M/À/J mercredi 14 mars 11 heures

 

Communiqué de l'association Lucytoyen

 

"14 MARS 2018 — 3660 soutiens sur cyberacteurs.org, 254 signatures sur Yonne lautre, 134 sur change.org et 147 signatures papier.

"Près de 4200 soutiens

"Notre village de 150 habitants explose les compteurs !

"La dernière analyse de l'eau du 20 février indique 0,322 microgramme/l de dimétachlore, soit plus de trois fois le seuil de tolérance et près de deux fois l'avant dernière analyse… Ces chiffres sont consultables sur le site officiel depuis le 12 mars…

http://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/article/qualite-de-l-eau-potable

"Pourtant le Préfet de l'Yonne envisage -semble-t-il- une levée de l'interdiction de consommer... Pour l'heure, l'ARS (Agence Régionale de Santé) n'a toujours pas transmis ces dernières données à la mairie… La population n’est donc informée de rien…

"Boire et déboires...

"Notre réunion du 23 Mars sera une belle occasion de dénoncer cette situation surréaliste…"

 

Qu'est-ce qu'on boit quand on boit de l'eau ... ? (DR)

 

 

L'eau ... source de vie.

L'eau est depuis plusieurs années dans l'Yonne, la préoccupation majeure et inquiétante des préfets.Tous les voyants sont au rouge ... « Je ne suis pas certain que la situation actuelle soit complètement connue », martelait Jean-Christophe Moraud. 

C'est le dossier numéro un. Il précède celui douloureux et préoccupant des accidents de la route avec le cortège annuel de morts, une trentaine. C'est du moins ce que les représentants de l'État annoncent systématiquement, à chaque fois. Après on en entend moins parler publiquement ce qui ne signifie pas qu'ils n'y travaillent pas sur le fond. En juillet 2016, la charte départementale concernant les bassins d’alimentation de captage d’eau potable sonnait comme une charge de la préfecture dans un contexte difficile. « Il s’agit de partir à la reconquête de la qualité de la ressource en eau dans l’Yonne, expliquait le préfet Jean-Christophe Moraud. Et ce durablement.» 

Le diagnostic réalisé par le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux du bassin Seine-Normandie (SDAGE) 2010-2015, confirmé par le SDAGE 2016-2021, démontre, en effet, que la qualité de l’eau potable est un enjeu majeur dans l’Yonne. 
Le président de la chambre d’agriculture de l’Yonne, Etienne Henriot, précisait à l'époque de la signature de la charte, qu'Il y a eu une pratique agricole qui était partagée par tout le monde par le passé (années 70-75) avec l’usage de certaines molécules dont la nuisance était alors ignorée.
Actuellement, environ 281 captages d’eau potable sont en service. Mais 126 et plus sont abandonnés en raison de présence trop importante de nitrates et de pesticides. Et sur les 281 captages en fonction, une trentaine sont classés « prioritaires » en matière de lutte contre les pollutions diffuses : ils représentent 50 % des captages prioritaires des quatre départements de la région Bourgogne. 

Il faut dire que le dossier est à la fois explosif et complexe à gérer car la législation et la règlementation évoluent et ne facilitent pas forcément les choses. Par exemple, de nouvelles molécules de pesticides viennent s'ajouter régulièrement à une liste déjà longue. Par exemple encore, il ne s'agit pas de faire paniquer la population par des annonces qui pourraient faire peur.

On apprend que la consommation d'eau potable à Auxerre et Dijon, comme d'autres villes, pourraient faire l'objet de dérogations préfectorales en regard des analyses effectuées qui pourraient (devraient ?) conduire à l'interdiction de consommation, comme à Etais-la-Sauvin où la consommation d'eau est interdite depuis décembre 2017, Crain ou Charny où le samedi 12 mars 2016, le syndicat intercommunal pour l’alimentation en eau potable (SIAEP) de la région de Charny a organisé une réunion d’information, à Champignelles, avec la Saur, l’Agence régionale de la santé et la Chambre d’agriculture. Plus de 300 usagers avaient convergé vers le centre de rencontres avec des questions.

