SOCIETE
Le budget du Sdis de l'Yonne torpillé
le vendredi 24 février 2017, 09:16 - SOCIETE - Lien permanent
Le tribunal administratif a annulé les délibérations du conseil d'administration du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis 89) des 10 novembre et 15 décembre 2015 sur la revalorisation jugée excessive et inéquitable des contributions financières de la Ville d'Auxerre et de l'agglomération du Grand Sénonais, les deux requérants, pour l'année 2016
La notification du jugement du tribunal administratif à la commune d'Auxerre (lire in extenso ICI) a eu lieu mardi 21 février. Celui-ci annule « les délibérations du conseil d'administration du service départemental d'incendie et de secours de l'Yonne en date des 10 novembre et 15 décembre 2015. »
Dans ce nouveau système de contributions au budget du Sdids, Auxerre voyait ses contributions augmenter de 547.000 euros sur cinq ans. Une hausse dépense obligatoire jugée inacceptable par la municipalité. En 2016, il en coûté 2,7 millions de cotisation annuelle au Sdis. La ville n'avait d'autre choix que de se tourner vers le tribunal administratif. Se fondant outre des vices de formes sur le principe général d'égalité devant les charges publiques.
Concrètement, le jugement rend notamment caduques les nouvelles « modalités de calcul et de répartitions des contributions des communes » au budget du Sdis 89. Et il annule aussi « le montant de la contribution financière de la commune d'Auxerre au budget 2016 » du Sdis.
Le Sdis devra prendre de nouvelles délibérations conformément aux dispositions de l'article R.1424-32 du code général des colectivités territoriales.
L'agglomération de Sens, qui était dans le même cas de figure, et la Ville d'Auxerre ont donc obtenu gain de cause auprès du tribunal administratif de Dijon.
Villiers persiste et signe
Voulue par André Villiers, président UDI du conseil départemental de l'Yonne et président du syndicat départemental d'incendie et de secours (Sdis), et décidée à la majorité, par les administrateurs du Sdis, cette contribution financière devra être révisée si André Villiers ne fait pas appel du jugement dans un délai de deux mois.
Ce dernier persiste et signe sur la réforme du mode de financement du Sdis : " La réécriture des modalités de contribution des communes au budget du Sdis s'imposait par souci d'équité. Nous avions des communes comme Gron qui avaient la plus forte contribution par habitant quand d'autres ne payaient qu'une trentaine d'euros. "
C'est le noeud du problème, sauf que la lecture et l'interprétation ne sont pas les mêmes par les parties et leurs conseils.
Le jugement du tribunal administratif valide objectivement l'argument de l'égalité devant les charges. Qui torpille le budget du Sdis ainsi que le point de vue exprimé par André Villiers. Provisoirement ? Plus fondamentalement, le département a méconnu les règles du code général des collectivités.
On observera que la répartition des charges entre le département et les collectivités présente une originalité dans l'Yonne. 54% à charge des collectivités, 43% à charge du département. Or dans la plupart des départements de France, c'est l'inverse. André Villiers selon ses proches, affirme que le manque à gagner suite au jugement, sera payé par les collectivités et non par le département.
Le Sdis sévèrement épinglé
par l'Inspection générale de l'administration
Un autre débat, pas nouveau, vient se greffer en arrière-plan ou plus exactement au premier plan : la gestion du Sdis de l'Yonne qui a changé voilà peu de directeur. Une gestion (non pas tant financière) sévèrement épinglée et remise en cause par l'Inspection générale de l'administration au ministère de l'Intérieur (Lire in extenso ICI),
Chacun pourra se forger sa propre opinion.
D'un mot quelques pistes sur une gestion remise en cause dans nombre de domaines en dépit de nombreux avertissements, y compris des coups de gueule en conseil d'administration du préfet de l'Yonne soi-même qui ont été exfiltrés tant certains sont devenus notoires. Et on comprend, après lecture du rapport de l'Inspection.
