Les faits ont été signalés par des agents hospitaliers du service des urgences à leur hiérarchie, qui a prévenu la justice. «Le 9 août dernier, des soignants du centre hospitalier ont adressé un signalement à leur direction sur les conditions du décès de personnes hospitalisées en fin de vie. Le directeur de l'hôpital a immédiatement saisi le procureur de la République».

Une enquête d'opinion de 2010 tendait à démontrer que 94% de nos compatriotes sont pour une législation permettant l'euthanasie active :

"Une très forte majorité de Français (94%) se déclare favorable à une loi autorisant l'euthanasie dans certains cas comme une maladie incurable (Incurable aujourd'hui, curable demain !)... Si cette adhésion générale est en augmentation de 6 points par rapport à 2001, 58% des personnes interrogées estiment que la loi devrait la permettre seulement "dans certains cas", note l'institut.
En revanche, 36% estiment "que l'euthanasie devrait s'appliquer à toutes les personnes atteintes de maladies insupportables (attendons ce que la Loi définirait comme "insupportable" !) et incurables", souligne l'enquête qui montre que "l'opinion apparaît plus favorable à l'euthanasie qu'au début de la décennie, mais dans un cadre plus réglementé qu'auparavant".

C'est reparti avec l'euthanasie ! A relire :"Euthanasie « active » : la dérive" et, toujours sur le sujet :"La compassion qui tue" ainsi que la polémique sur AgoraVox.

Le Dr Nicolas B., 50 ans, est soupçonné d'euthanasie active sur au moins quatre patients âgés du service des urgences de l'hôpital de Bayonne en moins de cinq mois, dont une patiente âgée de 92 ans morte le 3 août. Les décès suspects concernent des personnes âgées ayant été admises aux urgences tout en état classées "en fin de vie", dans l'attente d'un placement en soins palliatifs.  

Selon le quotidien Sud Ouest, le médecin a reconnu les faits et indiqué aux enquêteurs avoir notamment administré aux patients décédés du Norcuron, un médicament à base de Curare pouvant entraîner la paralysie des muscles respiratoires.  

En dehors du geste lui-même, la méthode employée est parfaitement "incroyable" : un curare et pas d'analgésiques. Ainsi les débats sans fondement débouchent sur l’inacceptable pratiqué par des incapables.

L'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) déplore un événement d'une «gravité majeure». Son président, Patrick Pelloux, a évoqué l'«état de santé psychologique fragile» du médecin incriminé. «Était-il en burn-out ? Aurait-il pu être mieux entouré ?», s'interroge l'urgentiste, qui souhaite reparler de la question de la santé au travail . Une question qui pourrait être évoquée dans l'enquête que va mener l'Igas. L'Observatoire national de la fin de vie a enfin tenu à rappeler que le mot «euthanasie» était utilisé à mauvais escient dans cette affaire : «En l'absence d'éléments de preuve permettant de confirmer que le médecin ait agi à la demande des patients concernés.» Depuis la loi Leonetti, le corps médical est autorisé de manière encadrée à utiliser des antidouleur dont l'effet secondaire peut accélérer la mort du malade. Une forme d'euthanasie passive que les militants pro-euthanasie souhaiteraient élargir à une «aide active à mourir».

Aucune des familles concernées n'a pour l'instant porté plainte, a déclaré  le procureur-adjoint, précisant que Nicolas B. avait rencontré certaines d'entre elles. Mais il n'a pas pu dire si le praticien avait obtenu ou non leur consentement. « Même si il y avait eu accord des familles, cela n'aurait pas justifié les actes », rappelant que la loi Leonetti sur l'euthanasie fixait « un cadre extrêmement strict et notamment deux conditions : celle du consentement de la personne ou de sa famille et celle de la collégialité » qui doit réunir les avis de plusieurs médecins.

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