POLITIQUE
Les collèges sur la scène du Département : Villiers chahuté sur le ring tient debout
le vendredi 29 avril 2016, 22:59 - POLITIQUE - Lien permanent
La réunion publique organisée dans le gymnase d'Ancy-le-Franc, vendredi soir, par le conseil départemental de l'Yonne dont l'objet était la présentation de la "stratégie" du département pour les collèges de l'Yonne, a fait salle comble. Le débat fut d'une grande qualité qui a mis au jour les lacunes du manque cruel de concertation et de coopération entre les uns et les autres, y compris l'Éducation nationale, dont l'absence fut très remarquée
Salle comble vendredi soir au gymnase d'Ancy-le-Franc où avaient pris place des maires, 15 conseillers départementaux, des enseignants, parents d'élèves, principaux, proviseurs et syndicalistes (DR)
VIDEO : LA PRÉSENTATION
VIDEO LE DÉBAT
VIDEO LE DÉBAT (SUITE ET FIN)
On ne sait au juste qui a soufflé l'idée à André Villiers d'organiser une réunion publique aux fins fonds du nord est de l'Yonne, en limite de la Côte d'Or, mais tout de même, il fallait oser. C'est ce qui a sans doute plu au président du conseil départemental de l'Yonne, homme de défi et de challenge, qui aime monter sur le ring pour en découdre, quand bien même n'aurait-il pas une vision claire et n'en serait-il pas à une ou deux contradictions près, dont il a fait la démonstration, vendredi soir, à Ancy-le-Franc. Personne n'est passé à côté, tant chacun était attentif à la question non pas administrative ou d'administration des fonds publics, mais à l'avenir de nos enfants. Car c'est bien de cela dont il s'agit tout simplement.
Au-delà de la croisade en faveur des pays ruraux dont André Villiers s’érige, symboliquement mais de manière très forte et crédible, en défenseur, car il est un authentique paysan qui sait de quoi il parle c’est son vrai métier, même s’il est loin d’un Don Quichotte qui lui, en exprimait l’idéal ; cette réunion publique comme tombée du ciel, telle un coup de hache, annonçant une bonne nouvelle pour tous, a eu un effet cathartique bienfaisant. Comme un bon débourrage.
Le petit monstre
Oui, les gens se sont parlés dans un lieu où ils étaient rassemblés. Et tout le monde avait besoin de parler et de dire les choses. Des choses trop longtemps rengorgées, hantant parfois les nuits des uns et des autres, comme celles du maire de Saint-Fargeau qui, résigné et lucide, sait que son collège flambant neuf, est hélas, condamné un jour à la fermeture au profit de celui de Bléneau, un des trois sites du fameux collège sur trois sites de Puisaye, un petit monstre administratif avec la complicité de l'Éducation nationale, la grande absente de cette réunion publique.
Alors au-delà de la présentation bien huilée et minutée sur scène, comme un spectacle, André Villiers se prenant au jeu, a même demandé des applaudissements pour Anne Jérusalem, la locale de l’étape assise à son côté ainsi que pour le maire de Brienon Jean Marchand à sa gauche. Le big show aurait pu prendre de l’allure sauf que, à un moment donné, emporté par son élan calculé, André Villiers a craché le morceau que tout le monde attendait. Non, il ne ferait aucun mal aux zones rurales, mais oui et démonstration à l’appui, il fermerait le collège Bienvenu-Martin en zone urbaine. C'est son devoir estime-t-il.
La présentation terminée par ce crescendo vibrant, comme Dédé les aime, fallait-il s'attendre à partie gagnée et emportée par les qualités de persuasion et de démonstration de l'équipe du plateau, scrutée au premier rang par Alain Drouhin sorti de sa réserve poyaudine et Patrick Gendreau très appliqué, les trois cités en premier autour d'André Villiers étant encadrés par l'incontournable Christophe Bonnefond et Marie-Laure Capitain, autre locale de l'étape, cousine un peu plus éloignée du côté de Percey ?
Des arguments qui font mouche
Livré à lui-même, emporté par son élan, debout tout seul sur le ring, prêt à boxer le moindre adversaire, André Villiers a été chahuté - euphémisme - par la salle, les questions et saillies explosant de tous les coins. Allez, on peut dire qu'il en a pris plein la tronche, et bien pris sous l'oeil contrit de ses sbires, car les débats furent de qualité et grâce à lui, André Villiers, qui sait comment mener les bêtes au pré, n'ont jamais dérapé. Il s'en est fallu de peu qu'ils déraillent.
