SOCIETE
Auxerre : hommage à Ambroise Croizat et Pierre Laroque fondateurs de la sécurité sociale
le dimanche 25 mars 2018, 23:40 - SOCIETE - Lien permanent
Un espace et une stèle à leur mémoire ont été inauguré, samedi en fin de matinée, rue du Moulin devant les bâtiments de la sécurité sociale à Auxerre
Auxerre a rendu hommage aux deux fondateurs de la sécurité sociale, Ambroise Croizat et Pierre Laroque inconnus du grand public.
Un espace et une stèle ont été inaugurés devant le siège de la sécurité sociale à Auxerre rue du Moulin.
Paul Girard président du conseil d'administration de la CPAM et Guy Férez maire d'Auxerre ont évoqué la vie et l'action des deux hommes mais surtout le sens de leur engagement pour une sécurité sociale unie et universelle.
Hommage À Ambroise Croizat
Auxerre 24 mars 2018
Une question a toujours hanté l’esprit des salariés et le hante encore hélas, celle de sa sécurité et de celle de sa famille.
C’est ce qu’avaient très bien compris le CNR et Croizat lui-même ;
Il fallait lever ce sentiment continuel d’insécurité.
Pour lui la notion de sécurité sociale devait avoir un contenu très large.
1. Une organisation économique qui fournisse à tous en état de travailler une activité rémunératrice et les communistes sont fidèles à Croizat quand aujourd’hui ils défendent dans leur visée de transformation de la société un système emploi formation tout au long de la vie pour permettre à chacun-e de pourvoir aux besoins personnels et familiaux.
2. Mettre en place dans le même temps un système qui permette au travailleur de maintenir son activité en conservant sa capacité de travail. Il fallait donc une organisation médicale autour du soin mais aussi de la prévention, couvrir les risques maladie et invalidité, prendre en compte aussi les questions d’hygiène et de sécurité au travail que Macron aujourd’hui remet en cause avec ceux qui le soutiennent en voulant supprimer les CHSCT.
Pour Croizat, à l’époque et c’est toujours la conviction des communistes partagée par de nombreux syndicalistes, la sécurité sociale doit être un ensemble global. Citons Croizat lui-même : « quel que soit le but particulier auquel peuvent tendre les institutions qui la constituent, quelles aient pour objet de couvrir les charges de la maladie, de fournir des retraites de vieillesse ou des pensions d’invalidité professionnelles, ou d’alléger les charges des familles nombreuses, il s’agit toujours d’opérer un prélèvement sur les revenus de la masse pour couvrir l’insuffisance des ressources momentanées ou longues de ceux qui en auraient besoin…. » « L’unité de la sécurité sociale n’est à cet égard que l’affirmation d’une solidarité nationale indiscutable : garantir la prévention, les soins, répartir les revenus ».
Ces revenus tirés de la richesse produite par l’ensemble des salariés que nous appelons-nous le salaire socialisé mais que le patronat depuis toujours et hélas bon nombre de journalistes appellent des charges. Ce salaire socialisé, différé c’est le seul moyen de garantir, nous le réaffirmons clairement ici, le capital humain de la nation et la possibilité d’une retraite heureuse…
Pour Croizat une dernière règle était fondamentale, celle qui consistait à ce que la gestion des caisses soit conduite et contrôlée par les travailleurs eux-mêmes. Ce fut là une innovation profonde, révolutionnaire même, qui a été apportée à l’organisation nouvelle et citons le exactement : « de manière que la sécurité sociale soit le fait non d’une tutelle paternaliste type caisse de secours ou étatiste, mais de l’effort conscient des bénéficiaires eux-mêmes ».
D’autre part, Croizat était lucide. Il savait que ce qu’il réalisait avec à ses côtés de hauts fonctionnaires comme Laroque et aussi la masse militante sur le terrain des hommes et des femmes notamment de la CGT qui ont construit dans les départements les bases de la sécurité sociale, il savait que cette œuvre rencontrait et rencontrerait de nombreuses résistances. On a pu le voir hélas tout au long de la Vème République quand le patronat qui ne pouvait rien revendiquer en 1946 du fait de sa collaboration avec l’ennemi pendant l’occupation releva la tête et fit tout avec la complicité de la droite et de l’ensemble des libéraux y compris certains socialistes pour revenir sur ce qui avait été conquis dans l’organisation et l’esprit de la sécurité sociale voulu par Croizat.
Pour notre part, nous continuons à exiger une sécurité sociale universelle en France à 100% en luttant avec les forces des gauches anti libérales européennes pour que les mêmes principes s’étendent à toute l’Europe si on veut en finir avec les distordions que l’on connaît d’une concurrence libre mais faussée.
De tous les Ministres du Travail, aucun n’a accompli d’œuvre aussi immense que le communiste Ambroise Croizat de novembre 1945 à Mai 1947. Son nom est lié au rétablissement des libertés syndicales, à la création des comités d’entreprise, à la généralisation des conventions collectives, au statut des délégués du personnel, à la médecine du travail, à la majoration des heures supplémentaires.
