La première fois, c'était en train. On l'avait pris au petit matin, gare de Bercy à Paris et c'était déjà une promesse. Pas un TGV sur les rails, mais ces flambants TER griffés Région Bourgogne qui disent mieux qu'un épais rapport la puissance orgueilleuse de ces nouveaux seigneurs que sont les conseils régionaux.

Le voyage a duré 3 heures. C'était déjà l'été, les vacances avaient commencé. Il y avait à bord quelques dizaines de voyageurs. Des groupes d'enfants partant en colonies,  des grands-parents qui disputaient une partie de Uno avec leurs petits-fils, deux couples de vieux japonais, des randonneurs et des cyclistes avec leur gros vélo qui lisaient Géo et Courrier International et grignotaient des barres de céréales en suivant de la pointe de l'index de mystérieux tracés sur des cartes IGN.

Sens, Joigny, Laroche-Migennes, Chemilly-Appoigny, Moneteau-Gurgy, Auxerre, Augy-Vaux, Champs-Saint-Bris, Vincelles, Cravant-Bazarnes. Là, on a laissé quatre des huit wagons du train. Accolay, Vermenton, Lucy-sur-Cure, Arcy-sur-Cure, Voutenay. A Sermizelles-Vézelay, les Japonais et les randonneurs sont descendus. Quand le train est entré en gare d'Avallon, son terminus, on n'était plus que cinq.

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