Et aujourd'hui, à Lucy-sur-Yonne où la mairie distribue de l'eau en bouteille trois fois par semaine aux habitants. Ainsi ce ne sont pas les seules communes rurales qui seraient touchées par une forme d'empoisonnement de l'eau consommée.  

Autre exemple, il y a les lobbies, qui sont légitimes et ont vocation à défendre leurs intérêts en faisant valoir leurs difficultés, leurs raisons d'exister dans l'économie agricole en crise, à appliquer des normes qui évoluent et sont à la traîne.

L'eau est également à l'image des déchets, un enjeu économique majeur. En France l'eau de consommation courante représente un marché de 9 milliards d'euros par an dominé par deux géants : Veolia Eau et Suez environnement.

 

« Empoisonnement volontaire et non assistance à population en danger »

 

Sur le conseil du Délégué du Défenseur des Droits d’Avallon et de Michel Huet (Président de l’association ADCVA d’Asnières sous bois- 89), l'association  Lucitoyens  a demandé une assistance juridique à un cabinet spécialisé - dans un premier temps - sur un sujet de santé publique concernant l'interdiction de consommer l’eau du réseau public à Lucy-sur-Yonne, à la suite d’un dépassement récurrent du seuil de toxicité du Dimétachlore (herbicide), fixé à 0,1 microgramme/l.

L'association - Loi de 1901- créée en Août 2012 a pour objet « l’amélioration du cadre de vie et la préservation de l’environnement ».

L’interdiction a été émise par l’ARS (agence régionale de la santé) de l’Yonne, le 19 décembre 2017. La mairie de Lucy-sur-Yonne a immédiatement procédé à une distribution d’eau de source en bouteilles (plastiques), établie trois fois par semaine.

Sous la pression active de l'association, un certain nombre d’erreurs et d’approximations annoncées a motivé l'action auprès du Délégué du Défenseur des Droits. Une autre réunion a eu lieu le 9 mars, plus constructive, qui a débouché sur une conciliation en présence du délégué des droits qui et augure d’une collaboration sereine avec la mairie.

L'association lucitoyens envisage une plainte contre X pour « empoisonnement volontaire et non assistance à population en danger » au Tribunal administratif de Dijon.

Il est à noter que :

- le point de captage de l’eau et son périmètre de protection n’ont jamais fait l’objet d’une validation. Une étude BAC est en cours, non conclue depuis… Octobre 2012

- les différentes analyses de l'eau de Lucy-sur-Yonne montrent une progression régulière de la pollution (0,136 en Octobre 2017, 0,140 en décembre 2017, 0,176 en janvier 2018)

- le dernier relevé (qui vient seulement d’être visible le 11 Mars sur le site gouvernemental) du 20 février 2018 montre un taux de 0, 322 microgramme/l. La préfecture ne semble pas avoir encore pris de décision via l’ARS.

- la commune (150 habitants) est en régie autonome et non affiliée au syndicat des eaux voisin (Fédération des eaux de Puisaye - 89)

- l'association a lancé une pétition adressée au Préfet de l’Yonne depuis le 2 mars courant qui a récolté pour l’instant plus de 3 600 soutiens, par voie électronique et support papier. Lien web :

https://yonnelautre.fr/spip.php?article14158



- le Préfet risque incessamment de lever l’interdiction de consommer à Lucy-sur-Yonne, par dérogation, plusieurs dizaines de communes du département sont dans ce cas dont Auxerre qui bénéficie d'une dérogation mais personne semble-t-il ne le sait.

- une contestation individuelle du paiement de la facture d’eau a été présentée à la trésorerie qui renvoie le dossier à la mairie, laquelle explique qu’elle ne peut rien…

- plusieurs associations locales et départementales ont rejoint et soutiennent l'association lucytoyen.

L'association étudie les conditions d'une action collective pour contester les factures d’eau en cours voire celles des années précédentes.

Prochaine réunion : Conférence/débat, le 23 mars, à Lucy-sur-Yonne, à la salle communale, à 19 heures. Dans le cadre de la 13 ème semaine nationale d’alternatives aux pesticides.

 

P-J. G.

