Le talent, l'enthousiasme, le mouvement, la vitesse, la technique individuelle .... ont fait la différence. Caen a logiquement battu l'AJA. Le Stade Malherbe, emmené par un excellent Haouma, remporte sa première victoire à domicile depuis sept rencontres.

Il reste qu'Auxerre peut nourrir des regrets car le bloc Fournier avait fait le plus difficile en ouvrant la marque après avoir maîtrisé son sujet, annihilant les assauts caennais en première période. L'AJA eut la balle de break lorsqu'elle se présenta à 4 contre 2 devant le but adverse mais Ndinga à la manoeuvre, fit le mauvais choix.

Ben Sahar eut ensuite la balle d'égalisation seul quasiment face au gardien mais fut trompé par le rebond sur un service parfait de Contout dans le dos de la défense. Enfin, Le tallec dans la surface idéalement placé, oublia le ballon.

Un système défensif parfait

Kapo seul devant, Oliech à droite, Contout à gauche. Tel fut le choix offensif de Fournier.

L'AJA bien en place a résisté aux assauts Caennais. Sorin a sauvé son but d'une manchette à bout portant ( 24).

Sur la contre-attaque Contout dévia de la tête pour Oliech dont le tir frôla le montant. En début de match Kapo avait délivré une belle frappe repoussée du pied par le gardien.

Auxerre s'ennivre

En seconde période, Contout a ouvert la marque en reprenant de près un puissant coup franc de Dudka plein axe, repoussé par le gardien.

On pensait que les hommes de Fournier avaient fait le plus dur. Mais ils se sont faits prendre comme des gamins en contre, deux fois, en peu de temps. Un raid Nabab-Traoré puis une frappe croisée inspirée de ce diable de Nabab, consécutive à une perte de balle incompréhensible de Kapo. Puis quelques minutes plus tard, un deuxième contre qui a écartelé et éventré la défense bourguignonne permettant à Nanab de voir la lumière. Son inspiration face au but et l'instantanéité de sa frappe croisée scella le score et le sort d'Auxerre. Auxerre qui a raté le coche, bêtement, pour s'être enhardi après le but inscrit, un Auxerre porté vers l'avant, naturellement, imbibé par le discours offensif du coach Fournier, martélé depuis le début de la saison, mais remis en cause dernièrement compte tenu des résultats.

Non, les joueurs ne sont pas schizophrènes et heureusement !

Paradoxalement, dans cette adversité et cette frustration, on peut puiser des motifs d'espérer. Auxerre est battu mais n'est pas mort. Qu'on se le dise ! Cette équipe possède un réel potentiel. Elle l'a montré. Mais chapeau aux Caennais qui ont incarné la fraîcheur, le mouvement et la détermination.

Fournier : manque d'expérience et naïveté

Laurent Fournier (entraîneur d'Auxerre) : «On était bien en place pendant une heure, on a marqué, et après on s'est fait aspirer. Sur l'égalisation, on a été naïfs. J'avais insisté sur le fait qu'il fallait protéger notre but, après en alignant sept défenseurs, je ne peux pas faire mieux... Mais en gardant la solidarité affichée pendant une heure, on prendra des points à l'extérieur. On a manqué d'expérience, il ne faut pas se laisser abattre mais continuer à se battre, à commencer par le match contre Saint-Etienne samedi.»

Dumas : l'envie et la volonté

Franck Dumas (entraîneur de Caen) : «Ça fait du bien. On a la bonne idée de se mettre en difficulté à chaque fois mais mes joueurs sont volontaires, courageux, et n'ont pas abdiqué. Ils ont été la chercher. Notre première période a été très moyenne, on est tombés dans le faux rythme d'Auxerre et leur but nous a réveillés. J'aurais préféré qu'on se réveille avant. Mais il y a eu de l'envie et de la volonté, alliées au résultat. Ça confirme un état d'esprit et une fraîcheur retrouvés. La mentalité du groupe a changé depuis 15 jours. Ils y vont tout seuls, comme des grands, je n'ai plus besoin de les prendre par la main, je dois juste les accompagner. Il fallait un élément déclencheur, ça a été la victoire à Lyon. Mais on est versatiles donc à l'abri de rien.»

Nabab : «On a mis les couilles sur le terrain»

Livio Nabab (attaquant de Caen, auteur du but de la victoire) : «J'enchaîne les bonnes prestations depuis un moment. Tout n'est pas parfait, je rate des trucs faciles, mais ce but est décisif. Il y a deux mois, je n'aurais pas tenté ce tir... Mais c'est une victoire collective, on s'est donné à fond devant et derrière. Notre début de match a été difficile, peut-être à cause de l'enchaînement des matches, mais le but d'Auxerre nous a réveillés. On a été les chercher. La rentrée de Kandia (Traoré, auteur de l'égalisation, ndlr) nous a remotivés. Etre onzième va, je pense, nous libérer. Comme a dit le coach, on a mis les couilles sur le terrain.»

Hengbart : on est vite perturbés

Cédric Hengbart (défenseur d'Auxerre) : «On avait pour consigne de bien défendre, d'attendre, ce qu'on n'a pas réussi à faire. On mène 1 à 0 et puis on monte tous et on prend un contre de 60 mètres qui les relance. On prend ce but au moment où ils pressaient presque le moins et alors qu'on avait le ballon. Après, poussés par le public, ils font la différence, mais même à ce moment-là on n'a pas réussi à faire bloc. Dès qu'il y a un fait de jeu en notre défaveur, on est complètement perturbés. C'est de la naïveté de notre part. On manque de confiance.»