ECONOMIE
Le schéma régional éolien de Bourgogne vivement contesté
le mardi 04 septembre 2012, 18:49 - ECONOMIE - Lien permanent
Plusieurs demandes de recours gracieux ont été déposées par un collectif de plus de 25 associations et de citoyens pour le retrait de l'arrêté du préfet de région dressant une liste de 1800 communes réputées favorables à l'installation d'éoliennes industrielles
Le public est appelé à prendre conscience de l’inefficacité de cette énergie « intermittente » sur les rejets de CO², de son incapacité à remplacer d’autres formes d’énergies, et, enfin de son coût social et économique exorbitant (DR)
C’est un très vif mécontentement qui vient d’être exprimé, cette semaine, auprès du Préfet de la Région Bourgogne M. Pascal Mailhos et du Président du Conseil Régional de Bourgogne M. François Patriat au sujet de l’adoption d’un Schéma régional éolien pour la Bourgogne.
Le 26 juin dernier, en effet, suite à une délibération du Conseil Régional de Bourgogne la veille, le Préfet de Bourgogne arrêtait immédiatement une liste de plus de 1800 communes réputées favorables à l’installation d’éoliennes industrielle dans notre Région. ( 89% de nos communes ).
600 mâts nouveaux dispersés
Malgré un délai de deux mois, extrêmement court en cette période de congés, un collectif Bourguignon d’associations de défense de l’environnement et du Patrimoine, conforté par la signature de 200 de nos concitoyens, et de plus de 25 associations, vient de déposer plusieurs demandes gracieuses pour le retrait pur et simple de cet arrêté.
Il fait valoir notamment le manque de participation du public et des maires, pourtant garantie par notre Constitution, la légèreté des choix effectués qui conduit à disperser l’implantation de 600 mâts nouveaux, un peu partout dans notre région peu ventée, et sans tenir compte des véritables atouts de la Bourgogne.
Un tel schéma ouvre la porte à des promoteurs déjà fortement subventionnés grâce à la hausse des tarifs de l’énergie, alors que les habitants ne sont en rien indemnisés des dégâts causés à leur environnement.
"Un plan de dévastation des paysages"
Soutenues par la fédération nationale « Fédération Environnement Durable » présidée par M. Jean-Louis Butre , les associations ont pour la plupart désigné M. Raymond Hardy, ancien Maire de Tonnerre, comme leur représentant unique dans cette action.
Les huit associations nationales de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine bâti et paysager ont par ailleurs exprimé leur avis négatif sur « ce plan de dévastation des paysages et de notre superbe région par une invasion d’éolienne » (octobre 2011)
A chaque fois que le public est correctement informé , celui-ci se prononce majoritairement contre l’éolien industriel, Il prend conscience de l’inefficacité de cette énergie « intermittente » sur les rejets de CO², de son incapacité à remplacer d’autres formes d’énergies, et, enfin de son coût social et économique exorbitant. Il se prononce alors majoritairement pour la recherche d’économies d’énergies, notamment par l’isolation de l’habitat, générateur de nombreux emplois et de pouvoir d’achat.
Mais cela relève d’une politique énergétique nationale, non de la répartition arbitraire d’un quota de mâts sur une Région.
Pour le collectif bourguignon des associations de défense de l’environnement et du patrimoine Collectif de défense du patrimoine des plateaux et vallées Seine Armaçon Serein
Raymond HARDY, ancien maire de Tonnerre
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Commentaires
Ci joint texte d'un courrier adressé au Préfet de la Nièvre
Jean-Pierre et Maryse Tahmazian
6 chemin de l’Horte
66500 Codalet
Ã
Monsieur le Préfet de la Nièvre
40 rue de la Préfecture
58026 Nevers cedex
Codalet le 22 août 2012
Monsieur le Préfet,
Nous possédons depuis 1948 une résidence secondaire à Talon, petit village d'une cinquantaine
d'habitants, situé dans la zone impactée par le projet éolien récemment déposé en préfecture par
la Communauté de Communes de la Fleur du Nivernais.
Nous tenons à vous faire part de notre opinion sur ce projet.