Malmené intellectuellement et dialectiquement, Villiers a fait front avec des arguments qui parfois ont fait mouche. Plus fondamentalement, ce qui l'a sauvé, c'est le vrai respect à son endroit, pas que celui dû au costume endossé mais aussi celui dû à l'homme et à sa manière d'être et de faire, avec ses contradictions.
Et il est resté debout, saoulé de coups, empli d'humanité, mais toujours prêt à répliquer. Villiers ne jette jamais l'éponge. C'est sa victoire. Une vraie victoire, n'en déplaise aux siens. Vendredi, soir à Ancy-le-Franc, il a gagné, fut-ce à la Pyrrhus.
Il aura d'abord permis au travers de cette réunion publique décentralisée sur un des territoires de l'Yonne, de laisser exploser la parole des sans dents, si l'on ose dire, c'est-à-dire ceux qui n'ont jamais vraiment droit au chapître. Il aura ensuite généré la compréhension voire le partage de l'essentiel : l'incroyable constat de non concertation et d'absence de vrai travail d'équipe au niveau du département ainsi que de l'incapacité collective d'anticiper et de visionner d'avenir. Il aura permis de mettre en évidence des dysfonctionnements et de souligner des incompréhensions et malentendus de taille.
Groggy, Villiers tend la main
Plus que tout, il aura permis à l'humain de s'exprimer et de dire les choses avec des témoignages poignants, de profs, de syndicalistes, de parents d'élèves, de proviseurs comme celui du lycée Jacques-Amyot d'Auxerre, d'une rare qualité. Oui, il est encore temps de réunir les acteurs et de se concerter. Pour avancer.
Cependant, son échec à André Villiers, fut-il provisoire, réside dans l'espèce de précipitation que personne ne semble avoir comprise.
Pourquoi vouloir fermer aussi vite le collège Bienvenu-Martin à Auxerre ? Pourquoi tant de précipitation et de dramatisation ? Compte tenu de toutes les données nouvelles montées au ciel dans ce gymnase d'Ancy-le-Franc moderne et spacieux. Comme la nécessaire et impérative nécessité de revoir la carte scolaire et son rythme d'administration. C'est le plus urgent. Manifestement. Sans quoi tout le monde marcherait à l'envers.
Exemple, Brienon prêt à accueillir les elèves du Seignelois qui auraient moins de kilomètres à accomplir au quotidien. Villiers le maquignon n'a pas laissé passer l'occasion et est preneur, d'autant que ça videra davantage les collèges d'Auxerre, amenant de l'eau à son moulin.
Même groggy, André Villiers a du répondant.
Pierre-Jules GAYE
La parole a circulé dans la salle (DR)
Commentaires
Je suis révoltée par ces vidéos, par la maniere qu'à A. Villiers de traiter ça, par le manque d'infos dont lui meme dispose... Ca en dit long sur la maniere dont la decision a ete prise !
Bien d'accord avec vous Denis Martin.
C'est une question morale. Il n'est pas nécessaire de poser la question car nous savons jusqu'où est prêt à aller la majorité de Villiers... Les élus de l'Auxerrois qui sont dans la « majorité présidentielle » font peu de cas des jeunes de l'agglomération. Ils sont prêts à accepter la dégradation des conditions d'apprentissage et de travail dans les établissements de la ville. Jean Marchand est un ancien instituteur et il est aussi vice-président du conseil départemental, il est un peu près aussi expert en éducation que ma petite-fille de 9 ans...lui est pourtant un ancien instituteur, c'est la caution de Villiers pour l'éducation! Tous ces vieux conseillers qui s'accrochent au CD89 et qui empêchent les jeunes élus de préparer l’avenir de notre département...
Villiers raille et dénigre les territoires urbains, il est peut-être temps de lui envoyer un message fort. Il profite de l'incapacité de ses opposants à s'organiser!
Si j'étais parent, élève, enseignant, agent, c'est-à -dire membre des communautés éducatives de l'Auxerrois, je m'efforcerais de promouvoir un grand rassemblement citoyen au-delà des appartenances habituelles. Peut-être que les syndicats et les partis devraient faire taire pour un temps leurs inimitiés respectives pour défendre des valeurs républicaines qui sont foulées au pied et même piétinées au nom de l'ambition d'un seul homme!
