La valise en question avant l'intervention des démineurs (DR)

 

Cette fois, la caméra de surveillance qui balaie la place devant la mairie à Auxerre, n'a rien vu de suspect. Nous voulons dire que le film qui enregistre les mouvements ne révèle rien. Plus exactement, le visionnage du film ne permet pas de voir qui avait déposé la fameuse valise suspect sur le banc.

Pourquoi ? Parce que d'une part, la caméra dans l'axe du banc balaie un grand palmier en bac qui occulte partiellement le banc. D'autre part parce que la caméra change d'orientation en balayant grâce à un automatisme le panorama à plus de 180 degrés. Ces changements de positions, occultent momentanément des champs de vision.

L'enquête semble devoir s'arrêter là, faute d'éléments concrets. N'importe qui a pu déposer la valise vide. Par exemple, quelqu'un qui aurait acheté une nouvelle valise pour y transférer ses objets, ou encore un SDF par oubli.

Il y aura donc eu plus de peur que de mal, encore qu'on avait l'impression nette que pompiers, policiers et démineurs ne semblaient pas manifester d'inquiétude outre mesure, comme s'il s'agissait d'un simple exercice. Mais ce serait nier leur professionnalisme qui est indiscutable.

 

Plan Vigipirate rouge renforcé ...

Certains diront pourquoi a-t-il fallu faire venir les démineurs d'Orly pour gérer l'affaire ? N'aurait-il pas été possible d'effectuer une radiographie de la valise, comme l'ont fait les démineurs avant d'intervenir, avant de les solliciter aux frais de la société, au cas où la radio avait révélé un danger potentiel ?

La réponse est que ce type de matériel de radiographie ambulant spécifique ne court pas les rues, si l'on ose dire. Et qu'ensuite, ce n'est pas parce que la valise était vide qu'il n'y avait pas de danger. À preuve, les démineurs l'ont fait sauter avec une poche d'eau afin de réduire les effets éventuels. En effet, la valise vide aurait pu contenir des explosifs dissimulés dans le squelette de la valise, pouvant les rendre moins perceptibles à un appareil radiologique mobile donc limité dans ses applications.

Enfin, la grande question qui animait les gens sur place et ailleurs, était de savoir s'il était vraiment indispensable de déployer un tel dispositif, pour une valise reposant sur un banc public. En outre, question subsidiaire, qui décide de déclencher une telle procédure et à partir de quel moment ?

La réponse est fournie par la magie du concept Vigipirate rouge renforcé. C'est le plan actuellement en vigueur en France, depuis l'attentat de Boston aux États-Unis (attaque terroriste le 15 avril 2013 pendant le marathon, 3 morts 183 blessés Ndlr). Ce plan prévoit un protocole extrêmement précis qui doit être scrupuleusement respecté.

De source officielle, ce plan a permis de désamorcer nombre de bombes et éviter le pire.

Imaginons  un instant, que la valise d'Auxerre ait explosé faisant des victimes et des dégâts matériels ...

 

P-J. G.

 

La valise suspecte après explosion déclenchée par les démineurs (DR)

 

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On peut lire sur le portail du gouvernement

 

Plan Vigipirate rouge renforcé

16/04/2013

A la suite des explosions survenues ce jour à Boston, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a demandé aux préfets et aux forces de sécurité intérieure de renforcer sans délai la présence des patrouilles dans le cadre du Plan Vigipirate, en vigueur au stade "rouge renforcé".

Il demande aux forces de l’ordre de continuer à faire de la sécurisation préventive des lieux et des abords des établissements publics une priorité.

Le ministère de l’Intérieur appelle l’ensemble des citoyens à faire preuve de vigilance quant à la présence éventuelle de colis suspects ou de bagages abandonnés, sans céder à l’esprit de panique. En cas d’incident ou d’alerte, le ministère souligne l’importance de respecter strictement les consignes émises par les services de sécurité et de faire preuve de patience et de civisme.