Sur le cercueil, il y avait des dizaines de minuscules bâteaux en papier, posés au fur et à mesure par chacun des participants aux obsèques de Jean-Claude Delagneau, fils de maréchal-ferrand, artiste et homme libre, qui a fait toute sa vie, ce qu'il voulait faire.

Une foule de proches, d'amis et de compagnons de routes était massée dans la salle d'accueil du crématorium d'Auxerre, mercredi en fin de matinée. Oui, il y avait du monde, beaucoup de monde, y compris de nombreux élèves de celui qui fut instituteur à Jussy, pour rendre un dernier hommage à un homme apprécié et aimé, un personnage hors du commun, impossible de mettre dans une case.

Une journée ensoleillée, radieuse pour un adieu qui ne fut pas triste. Plusieurs témoignages rendirent compte de la personnalité de cet homme fort et doux, de l'attachement qu'il inspirait, lui qui aidait les hommes à grandir autour de lui.

Jean-Claude Delagneau a construit son voilier de type ketch dans un jardin à Jussy avant de hisser la voile et de parcourir le monde. Jeudi dernier, en fin d'après-midi, il a largué les amarres

 

Bienveillance, amour, liberté, étoiles, cap, souffrances, tendresse, amitié, respect furent des mots qui revinrent et retentirent. Mais lui-même dans un texte n'explique-t-il pas que les mots ne peuvent dire l'homme ou les choses, ne sont pas suffisants, même si quelques uns bien plantés peuvent suggérer une réalité ?

Michèle Vannini, sa compagne, sa femme, fut la dernière à rendre un hommage émouvant, empreint d'une grande dignité, le remerciant d'avoir existé. La petite étoile continuera de briller dans le ciel. Et dans bien des coeurs.

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