Les reports à nouveau de budget qui se perpétuent ne justififiant pas des augmentations sensibles de cotisations, des cotisarions variables et à des organismes similaires (Croix-Rouge, Sécurité civile etc) sans jamais avoir recours à leurs services, une disparité grandissante en matière de recrutement de sapeurs pompiers, la complication de la coordination d'ensemble du fait de l'explosion des centres communaux etc.
Bonne lecture.
Pierre-Jules GAYE
Commentaires
Merci André Villiers, nouvelle débâcle
les nuls du CD suite à venir
Comment peut-on tolérer une telle gabegie, les délibérations du CD sont obligatoirement transmises aux autorités de l'état, le contrôle de légalité doit s'appliquer, Par conséquent il me semble qu'un responsable n'a pas joué son rôle. Cela dit, les fonctionnaires du CD devraient posséder suffisamment de compétences pour tracer les principales limiteset à ne pas franchir.... C'est la pagaille, la gabegie. Et les acteurs de continuer d'avancer à la- va-comme-je-te-pousse...
@l Lulu
800 euros, en plus
qui ça étonne encore ? Un coup d'épée dans l'eau vaseuse de plus pour le "président" (!) Villiers
Pour répondre à « ça dérape », il y a peut être des gens compétent dans les service du SDIS, même si le rapport propose d’étoffer les équipes administratives ; mais surtout les fonctionnaires proposent des solutions mais les élus font des choix parfois en sachant que les décisions sont « en dehors des clous » c’est fréquent, et cela « passe » souvent.
Par contre nous apprenons que le Vice Président du SDIS est indemnisé, j’aimerai savoir si ces indemnités sont versées en plus de ses indemnités de Conseiller Départemental, ou pas ?
Le rapport est édifiant et une fois de plus tout le monde savait. Quand fera t'on des recrutements de personnel sur de vraies compétences?? Les erreurs de casting coûtent chers aux contribuables................
Je suis satisfait d avoir été à l origine de ce Dossier Et de l avoir porté au tribunal administratif comme représentant de La ville d Auxerre au Sdis 89 . En tant qu adjoint aux finances de Notre ville , mon rôle Et de défendre l intérêt de nos contribuables . Nos ressources financières contraintes et en nettes diminutions nous obligent à rechercher toutes les économies possibles .
Villiers boude fort comme d'habitude, encore vert de rage par cette 291919ème humiliation... Mais "cestnousquivapayer" !
Incroyable mais vrai !
Avec le budget qu'il y a, le département n'a t'il pas les moyens de recruter des juristes ?? On se doute qu'André Villiers n'y connaît rien, mais il y a des gens compétents, professionnels à recruter non ? La succession des bides est édifiante... CONSTERNANT !
Édifiant.
Remarquable enquête de notre Web TV
La répartition de la contribution des communes au financement du SDIS est illégale depuis la mise en place de la départementalisation de ce service. L'un des derniers critères de répartition validé par le CA du SDIS en 2015 ne pouvait que conduire le Tribunal Administratif à annuler les délibérations en cause. Je ne peux que regretter que tous les organismes de contrôle aient laisser-faire alors qu'ils étaient parfaitement informés, depuis l'origine, de cette situation. Objectivement et pour sourire un peu, cette décision annulant les budgets 2016 et 2017 du SDIS a d'autres conséquences que celle annulant la mise en place du PETR de l'Avallonnais.
Pourtant, le constat est le même : la réforme de l'Etat local passera nécessairement par plus de décentralisation et de déconcentration, certainement pas par l'émergence d'un droit local remettant en cause les normes nationales. Dommage qu'il faille atteindre le niveau judiciaire pour le rappeler.
En final nous paierons par impots locaux ou impots comcom ou departement ! en fait les grandes villes ralent mais elles approuvent les grandes comcom pour diluer leurs folies depensiertes loin de leur base a des habitants qui ne profiterons jamais de l investissement