C'est l'été. Voici un texte de l'écrivain américain Henry Miller qui lui inspira son passage à Auxerre, un jour d'été. Il décrit notamment la quiétude, la torpeur et la magie de la rivière, son pont, son auberge, son église, son vin, au milieu des vacances

 Henry Miller écrira simplement :
 
"Je me souviens des reflets sur l’eau, des grands arbres qui se balançaient sur le doux ciel de France. Je me souviens d’avoir éprouvé alors une grande paix, une paix comme je n’en avais jamais connue dans mon pays natal.
Je regardai ma femme : elle était devenue une autre. Même les oiseaux avaient un autre air. On aimerait conserver à jamais de pareils instants … Comme disait le patron du restaurant de la rue Le Chapelais : ce n’était évidemment pas Paris!  Mais à certains égards c’était bien mieux que Paris. C’était plus français, plus authentique… “
 
" Le soir tombait quand j’arrivai en vue de la ville d’Auxerre qui, si mes souvenirs sont exacts, est sur l’Yonne. Il y avait un pont, comme dans toutes les villes françaises, et nous restâmes là un long moment, ma femme et moi, à regarder le reflet des arbres danser sur la rivière… A Auxerre, ce premier soir, nous dînâmes au bord du fleuve, dans une modeste petite auberge, et comme nous étions en vacances, nous nous offrîmes une bouteille de bon vin.
Je me souviens de la vue sur l’église depuis notre table, et du vin qui me descendait dans le gosier tandis que je la contemplai."
 
  (Extrait de "Tropique du Capricorne")