Le directeur de ce nouveau drive, Jérôme Chaufournais, prédit que ce nouveau concept ne fera que s’étendre, gagnant aussi très rapidement, à la demande des clients, des types de biens, tels que  culturels.

Nous voici donc dans un environnement moderne, percutant, qui fait gagner du temps aux clients. Et procure des emplois. 

Mais… qu’en est-il de ces emplois ? Une formation de 6 semaines est nécessaire. Non rétribuée si ce n’est 6 € par jour pour le repas. Et récompensée, au bout de ces 6 semaines, par un CDI. Six semaines pour scanner, emballer, préparer des commandes ?  Six semaines qui ne coûtent rien à l’employeur en dehors de ces 6 € pour un repas qui doit se prendre pendant les 18 minutes allouées pour le temps de pause. Montre en main car 18 minutes… c’est une pause éclair !

 


C’est vraiment une préparation fouillée, six semaines pour ça !

Comment Pôle Emploi peut-il soutenir cette stupéfiante vision du travail et de la formation ?

Et l’ambiance du côté de ce travail à la chaîne ne parait pas des plus agréables : il faut produire, et produire seulement, les scannettes enregistrent les statistiques, les trop lents voient le mirage du CDI s’éloigner de plus en plus.

Les temps modernes seraient-ils au drive d’Auxerre?

 

ACTUALISÉ le 16 octobre 2013

Les réactions sur le Drive d’Auxerre sont nombreuses. Jean-Baptiste Chastand, journaliste au Monde depuis 2009 a posé ses questions pour Emploi.blog.lemonde.fr

L’agence Pôle emploi d’Auxerre serait plutôt satisfaite de la manière dont les choses se passent, expliquant que la moitié des 16 chômeurs dont la formation a débouché sur un CDI (sur les 25 initialement recrutés par le Drive Leclerc), étaient des chômeurs longue durée, pour la plupart, non qualifiés. Et si l’annonce de recrutement mentionnait deux semaines de formation pour finalement en imposer six,  il faut en conclure qu’en fin de compte les deux semaines ne suffisaient pas, tout comme de simples opérations prennent plus de temps à des gens non qualifiés qu’à d’autres.  

Voici 16 anciens chômeurs qui ne le sont plus, argumente-t-on. Et c’est vrai. Mais non qualifié signifie-t-il qu'il faut le triple de temps pour comprendre? Et dans ce cas, pourquoi ne pas les amener vers une qualification qui arrangerait tout le monde?

Ailleurs on s’alarme et pense que ces six semaines sont une exagération qui permet au Drive Leclerc de voir son personnel payé par Pôle Emploi, ce qui lui fait une importante économie. Tandis que la CFDT remarque que la somme d’argent consacrée à ces formations est moindre que ce qu’aurait coûté l’indemnité de chômage de ceux qui ont obtenu leur CDI.


Diagnostic : le Drive Leclerc utilise le système mis à sa disposition. Mais qu’en sera-t-il, maintenant, des exigences pour garder ces emplois péniblement acquis ?

 

                                                                                         Suzanne DEJAER

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