Les profs ont fait plus que résister, ils ont éveillé nos consciences. C’est leur travail pourrait-on penser ! Avez-vous écouté ou lu ce qu’ils ont à dire ? Ils ne parlent que des élèves car ces enseignants-militants sont des acteurs de terrain. Cette expertise qui fait tant défaut à Villiers et aux conseillers de la majorité qui s’apprêtent à voter la fermeture du collège Bienvenu-Martin en juin !
A la vérité si j'avais encore des enfants en âge d'être scolarisés, je me démènerai pour qu'ils aient des profs de cette trempe ! Leur combat doit devenir celui de toute l’agglomération, leur conviction doit devenir la notre car ils se battent pour les jeunes. Il semblerait que dans les autres établissements de la ville, leurs collègues soient inquiets. Il est temps de passer à l’action pour montrer à Villiers que nous ne pouvons accepter ses choix qui visent l’éducation comme un poste de dépense sur lequel on doit faire des économies en sacrifiant une partie des jeunes icaunais. Comment peut-on accepter que dans certains territoires, on trouve des classes à 16 élèves et que dans d’autres on pourrait avoir des classes à plus de 30 ? C’est là la vision de l’Ecole de la République d’André Villiers…Lui qui se dit pour une égalité de traitement ! Il n’y a qu’un esprit malade et/ou perfide qui ne puisse pas comprendre les enjeux sociaux et sociétaux liés à une éventuelle fermeture de ce collège en éducation prioritaire !
Je suis assez d’accord pour ne pas toucher à l’éducation ni à Ancy-le-Franc ni à Auxerre !
Pour une politique éducative ambitieuse loin des calculs électoraux.
Hors sujet : Notons aussi le "slip gate" de Dominique Verien, élue régionale udi, déjà repris par nombre de médias dont Europe 1
Vivement qu'il parte ! Et se prenne ses 6% aux législatives
M Villiers termine cette soirée en remerciant les participants d'être venus nourrir le débat. Mais quel débat? Aux arguments des uns et des autres il répond avec un mépris certain et attaque dès qu'on ne va pas dans son sens , utilisant des arguments qui n'ont pas évolué d'un pouce depuis le mois de janvier.
Belle leçon d'éducation aux médias pour ma fille adolescente, qui en a conclu que M. Villiers devait confondre démocratie et dictature...
Lamentable
Une façon de faire insupportable, une brutalité assumée et enrobée dans des discours creux, qui ont laissé l'auditoire consterné par ce vide sidéral. En vérité écoles et autres établissements sont des cases à cocher, y a un trou là fermons ici... Cela ne témoigne d'aucun projet.
Ouvrez une école, fermez une prison disait l'autre. On assiste au chaos dans lequel Villier a plongé l'Yonne
Qui a eu l'idée de le mettre dans cette position ?c'était évidemment l'envoyer au casse pipe. sans fond, la forme est inutile, surtout que ce n'est pas -doux euphémisme- un orateur. Même si à l'avenir il se dotait de gens qui s'y connaissent en com' ça ne changera rien au pb : bilan-désastre, méthode illisible, image.tellement dégradée...
Qu'il se remette vite du KO, les parents, enseignants et élus préparent les prochains rounds !
Quelques minutes de cette intervention suffit à se faire un avis
Résumé :
On est face à quelqu'un qui s'ecoute parler laborieusement en enchainant des mots vides de sens, des platitudes
Et les con-tribuables s'exaspèrent !
Qu'il est loin le temps où les politiques avaient encore des compétences, un peu d'humanisme et de crédibilité
À part contenter deux trois ex-courtisan(e)s d'H2R, futurs courtisan(e)s de bien d'autres ensuite on imagine, qu'à fait ce monsieur ? Il a TOUT détruit, abimé, il casse, il n'explique rien, passe en force, se fâche avec ses alliés politiques, ignore la colère qui gronde dans le 89, multiplie les faillites retentissantes en rejettant sans cesse la faute sur "les autres" !
C'est un département sinistré, dévasté qu'il laissera. On est au delà du scandale, nous voici dans l'odieux
Pauvres, taisez-vous !
André Villiers, président du Conseil départemental de l’Yonne, annonce la fermeture du collège Bienvenu-Martin, à Auxerre, pour la rentrée 2017. Il s’agit, dit-il, de dégager des fonds pour construire un collège dans le nord du département.
