Huit structures modulaires (préfabriqués) de 54 m² chacune devraient être installées sur un terrain de près de 1.000 m2 dans l’enceinte de l’école Marcel-Pagnol à Migennes, pour la rentrée du 4 septembre. Ces bâtiments temporaires qui seront loués, couplés avec le bâtiment restant de l’école devraient accueillir 7 classes, de la maternelle au CE1 ainsi que la classe du maître SAF (soutien aux apprentissages fondamentaux) ou une salle de motricité. Le collège accueillera deux classes.

Dans le même temps, un mouvement de solidarité s’est mis en place à Migennes mais aussi dans les écoles du département ainsi que à l’échelle du conseil général et de l’Académie pour des prêts de mobiliers, équipements scolaires etc. Élus, enseignants et Inspection académique songent à la reconstruction d’un nouveau bâtiment.

Un sentiment de colère dominait chez les manifestants qui ont fait signer une pétition en signe de protestation (DR)

Le rassemblement s'est déroulé dans l'ordre avec prises de paroles de parents d'élèves surtout soucieux de savoir comment se passera, concrètement, la rentrée scolaire pour leurs enfants. Une partie d'entre eux ont choisi de défiler jusqu'à la mairie pour être reçue par le maire François Meyroune qui se trouvait au rassemblement avec le conseiller général François Boucher et le président du District du Migennois Georges Friedrich.

Désespérance

Une minorité de parents d'élèves très remontés ont politisé le drame en expliquant dans un tract que cet incendie criminel était la douloureuse conclusion de trop d'actes d'incivilités dans le quartier. Et d'énumérer le rodéo des quads et motos sur le parking, ou encore de faire référence à l'enseignante agressée par des individus extérieurs à l'école, sans que ces faits soient sanctionnés, malgré de nombreux appels aux forces de l'ordre, impuissantes, laissant le quartier des Mignottes devenir en une zone de non droit. Et d'interroger : "qui sont ces individus pour être protégés de la sorte ?". Avant de regretter qu'une année de travail ait été réduite en cendres. Et le chagrin de ne pouvoir montrer aux parents les travaux réalisés au cours de l'année.

François Meyroune le maire, de retour à la mairie, est allé se mêler aux manifestants groupés au rond-point. Un long et difficile dialogue s'est alors engagé qui a permis d'apaiser quelque peu la colère, la douleur toujours forte comme une blessure béante ainsi que certaines interrogations.

Douleur des parents et douleur de jeunes qui s'en prennent au témoin actif et vivant de leur échec à eux. "Ecole tu ne m'as pas servi, je te tue", selon le raccourci d'un psychiatre qui évoque une contexte de désespérance


 

 

LA LETTE DU MAIRE DE MIGENNES AU MINISTRE DE L'INTÉRIEUR EMMANUEL VALLS

 


N Réf.:     CM/1207-36

Objet : Incendie criminel de l’école Marcel Pagnol

 

 



 

Monsieur le Ministre de l’Intérieur,

 

Je permets d’attirer votre attention sur des faits particulièrement graves qui se sont produits à Migennes dans l’Yonne le 29 juin dernier. Une école maternelle a été brûlée.

 

Je sais que vous avez été informé de cet acte criminel odieux.

 

L’enquête suit son cours et j’espère qu’elle débouchera rapidement.

 Les enseignants, les élèves, les parents, la population de la ville sont sous le choc ; d’autant plus que ce drame se produit sur fond d’incivilités exaspérantes répétées, d’actes de délinquance en nombre.

 J’estime que des moyens supplémentaires devraient être donnés à la Gendarmerie de Migennes, maintenant nommée Brigade Territoriale Autonome. Ces effectifs supplémentaires devraient lui permettre d’être présente en permanence sur le terrain au contact avec la population dans une démarche de proximité et de jouer son rôle de service public. Je sais d’ailleurs que cette démarche correspond aux vœux du Président de la République.

 Je sais également, Monsieur le Ministre, que les effectifs de gendarmerie ne font pas tout et que le travail de prévention est fondamental. De ce point de vue, il faut que vous sachiez que le CLSPD que nous avons mis en place sur le territoire de la commune travaille en bonne entente et se réunit régulièrement. De nombreuses actions sont initiées par ses soins.

 Par ailleurs, la ville de Migennes s’investit énormément en terme de politique de la ville. Notre ville est intégrée à un grand projet de rénovation urbaine dans le cadre de l’ANRU, avec un volet social fort par le biais d’un Contrat Urbain de Cohésion Sociale et d’un Programme de Réussite Educative. Ces efforts se doublent d’une forte politique de prévention et d’animation socio-éducative.

J’estime, Monsieur le Ministre, qu’il faut donner un signe fort à la population traumatisée par cet incendie criminel d’un symbole de la République.

Des renforts de gendarmerie en nombre seraient les bienvenus sur notre territoire en souffrance.

J’ai mis beaucoup d’espoir dans l’arrivée de la Gauche à la direction des affaires et j’ai pris une part active à l’action pour l’élection du Président et du député socialiste de ma circonscription, Jean-Yves Caullet.

 

En l’attente d’une réponse positive, je vous adresse, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments respectueux.

 

 

 

 

François Meyroune

 

 Maire de Migennes.