Le lac est en voie d'être vidé des 80 millions de m3 d'eau qu'il contient. Une opération qui a lieu tous les 10 ans pour vérifier les parties habituellement immergées. Mais cette année c'est un peu particulier. Le lac ne sera pas simplement vidé. Des travaux de réhabilitation du barrage sont également programmés. Ils vont durer un an : coût des travaux 22,5 millions d'euros.
 
Le lac sera totalement à sec le 1er novembre. La remise en eau définitive est prévue à partir de décembre 2012.
 
Pêche de sauvegarde
 
L'opération de sauvegarde de la population piscicole est en cours. Les poissons sont récupérés par un pêcheur professionnel. Ils seront remis à l'eau dans le canal du Nivernais, à  Vaux, à Baye et dans les quatre autres grands lacs du Morvan. Cette pêche de sauvegarde est estimée à 40 tonnes de poissons.

La vidange est une phase est délicate pour la faune aquatique. Des enregistreurs de la qualité des eaux ont été installés. Ils permettent de surveiller, heure par heure, la teneur en oxygène de l'eau, la quantité d'ammonium, la température, ainsi que la présence de matières en suspension.
Les poissons, qui sont blessés ou qui n'ont pas survécu à cette pêche de sauvegarde, sont vendus à des mareyeurs et aux particuliers. Pannecière est le plus grand et le plus poissonneux des lacs du Morvan. On y trouve des carpes, des gardons, des brochets, des perches, des sandres, etc.
 
Un lac artificiel de 520 hectares
 
Le lac de Pannecière ou lac-réservoir de Pannecière-Chaumard est un lac artificiel situé dans le département de la Nièvre, en Bourgogne, dans la partie ouest de la région naturelle du Morvan. Sa superficie est de 520 hectares, pour une capacité de 82,5 hm3. Il se trouve à la confluence de l'Yonne et de l'Houssière.
Le lac et son barrage ont été construits entre 1937 et 1949 pour protéger indirectement, par le biais de son affluent de l'Yonne, la ville de Paris des inondations causées par la Seine, comme celle de 1910. Il est ainsi à la fois le plus ancien et le plus petit des grands lacs de Seine et le plus grand et l'un des plus récents grands lacs du Morvan.
 
 
 
Première prise au lac de Pannecière
 
 
(Photo Jean-Paul Leau)
 
Usine hydroélectrique
 
La construction du barrage, lancée par l'État et le département de la Seine, a été décidée suite à d'importantes inondations de la Seine, notamment celle de 1910. Le lac-réservoir fut déclaré d'utilité publique par un décret du 8 septembre 19297.
Le chantier débuta le 29 septembre 1937 avant de s'interrompre le 2 septembre 1939. Les travaux reprirent en mai 1946 ; ils furent achevés en décembre 1949. Lors des périodes de forte activité, jusqu'à 550 ouvriers travaillaient sur le site.
 
Deux hameaux furent engloutis lors de sa mise en eau du lac de barrage : « Pélus » (entièrement) et « Blaisy » (partiellement). Si l'on retourne sur les lieux de « Blaisy » ou de « Pélus » lors de la vidange partielle annuelle (ou lors de la vidange complète décennale), on remarque les traces du temps passé : des amas de pierre, l'Yonne et l'Houssière qui retrouvent leur lit et les anciens petits ponts de pierre les enjambant, les chemins qui traversaient les hameaux, etc.
 
Sa construction nécessita aussi la création de de 16 km de routes, de 6 ponts et d'une cité ouvrière sur le site de Pannecière, puisque qu'elle amena un grand nombre de travailleurs dans une région à l'époque en manque de logements.
Une usine hydroélectrique gérée par EDF a été mise en place en 1950. Cette usine profite de la chute d'eau créée par le barrage pour produire de l'électricité.

 

Partie de pêche à Pannecière

 
 

GALERIE PHOTOS

Reportage Jean-Paul LEAU