POLITIQUE
Thomas Scheck donne la recette
le samedi 08 juin 2013, 01:39 - POLITIQUE - Lien permanent
L'architecte, urbaniste, invité par le collectif des Verts Auxerrois, sans vouloir s'imiscer dans le dossier de l'Arquebuse qu'il ne connaît pas a délivré diplomatiquement un message sur la méthode
Dans cette vidéo figure la quasi intégralité du débat
A l'invitation de Denis ROYCOURT et Denis Martin, plus largement d'un collectif Auxerrois des Verts, Thomas SCHECK, architecte et urbaniste "durable" tenait une conférence à la salle Vaulabelle. 150 personnes avaient fait le déplacement, certes intéressées par le sujet, mais surtout pour entendre parler de l'Arquebuse et de la position des écologistes sur ce dossier. La première partie de la réunion a été consacrée à l'expérience de Thomas SCHECK, en particulier dans les pays du nord de l'Europe, le Danemark, la Suède, les Pays Bas etc. Des projections "diapositives venaient agrémenter l'exposé de l'homme de l'art. Si l'exposé était très enrichissant, il n'a pas semblé passionner un public essentiellement venu entendre évoquer l'Arquebuse. On aura noter la présence dans le public d'André VILLIERS, Président du Conseil Général, venu en simple auditeur. La Présidente de "Sauvegarde et Avenir de l'Yonne, Nicole NOUAILLE était également dans le public ainsi que le Vice-Président de l'association, Roland JEHL qui posa quelques questions au moment du débat.
Thomas Scheck, sans répondre précisément sur le projet de l'Arqebuse qu'il avoue ne pas connaître dans tout ses aspects a tout de même exposé la manière dont une telle entreprise, "importante, il le reconnaît, pour la ville", doit être à son avis menée. "Il faut d'abord correctement définir les volontés, les besoins. Puis des études pluridisciplinaires approfondies doivent examiner la faisabilité de ces souhaits. Ensuite des concours doivent être organisés en fonction de cette faisabilité et eu égard aux possibilités financières de la collectivité. Enfin des adaptations, des évolutions peuvent intervenir après la présentation très large au public de ces études et projets"
Dans la première partie de son exposé général, Thomas SCHECK a d'ailleurs souvent insisté sur l'importance d'une "appropriation" par les citoyens de tout projet d'urbanisme.
Il n'est pas certain que les "Verts Auxerrois" aient tout à fait retenu la leçon subtilement distillée par leur invité. Ils sont tenaillés par plusieurs objectifs.
Le premier consiste à "ne pas laisser faire n'importe quoi" place de l'Arquebuse. En particulier ils contestent la logique avant tout commerciale et financière qui a présidé jusque là, avec son corollaire de cession à un privé d'un espace public. Mais ils souhaitent également une halle en surface et un parking digne de ce nom et connaissent les difficultés budgétaires de la ville.
Le second est d'ordre politique. Ils désirent "rempiler" avec le Maire sortant et craignent beaucoup qu'une attitude trop "dure" sur le dossier les éloigne du pouvoir. En clair, ils flottent et s'interrogent n'arrivant pas à formuler avec précision l'attitude qui sera la leur lors du vote sur la nouvelle délibération proposée par le Maire au conseil du 20 juin prochain. Ils espèrent qu'un formulation "salvatrice" de cette délibération viendra les tirer d'embarras. On sent qu'ils attendent quelques mots "pansements" leur permettant de voter pour.
Hier soir on ne peut pas affirmer que le supermarché prévu et l'hôtel envisagé les remplissaient de joie. Le public manifestait assez clairement son désir évident de voire naître une halle en surface, un parking digne, mais aussi la préservation d'un "grand espace de respiration" non dédié au commerce. Pour le "public vert", le projet de la SOPIC en l'état n'est pas souhaité. Reste à savoir si les "Verts politiques" Auxerrois ont reçu le message de "la méthode" habilement distillé par Thomas SCHECK ? Rien n'est moins sûr.
Réponse le 20 juin prochain au conseil municipal ?