 


 

# La Charte départementale pour la reconquête de la qualité de la ressource en eau potable

 

 

# Les demandes de  l'Association Lucytoyen

 

Site web lucytoyens : https://lucytoyens.wordpress.com/

Courriel : lucytoyens@orange.fr



- La mise à jour et la validation EXPRESSE des périmètres de sécurité des points de captage de l’eau potable des communes rurales polluées par les pesticides ET nitrates

- L’arrêt IMMEDIAT d’épandage de produits phytosanitaires dans les périmètres de sécurité des points de captage de l’eau potable

- Un moratoire/réduction/annulation des factures d’eau en fonction des pollutions constatées

- La transparence et la communication COMPLETE des données physiques et biochimiques des analyses de l’eau potable

- L’explication et la justification des mesures DEROGATOIRES prises par le préfet de l’Yonne pour autoriser la consommation des eaux du réseau public pourtant contaminées

 

 

 

 

L'eau de Lucy ...

 

Extraits réunion publique eau Lucy sur Yonne 1er Février 2018.


 

Pour l'arrêt immédiat de l'utilisation des pesticides

 

Cette pétition est organisée par LUCYTOYENS avec ADENY, ADCVA, ADEDN, ASEF, ASEPA, Collectif 89 AC OGM et Pesticides, Collectif de l’eau, Yonne Nature Environnement - FNE.

 

Haltes à la pollution des points de captage

 

Justice et pesticides

 

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# Avec la condamnation, mardi 6 mars, de la Communauté d’agglomération Melun Val-de-Seine à près de 3,8 M€ et la reconnaissance du préjudice de 164 plaignants, les avocats des parties civiles saluent « une première historique » qui concerne les dioxines classés perturbateurs endocriniens.

« C’est la première fois qu’il y a une condamnation pour la mise en danger de la vie d’autrui, en plus dans une affaire de dioxines qui relève des perturbateurs endocriniens. J’espère que le président de Melun Val-de-Seine ne fera pas appel, sinon ce serait du révisionnisme environnemental !», tonne le bâtonnier Pierre-Olivier Sur, avocat des 165 plaignants dans le procès dit de l’incinérateur d’ordures ménagères de Vaux-le-Pénil. « C’est historique ! », clame sa consoeur, Me Corinne Lepage, conseil de Maincy également partie civile.
 

 

De fait, ce mardi, le tribunal de grande instance de Paris a condamné la Communauté d’agglomération Melun Val-de-Seine à 250 000 € d’amende dont 50 000 € avec sursis. Elle était poursuivie pour deux infractions. D’abord le non-respect de la législation des installations classées du 12 mars au 15 juin 2002 . Depuis le 1er janvier 2002, l’agglomération qui gérait l’ancien incinérateur de déchets de Vaux-le-Pénil (à la suite du syndicat Si guam) l’a laissé fonctionner alors que sa cheminée recrachait des dioxines à un taux 2260 fois supérieur au seuil autorisé.
Surtout, la CAMVS était poursuivie pour mise en danger d’autrui du 14 janvier 1999 au 11 mars 2002. Mardi, la présidente a cité l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’institut national de veille sanitaire (INVS) et d’autres organismes reconnus : «Tous concluent au fait que résider sous le panache de fumée d’un incinérateur augmente de 20% le risque de cancer. Or cet incinérateur rejetait non seulement des dioxines à un taux dépassant la norme, mais aussi de l’acide chlorydrique à une quantité quinze fois supérieures au s euil ». Une « violation délibérée des règlements», malgré dix rapports de la Drire et dix arrêtés préfectoraux.
Résultat : La CAMVS devra verser à 164 des 165 plaignants des sommes allant de 7 500 à 21 000 € pour plus de 90% d’entre eux (soit plus de 3,4M€) et 82 000 € à partager au titre d el’article 475.1. Le 165e plaignant a été débouté car les documents qu’il a transmis n’ont pas été jugés probants. L’agglomération devra aussi indemniser Maincy avec 15 000 € au titre du préjudice écologique, 5 000 € pour le préjudice moral, et de 40 000 € au titre de l’article 475.1

 

 

(Le Parisien – 06/03/2018)