Paris lui doit l’allure majestueuse de la nouvelle église Sainte Geneviève, patronne de la ville (devenue  le Panthéon après des transformations survenues durant la révolution). Louis XV en posa la première pierre en 1764 et sa réalisation en fut commandée à Soufflot par le marquis de Marigny, son protecteur. Soufflot s’inspire de l’architecture grecque, dans l’esprit du siècle des lumières. Le panthéon s’inscrit dans « un triangle doré » : le rapport de la longueur à la hauteur est égal au nombre d’or, libérant à la fois beauté et harmonie. Le sens de l’esthétique de l’architecte s’est formé en Italie, à la fois scientifique, archéologique et encyclopédique.

 

 

Il naît à Irancy le 22 juillet 1713 de Germain Soufflot et Catherine Milon, de Coulange-la-vineuse, dont il est l’avant-dernier de 15 enfants. Sa famille occupait la lieutenance du baillage depuis Louis XIV et avait fait fortune dans le commerce. On rêvait pour lui d’une carrière dans le droit, son père  étant avocat au Parlement et lieutenant au baillage d’Irancy. Mais c’est l’architecture qui l’appelle, lui ! Devant cette forte inclination son père l’encourage plutôt que de s’efforcer de la vaincre.  Et il faut dire que le jeune homme est impétueux et déterminé à tout : malgré une éducation traditionnelle, religieuse et respectueuse, il saisit la chance au vol dans tous les sens du terme. En effet,  alors qu’il n’a que 19 ans, son père le charge de se rendre au bureau des coches à Auxerre pour y recevoir une somme qui lui est due pour du vin. Et voilà l’impétueux garçon parti pour Rome ! Après avoir y séjourné deux années à la Villa Médicis où il fut admis sans brevet à l’Académie de France en 1734 et voyagé en Asie mineure, il commence la pratique de l’architecture à Lyon dès 1742. Le choix de cette ville s’explique peut-être par le fait que la ville connaît alors une grande activité de constructions édilitaires ou privées. On fait face aux problèmes de circulation ; on assainit les rives du Rhône et les vieilles bâtisses qui le bordaient sont remplacées par de quais et des ports ; les communautés religieuses font rénover ou reconstruire leurs couvents, vendant pour cela certains de leurs terrains, ce qui donne l’occasion de faire de nouveaux projets d’agrandissement  par annexion des îles du fleuve.  La ville doit entre autres à Soufflot le maître-autel et le baldaquin de la nouvelle église des chartreux, le bâtiment avec dôme de l’Hôtel-Dieu – le but de ce dôme étant l’évacuation de l’air trop vicié des salles où se trouvent les malades dont Soufflot vient de restaurer la façade - et la loge aux changes (devenue temple protestant) qui sera exécutée par Roche sur ses dessins.


Etant entré en 1749 à l’Académie Royale d’Architecture à Paris, c’est donc dans la capitale qu’il se fixe.


Il est fait Chevalier de Saint-Michel et intendant général des bâtiments du roi.

 

 

Il meurt au Louvres sans avoir achevé la construction de l’église Sainte-Geneviève qui ne sera terminée par ses assistants que 10 ans plus tard, en 1790. Il est tout d’abord enseveli à Saint-Germain-l’Auxerrois. Cependant ses restes seront, pendant la révolution, transportés puis dissimulés dans l’église Sainte-Geneviève qui lui devait sa splendeur. Il repose aujourd’hui dans les caves du Panthéon.

Irancy 22 juillet 1713 – Paris 5 janvier 1780.


 

                                                                              Suzanne Dejaer