J-L.H
Débat avec la salle lors de la réunion des Verts à Vaulabelle sur l'Arquebuse
Commentaires
Après avoir visionné la vidéo/débat il me vient un certain nombre de sentiments, le premier, c’est d’avoir entendu Thomas expliquer globalement ne pas connaitre suffisamment l’enjeu du projet sans en avoir mesuré (à travers les études d’urbanisme nécessaires « absentes », la destination future des lieux) ! Une rigolade lui a pris avant de donner le principe du « comment est-ce qu’on fait » je vous engage à réécouter ce qu’en peu de phrases, Thomas à dérouler dans la démarche de projet. Discuter, donner un avis personnel sur le devenir de la place, ne vaut pas dans un raisonnement logique en aménagement, avant tout, c’est bien étudier, analyser, orienter à partir de plusieurs scénarios (avantages/inconvénients) chacun d’eux pour comme il a été dit, démocratiquement aller à la décision.
A l’attention de Denis Roycourt, une méthode technique d’urbanisme avant de se précipiter dans le choix du projet, mérite d’être appliquée ! C’est celle qui conduit à déterminer les hypothèses de besoins et de choix (revoir la parole de Thomas : comment est-ce qu’on fait ?)
Comment s’inscrit une concertation dans cette démarche ? Avant tout, il revient aux élus de préparer un futur à travers les documents d’urbanisme. Qu’est-ce qu’un document d’urbanisme ? Dans le domaine de l'Aménagement du territoire, les documents d'urbanismes sont des documents publics, plans, schémas, programmes et cartes qui cadrent l'aménagement et l'urbanisme à l'échelle d'un territoire. C’est à partir de ce travail que l’ensemble des élus prépare le travail de prospective dont la concertation est obligatoire à chaque étape de l’élaboration des documents. Ces documents définissent, planifient au regard des besoins la destination des espaces. Enfin une deuxième étape apparait dans le choix détaillé des espaces, un nombre d'opérations d'aménagements programmées (dans le temps mais aussi économiquement) à créer ou recréer, comme dans cet espace de l’Arquebuse. Une nouvelle concertation serait engagée avec plusieurs projets pour aller pourquoi pas vers une votation, une consultation électorale .
j'aimerai bien en tant qu'Auxerrois, non retraité, salarié à Auxerre et non commerçant recevoir un jour dans ma boite à lettres une enquête envoyée par ma ville pour pouvoir y retourner mon ressenti, mes idées, mes envies, mes souhaits, mes propositions sur cette fameuse place de l'Arquebuse... et mon avis sur les polémiques actuelles liées à ce projet !!
Entreprise, "importante, reconnaît l’urbaniste, pour la ville" engageant à des principes d'études, d'analyses et de choix. C'est la démarche que je m’efforce (avec modestie) d'inspirer à destination des élus comme des citoyens de la ville mais aussi des habitants du bassin de vie. Ici, il s’agit bien d’un aspect important à l’égard du SCOT (schéma de cohérences) intercommunal à envisager…Tout cela, relève en grande partie des compétences de l’Etat, à initier le principe avec les règles du code de l’urbanisme applicables dans l’élaboration des documents d’urbanisme, autant que le porter a connaissance qui présente des éléments contribuant à établir le diagnostic et expose les enjeux qui devront être pris en compte pour son élaboration. A cela, souvenons-nous des arguments du Maire à vouloir précipiter l’opération eu égard à l’ambition urgente de gagner de la zone de chalandise notamment dans le nord Auxerrois. Comme si la planification urbaine, se définissait par une tocade, une fantaisie de coin de table, un chalenge départemental à gagner sur les autres agglos comme Joigny, Sens et au Sud Avallon, dans la création de grands commerces quand les besoins réels dans l’Yonne, relèvent bien de l'économie ( au bord de la survie) l’emploi, la santé et plus encore, avant d’offrir toujours plus d’assortiment commercial, dont il semble que le renouvellement actuel du petit commerce comme de l'artisanat relevant de la chambre des métiers (taux de rotation) donne une température menaçante.
En Conclusion, il convient d’avoir une hauteur de vue sur la chaine de l’aménagement du territoire pour établir une prospective, bien avant d’engager une opération du type « Arquebuse » . Cette opération mettrait en péril l’équilibre, le fonctionnement des services dans le centre-ville (cœur de ville). L'onde produite, conduirait jusqu’au bassin de vie et plus encore, remettrait en cause l’équilibre du développement naturel départemental. En matière de développement, notre département se trouve aujourd'hui dans une situation d'adaptation aux difficultés de maintien de vie du territoire avant d'imaginer son développement commercial...La seule action boostant l'économie, trouverait une issue dans une liaison infrastructure/transport en commun, rapide, en lien avec la capitale, mais là cela relève de l’imaginaire.