Sa grande œuvre le « plan complet de sécurité sociale » c’est au fond la réalisation concrète d’un communisme mis en pratique.
Nous continuons le combat de Croizat mis à mal par des forces réactionnaires pour une sécurité sociale universelle à 100%. Ce qui a été fait dans une France ruinée peut se faire aujourd’hui. Il y faut une volonté politique et c’est au peuple de l’exiger. Face à ceux qui ont tout essayé pour gommer le nom de Croizat dans l'histoire contemporaine nous disons : l'esprit de Croizat est toujours vivant.
Merci Monsieur Croizat, Camarade Croizat. 
Merci aux Hauts fonctionnaires qui l’ont suivi, conseillés…, merci aux militant-e-s syndicaux sur le terrain pour eux leur histoire reste à écrire et à faire connaître.
Alain Raymont
Secrétaire Départemental PCF 89
Commentaires
Vous avez raison sur la forme Suzanne, mais moi qui n'est pas communiste, je n'ai jamais craché dans la soupe ouvrière de la CGT et du PCF, et si Joss que je ne connais pas, c'est montré un peu virulent, je le comprends.
Préciser que Monsieur CROIZAT étaient CGT et communiste et militant CGT, aurait été un minimum et une vérité incontestable. Il est certain qu'il devait bien y avoir un emplacement à Auxerre plus propice à cet hommage..
Invité Monsieur Raymont à faire également un discourt et invité la population par voie de presse aurait été plus solennel.
@ JOSS: Cette possibilité de mettre des commentaires est offerte pour échanger des idées, débattre, échanger.
Mais les attaques personnelles ne sont pas à faire. Chacun est libre de penser, de conclure, mais viser des personnes dans un débat qui sera lu par tous ne fait que créer des clans, et ça ne construit rien, bien au contraire. Vos commentaires sont les bienvenus, naturellement, mais ce qui est trop passionnel doit rester dans ce qui vous est personnel :)
Honte aux décideurs ,sous la responsabilité de M Ferez ,qui ont décidé d'un jour et d'un espace inappropriés, avec une publicité des plus réduites, un samedi de mars 2018, pour installer une stèle en l'honneur de M CROIZAT ,communiste, syndicaliste à la CGT devenu ministre du Travail et M LAROQUE haut fonctionnaire revenu en 1944 avec le général de Gaulle! Placée trop basse rue du Moulin, sur un parking, empiétant sur une place pour un (e) handicapé(e), avec des petits caractères pour les présenter, ils ont omis le nom d'Alexandre PARODI qui a précédé M CROIZAT! Comment notre maire depuis trois mandats, qui a travaillé à la CPAM a-t-il pu commettre une telle indignité? En n'invitant pas nombre de jeunes collégiens, lycéens et étudiants auxerrois(2000!) avec leurs professeurs,il a montré qu'il se désintéressait de l'avenir de cette Sécurité Sociale et de son trou qui l'expose toujours plus aux affres du privé. Triste maire PS Vallsien ,macronien désormais ,qui préfère fêter en petit comité le départ prochain en retraite de son épouse! Quelle manque de respect pour ces grands hommes remarquables qui ont su s'unir pour nous bâtir "une cathédrale" de solidarité!
Quant à l'emplacement adéquat, le parking du Centre d'examens de santé, Rue du Clos à proximité non seulement de l'URSAF ,de la CAF, de la CPAM, composantes essentielles de la S.S(avec la CARSAT place de l'Arquebuse). Ainsi nombre d'Icaunais auraient pu s'acculturer et être à même de mieux défendre cette S.S avec ses valeurs de solidarité. que nombre de pays nous envie! Faudra-t-il attendre un nouveau maire pour voir un vrai hommage respectueux. et digne dans l'espace et le temps à ces trois Grands Hommes du 20e siècle ?
Belle stèle, discours historiques et regards réalistes de Paul Girard et Guy Férez, sur ce trésor national qu'est la sécurité sociale. Depuis 1975 les grands groupes internationaux des assurances lorgnent sur cette manne financière.et des profits qu'ils pourraient en tirer.
Issue de la résistance comme cela a été rappelé, cette cathédrale de la santé, protégée becs et ongles par les gouvernements successifs de gauche et ceux de droites issus du Gaullisme ainsi que des syndicats conservateurs,a fait que jusqu'à présent, cette richesse sociale des français, malgré des déboires récurrents de financements ne nous a pas été spoliées.
Restons vigilant car avec l'ultralibéral qui à pris le pouvoir avec principalement une campagne électorale financée par les riches et les nantis et profitant de ses temps troublés politiquement parlant, à réussi à se faire élire par un petit pourcentage d'électeurs pourrait l'anéantir.