisation pédagogique a fait mouche, la nouvelle allant plus vite que les faits. Et comme le bon sens populaire est aiguisé en Puisaye, et qu'il n'y a jamais de fumée sans feu, cette info de base est forcément louche. D'ailleurs des regroupements par niveau ont été évoqués qui occasionneraient des surcoûts de transports scolaires. Bref, en tirant sur le fil, la pelote se déroule.
Étonnant pour un collège en milieu rural assez exemplaire, expérimental au départ qui a nécessité des investissements et dont les résultats au brevet sont supérieurs à la moyenne départementale (81% contre 79%).
Du coup, William Lemerre d'Aillant-Charny, qui connaît la musique, a pris les devants ne voulant pas que le collège de Charny fasse les frais du "sauvetage" du collège éclaté de Puisaye.
Une réunion est prévue le 20 janvier à l'inspection académique. On devrait peut-être en savoir plus, un peu plus parce que force est de constater que les grandes manoeuvres ont commencé. Des ballons d'essai sont lancés et si ce n'en sont pas ça y ressemble comme des gouttes d'eau.
Le président André Villiers avait annoncé en fin de matinée vouloir faire adopter une motion s'opposant à des fermetures éventuelles de collèges, notamment en Puisaye et à Brienon. D'autres sont venus s'ajouter dans la liste des menacés.
Et la motion fut oubliée. Mais elle peut faire surface à tout moment et ce n'est sans doute que partie remise.
Aujourd'hui, tous les regards sont braqués vers Auxerre et Bienvenu-Martin, homme politique de premier plan né à Saint-Bris-le-Vineux dont il fut le maire, mais aussi député, sénateur, ministre de l'Instruction publique, des Beaux-Arts et des cultes en 1905.
Si on ne construit plus de cathédrales aujourd'hui, on abat des monuments.
Pierre-Jules GAYE
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SUR LE DÉBAT D'ORIENTATION BUDGÉTAIRE
Commentaires
André Villiers n'est pas un "seigneur" mais plutôt un "saigneur" ! A croire que dès qu'il touche un dossier ça se transforme en faillite
Nous sommes certains d'une chose. Le ou les collèges qui disparaîtront ne seront certainement pas sur une terre d'électeurs du Vizir et de ses Iznogood. Dons rien à craindre sur la Puisaye ou Mr le Président et notre député ont des réserves de voix et d'amis...
Et quid des débats sur les très déficitaires Yonne en scène et Yonne arts vivants ? Décidément tout se passe à huit clos dans cette assemblée. Après ils s'étonnent de la montée du FN. Ils n'ont toujours pas compris qu'on en peut plus de leurs méthodes.
Enfin des économies. Fermer un collège à Ancy le Franc pour ramener les élèves a Tonnerre est une très bonne idée. Cela permettra au collège de Tonnerre de survivre car bientôt celui ci sera aussi en sous effectif. Messieurs les élus il faut anticiper et ne pas penser en terme de voix.
Ce qui est certain, en tout cas, c'est qu'il y a des travaux à faire dans le nord du département. Effectif en hausse et état déplorable de certains collèges. Il paraît même indigne d'accueillir des élèves et des personnels dans les bâtiments de Pont-sur-Yonne. La SEGPA de ce collège est tellement délabrée qu'on ne peut même plus y donner les enseignements pré-professionnels.
À Villeneuve-la-Guyard, on a rajouté des bouts de bâtiments qui rendent la cour insurveillable. Je rappelle d'ailleurs que tout projet de construction ou de modification doit être soumis aux avis du médecin de prévention et du CHSCT de l'Éducation Nationale, mais que ceci n'est jamais respecté !
Les ajustements ne doivent pas se faire au détriment des autres. On ne va pas déhabiller Pierre pour habiller Paul. Fermer un collège, même à faible effectif, c'est imposer des transports encore plus longs aux élèves (payants d'ailleurs, ces transports !)