Cette fois, les rugbymen Auxerrois vont pouvoir s'étalonner, savoir où ils en sont vraiment et mesurer le chemin qui leur reste à parcourir pour devenir une vraie équipe de qualification et se présenter sur les marches de l'accession à l'échelon supérieur.

Cette saison, le championnat de Fédérale 3 est un championnat relevé. La fédération a réorganisé la pyramide qui est du coup plus sélective, étroite du sommet à la base.

Battus à Domont ( 26 à 19) la semaine dernière, autre candidat aux premiers rôles qui avait terminé premier de sa poule la saison dernière, les Bourguignons avaient eu beaucoup de déchets techniques et été battus dans le dynamisme. Les "paysans" de l'Yonne avaient les sabots engoncés dans la glaise et ont été pris par la vivacité du collectif adverse.

Les fondamentaux

Des grosses pointures, le RCA en a reçu souvent à Bouillot, surtout lorsque le club phare de l'Yonne évoluait en fédérale 2. On se souvient de la réception de cette équipe du PUC (Paris Université Club) à l'époque où Pascal Pic, Jean-François Bersan, les actuels présidents du RCA, et Jean-François Marck l'actuel manager, évoluaient le premier en troisième ligne aile, le second au poste de demi d'ouverture, le troisième en troisième ligne numéro 8.

Ah ce pack Auxerrois ! Ah cette troisième ligne de légende locale avec Pierre Mouton ! Que d'abnégation, que d'humilité, quelle vaillance, quel esprit de conquête !

Quant à la charnière Gourreau-Bersan, elle ne donnait pas sa part aux chiens et ne lâchait rien. Jacky Gourreau était le roi de la 89, il filait au ras petit côté et insaisissable se faufilait dans la défense adverse pour aplatir. Bersan la teigne lui, d'un coup d'oeil et d'un coup de pied, savait renverser une situation plus que compromise ou déplacer le jeu pour permettre aux gros de souffler un peu. Et il savait enquiller au bon moment le bougre. Il ne se dégonflait pas sous la pression, au contraire.

Ainsi parti dans cette revue nostalgique inattendue, on n'oubliera pas Kostecki qui pouvait jouer 3ème ligne ou centre, Goussery ainsi que la première ligne Vecten-Lacour-Laurin-Bouveau-Mariani, et Leblond, Luxy le sauteur infatigable, et Malon oui, Malon ! Et on en oublie... le scribouillard de service sait qu'il en oublie et sera pardonné.

Le plus extraordinaire fut la victoire des paysans de Bouillot face à Ussel, un grand de chez Chirac, hôte prestigieux alignant de grands joueurs de renom. Le RCA l'emporta grâce à une pénalité de Mouton décochée de 40 mètres dans la merde, à la dernière minute. La victoire ne fut que plus belle. Toujours dans l'humilité, cette humilité inébranlable, marque de fabrique des Bouillot.

Ah oui....au fait, on voulait vous parler des fondamentaux. Voilà qui est fait.

 

                                                                                                                                  P-J. G.