Le collège Bienvenu-Martin est situé dans le quartier d’habitat social de Sainte-Geneviève. Il est classé REP pour répondre à la précarité des familles, au fort taux de chômage et aux difficultés scolaires des élèves. Supprimer ce collège revient à supprimer ces aides apportées aux enfants. Croit-on qu’en déplaçant les élèves dans d’autres établissements (Denfert-Rochereau et Saint-Georges), les problèmes scolaires de ces jeunes vont disparaître comme par enchantement ?
S’attaquer aux plus pauvres peut sembler incompréhensible et contre-productif. En vérité, si la droite a choisi ce collège, c’est qu’elle sait qu’il est plus facile de taper sur les classes populaires qui ont moins de répondant que les classes moyennes.
Denis Martin
Porte-parole EELV
1er Mai 2016
Surréaliste !!! Villiers démission !
Même en organisant ça dans un "coin", il n'y a pas échappé. André Villiers récolte ce qu'il a semé : le mépris. Jamais un président du CG/CD n'a été aussi faible politiquement, pauvre en terme de programme, d'absence de fond. Et ça va continuer ainsi !!
Je ne pense pas qu'il soit de bon temps de se réjouir d'une telle confrontation. Le sujet est bien trop sérieux s'agissant de l'école mais au delà de cela, de la gouvernance départementale. En effet. L'affaire part de l'incapacité voir même du manque de civisme des électeurs ayant placé à la tête du département par leurs représentants cantonales l'élu en question. En second lieu, il s'agit non pas de vouloir régler seul le problème de la formation dans le département, mais bien évoquer le département dans son ensemble. Tout part de la démographie, emplois, logement. Ensuite bien entendu les services comme la formation mais aussi le transport, la santé, la culture.... Il aurait fallu comme l'avait évoqué un jeune élu de Joigny, la création d'une agence d'urbanisme chargée d'appréhender le problème du territoire, sa désertification, la dynamique d'emploi. N'est-ce pas par cela que l'affaire commence ? Alors les conséquences de ce manque d'analyse prospective, amènent immanquablent à cette conséquence. Reste à enseigner aux citoyens la démocratie, la responsabilité de détenir un bulletin de vote et la participation active au vivre ensemble. Aujourd'hui comment sortir de cet engrenage choisi par les citoyens pour les citoyens ? Reprendre le cours des choses avec l'intelligence citoyenne volontaire, , sans quoi tout sera irrémédiablement perdu... Utopique mais réalité...
Un pugilat, une petite séance de réel : voilà qui change un peu des courtisans et des pantoufles.
A noter qu'il a renoncé à se présenter à sa propre réélection à l'UDI 89, parce qu'il allait perdre (comme il allait perdre celle du Nouveau Centre 89).
Le désastre, c'est maintenant.
Au contact des icaunais qu'il est censé servir Villiers ne rencontrera que ça, ce mépris citoyen a l'égard de sa manière de (mal) agir, de passer en force, de faire de la toute petite politique un peu pathétique.
Villiers est au bout de son chemin. On le sait. Prendre des coups en se sachant carbonisé et bientôt éjecte ce n'est pas glorieux non : c'est juste pathétique.
Alain Drouhin a perdu une bonne occasion de se taire ... lorsqu'il a affirmé avec une force très théâtrale qui n'a trompé personne, que " l'on pouvait faire dire aux chiffres ce que l'on veut ..." Il reçut une bronca phénoménale et ne put continuer de parler pendant un moment.
J'espère qu'on pourra revoir ça dans la video
Pauvre Drouhin l'homme des chiffres de Domanys : 32 millions de pertes
Comme le dit si bien M. Gaye, pourquoi tant de précipitation à vouloir fermer Bienvenu Martin? Il nous a été dit hier qu'il était relativement rapide de fermer un établissement, alors qu'en ouvrir un prendrait 4 à 5 ans. Puisque Monsieur Villiers veut envisager le futur des collèges de l'Yonne et revoir la carte scolaire, puisqu'il dit, lorsqu'il parle des transports, que les élèves ne sont pas des marchandises, alors il peut sans doute envisager de prendre le temps de la réflexion, sans précipitation, afin que ces élèves soient effectivement traités comme des humains, et non comme des pions que l'on déplace à sa guise.