Sensibles à l'écologie en général, nous sommes « pour » les énergies renouvelables et l'éolien en
particulier, mais nous avons été surpris par le choix de notre site dans une région de forêts où sur
les 12 machines prévues, 8 seront sur des biens communaux, privilégiant ainsi une énergie
renouvelable (le vent) au détriment d’une autre (le bois) qui est utilisée directement au plan local
par les habitants et qui est historiquement la raison d'être des forêts communales ?
Pourquoi ne pas plutôt développer cette filière « Bois-Energie », qui serait plus créative d'emplois
localement ?
Depuis environ 3 ans, un mât de mesure a été installé dans un bois privé par le promoteur éolien,
mais ces mesures sont confidentielles, Eole-Res refusant de les rendre public. Pourquoi ce refus ?
D'après les mesures faites par l'Association de Développement Durable du Haut Nivernais, les
éoliennes produiraient de l'électricité pendant environ 2000h/an chacune, ce qui est peu pour la
fourniture d'électricité, mais suffisant pour que l'exploitant éolien fasse de substantiels bénéfices.
Nous accusons Eole-Res, soutenu par la Communauté de Communes de la Fleur du Nivernais,
d'imposer de force ce projet industriel et de commettre un abus de faiblesse envers la population
locale en se comportant comme un colon dans un pays sous-développé, n'ayant cure d’ une
population vieillissante peu au fait des nouvelles technologies, méprisant les communes aux
budgets misérables, en les appâtant avec quelques milliers d'Euro annuels, sacrifiant nos paysages
et nos forêts aux sirènes d’investisseurs-prédateurs..
Nous sollicitons votre bienveillante autorité d’inviter Eole-Res à plus de transparence en publiant
toutes les mesures prises et à prendre en compte un éventuel rejet du projet par une majorité de la
population.
Il y a donc lieu de demander aux Maires de la Communauté de Communes de la Fleur du
Nivernais, dans l'esprit d'un vrai débat républicain et démocratique, d'organiser un référendum
dans leur commune afin que les populations puissent se prononcer « pour » ou « contre » un
projet éolien qui va impacter le paysage pour les 30 années à venir (il sera visible depuis
Château-Chinon !!!) avec risque de démantèlement des machines en fin de vie à la charge (en
partie ou complètement) des communes et des particuliers*.
A ce sujet il serait utile de savoir si le coût du démantèlement de ces installations ne pourrait pas
être supérieur à la totalité des redevances perçues par les propriétaires ou par les communes.
Pour terminer nous vous rappelons que le principal atout du Haut Nivernais réside dans son
potentiel touristique pour lequel les collectivités dépensent des sommes considérables afin
d’améliorer la navigation sur le canal du nivernais, de restaurer des édifices religieux et d’aider
les propriétaires de monuments historiques afin qu’ils puissent les ouvrir aux visiteurs ….
N’y a-t-il pas ici une énorme contradiction entre le massacre de notre territoire au profit
d’industriels pour la plupart étrangers (Eole Res est anglais) et la mise en valeur notre
patrimoine?
A noter également que le Maire de Talon qui doit confondre sa commune avec république
bananière n’a pas jugé utile de consulter ou d’informer par écrit ses administrés assujettis
aux taxes foncières et d’habitations suivant en cela l’exemple calamiteux du Président de la
Communauté de Communes de la Fleur du Nivernais qui ferait bien de supprimer de l’appellation,
le qualificatif de « Fleur » si le projet venait à être réalisé..
Nous vous prions d’agréer , Monsieur le Préfet, l'assurance de nos sentiments les meilleurs
Maryse et Jean-Pierre Tahmazian
*Nous pensons que vous n’êtes pas sans ignorer pas le processus habituel de la fin de vie de
beaucoup de sites industriels : lorsque l’opération n’est plus rentable on dépose le bilan et on
laisse à la charge de la collectivité le coût du démantèlement. Si l’on a provisionné, comme par
hasard faute d’une indexation correcte, les sommes mises de côté s’avèrent notoirement
insuffisantes et c’est à l’Etat de combler le trou !!!