Alain Vuillmet et ses cubes métallophoniques (DR)

ALAIN VUILLEMET, LAUREAT DE L’ARRIVAGE ET D’ARTENSION


Au cœur du très vieux Troyes, l’Arrivage est devenu l’un des pôles artistiques de la Champagne.Créé par quatre mousquetaires allumés, illuminés, créatifs et brûlants, l’Arrivage est tenu par des bénévoles qui bossent comme des pros. Avec cette part d’aventure, de passion et de gratuité qui relève du miracle et du fantasme. L’Arrivage est un lieu d’exposition associatif ouvert, tonique, convivial, vibrant et généreux. Et qui marche depuis quatre ans !


Lieu de liberté hors norme, éloigné de toutes les instances habituelles, et des obligations attendues de production et de rentabilité. Aucune règle préalable, sinon celle de l'échange et du possible. On partage l’espace et les temps forts. On pourrait même s'y sentir chez soi, au vif du pays des tableaux, coupé des affres du dehors, dans l'intimité chaleureuse du dedans vécu des beautés du monde. 
On y voit des peintres, des sculpteurs, des photographes, des graphistes, des performeurs, des plasticiens de tout poil, de tout acabit et de toute aventure. Des drôles et des glauques, des calmes et des bousculés, des très vivants et des disparus toujours présents. Des proches et des lointains de la trace, du signe, du sens et du hors sens, venus de la France entière…
L’Arrivage ne s’arrête pas là, il y a des ateliers d’artistes, des ateliers théâtre, de la musique, des rencontres philo-art, et même des bizarretés, de temps à autre.


Ni l’Arrivage ni Artension, qui parraine l’exposition – ne sont a priori des obsédés installatoires. Et vous voilà lauréat d’un concours d’installation organisé pour la première fois par l’Arrivage.


A.V. Moi non plus. Je ne suis pas du tout dans l’en-soi de l’installation. Je suis un taureau-lion, proche de la matière.Je présente ici cinq cubes de métal – les cinq continents qui se frôlent, ça tient de la tectonique des plaques, et c’est avant tout un travail de sculpteur. J’ajoute le son, c’est-à-dire la vibration. J’ai toujours enregistré les sons puissants de l’atelier. Les outils que j’y utilise sont au fond des instruments sonores. Quand le matériel est bien réglé, les sons sont harmonieux. C’est un jeu percussif. Au fond, en faisant vibrer le métal, s’introduit aussi une forme de mouvement.


Avec les masses utilisées, on perçoit le son avec tout le corps. Il pourrait même y avoir des propriétés thérapeutiques. Mais je ne suis ni musicien, ni médecin...
Il y a très longtemps que je travaille aux sculptures sonores, fût-ce de manière intermittente. J’ai d’ailleurs des sculptures qui ne servent qu’aux manipulations sonores. Je cherche sans cesse. Mes expérimentations sont proches de l’utopie de la pierre philosophale, pour aller plus loin que la seule matière, vers la lumière et le son.
 Je voudrais cette installation, réalisée au cœur du vieux Troyes, très simple, sans discours, très compréhensible. On a d’abord affaire à des sculptures posées là. Le mot qui rassemble tout, c’est le mot énergie. Les blocs sont des hyper cubes que j’ai déformés, avec des courbes très légères qui féminisent la surface. L’arête est une construction humaine. Le cube, c’est donc l’homme.   (ARTENSION novembre 2012)