Jean Baptiste Caristie, né aux environs de 1650, a eu deux enfants : Jean-Baptiste, né en 1685, et Michel-Ange (1689-1760). Michel-Ange Caristie est le premier de la fameuse dynastie à être connu. En 1709 il a construit le collège des jésuites à Autun, et  reconstruisit l’église des Célestins à Amiens entre 1726 et 1732 (Source).

 

Le 7 novembre  1745 Michel-Ange Caristie et son fils Jean-Antoine (1719 Val di Sesia  – 1770 Dijon) établirent un devis pour la construction de l’hôpital de Saulieu, qui fut terminé en 1748.

 

Jean Baptiste fils se marie vers 1713 avec  Catherine Jaquet dont il a deux  enfants : un nouveau Jean-Baptiste (1714 Riva Valdobbia -1754 ou 1755 Saulieu selon les sources) qui sera architecte – on partage vocation  et prénom ! - à qui l’on doit entre autres les travaux de restauration, en 1752, du prieuré de Saint Thibault près de Vitteau et les ornements et les bassins de la fontaine publique Saint-Andoche à Saulieu, et Jacques, (1715 ? – 1775) qui, de son union avec M . Josèphe Pitois, aura Jacques-Nicolas Caristie (1747-1817, né et mort à Avallon), qui eut un rôle très  important dans l’aménagement de sa ville. En 1775 il restructura l’église Saint Martin à Vassy -sous-Pisy. Il épousa Julienne Boullenot, fille d’un  bourgeois chirurgien et contrôleur des Arts et Métiers, et fut notamment le père d’Augustin-Nicolas, parfois mentionné comme  Augustin, Nicolas ou Auguste Caristie (1781 ou 1783 selon les sources-1862).  Un autre fils, Philippe-Joseph-Marie aussi appelé Jean-Marie Caristie (1755-1852), ingénieur des Ponts et Chaussées, participera à la campagne napoléonienne en Egypte.

 

Eglise Saint-Martin (DR)

 

Auguste Nicolas Caristie

Le plus célèbre à ce jour reste Augustin-Nicolas (6 décembre 1783 Avallon -  5 décembre 1862 Paris). Au cours de ces quelques 80 années de vie  il a fait honneur au savoir-faire des hommes de sa famille et laissé sa trace dans la pierre. Très inspiré par l’art néo-classique qu’il apprit à connaître et aimer par son maître Charles Percier – qui l’éleva en partie - , à 30 ans il est lauréat du Grand Prix de Rome qui dès la révolution française permettait aux jeunes artistes (peinture, architecture, sculpture, gravure, composition musicale) de suivre une formation en Italie. Il est donc ainsi invité à la Villa Medicis à Rome, qui depuis 1803 hébergeait l’Académie française. Il restera en Italie pendant 7 ans, où il étudiera le forum et la voie sacrée en profondeur, puis travaillera en particulier sur la rénovation d’un « temple de Sérapis » à Pozzuolo (Pouzzoles), qui en réalité était un ancien marché romain, le « Macellum », situé près de la mer et victime, comme en témoignent les marques sur les colonnes, de la montée et redescente des eaux, phénomène bradisismique. Entre 1750 et 1816 le Macellum émergeait, ce qui permit à Caristie de faire alors des recherches et dessins sur ce qui aujourd’hui se trouve à 2 m sous le niveau de la mer.

 

 

Villa Medicis

Revenu en France il sera chargé par le gouvernement de la restauration de celle de l’arc Marius d’Orange et en suivra la réalisation ainsi que la construction d'un autre monument expiatoire en souvenir des victimes des tribunaux révolutionnaires. On lui demandera également de restaurer les théâtres d’Orange et Arles.

Tout en menant une carrière administrative très intense, il construit le mausolée et la chapelle expiatoire d’Auray qui furent inaugurés en 1829 et acheva la construction du château de Kerlévenan, le palais de justice et la prison de Reims, restaura la façade et le portique du château d’Anet, entreprit des projets de restauration pour les châteaux de Chastellux, d’Epoisses et Commarin.

Prosper Mérimée

En 1837, Prosper Mérimée qui était inspecteur général des Monuments historiques, l’appela à faire partie de la Commission des Monuments historiques et en 1840 il fut élu membre de l’Académie des Beaux-Arts.  Augustin n’aimait pas le néo-gothique, qu’il accusait de manquer de créativité.

 

 

En 1859 il entre au conseil municipal Paris où il exerce son influence en matière d’urbanisme et s’opposera même à Haussmann. C’est à Paris qu’il mourra, chevalier de la légion d’honneur par ordonnance du 28 octobre 1828 et officier de la légion d’honneur  par décret impérial du 22 janvier 1852, mais c’est sa ville natale, Avallon, qui accueillera sa dépouille. Son oraison funèbre sera  faite par l’architecte Félix Duban (1798-1870). Sa sépulture existe encore. Et une rue porte son nom.


Il est considéré comme un précurseur de la restauration des monuments historiques.

 

                                                                                                                 Suzanne Dejaer