La maman de Camus, illettrée, est décédée six mois après la mort de son fils Albert.  L'écrivain parle de sa mère dans le Premier homme, le livre inachevé dont les pages étaient répandues éparses sur la chaussée lors de l'accident fatal à Villeblevin (DR)

 

Camus était aussi un fou de théâtre, l'activité où il se disait heureux. Il a écrit plusiseurs pièces marquantes (DR)

 

Albert Camus aurait eu cent ans le 7 novembre 2013. Le centre Albert-Camus d'Aix-en-Provence organise à cette occasion du 5 octobre 2013 au 5 janvier 2014 une exposition consacrée à l'écrivain philosophe disparu le 4 janvier 1960 dans un accident de voiture au nord de Sens dans l'Yonne. Au retour de Lourmarin dans le Luberon où il avait acheté une maison avec le chèque de son prix Nobel. Camus n'a jamais été riche.

 

 

 

Romancier, dramaturge, philosophe, Albert Camus (1913-1960) avait suivi divers chemins pour bâtir une oeuvre marquée par l'interrogation de la place de l'homme dans le monde, absurde destinée individuelle et collective, noyée dans les conséquences d'actes qui lui échappent.

Ancien communiste mais adversaire résolu de tout totalitarisme (sa dénonciation du système soviétique lui vaudra la rupture avec Sartre), Camus occupe une place bien à part dans l'histoire de la pensée du XXe siècle et a influencé de nombreux penseurs contemporains.

 

 


À Lourmarin sur la trace de Camus

L'écrivain philosophe Albert Camus s'est tué sur une route de l'Yonne à Villeblevin, le 4 janvier 1960, en début d'après-midi, sur la route de retour de Lourmarin dans le Lubéron où il avait passé les fêtes de fin d'année. L'auteur de "l'Homme révolté" et du "Premier homme" est enterré au cimetière de Lourmarin où il venait d'acquérir avec le pécule du Prix Nobel de Littérature, une maison qu'il nommait son "refuge"

26 décembre 2011. À neuf jours de la date anniversaire de sa mort tragique sur une route de l'Yonne, il y a 52 ans, nous sommes partis sur les traces d'Albert Camus à Lourmarin qu'il aimait tant car ce village et la région lui rappelaient son Algérie natale où il coula des jours heureux auprès d'une mère illettrée. "Noces" témoigne de cette enfance et adolescence faites d'insouciance et de bonheurs. Jusqu'à ce qu'un jour, Camus s'interroge pour savoir si un homme pouvait vivre heureux alors que d'autres sont malheureux.

C'est à Lourmarin pendant ce dernier hiver, qu'il écrivit le "Premier homme", livre inachevé mais publié. Il se levait très tôt et descendait prendre son petit déjeuner chez Ollier, avant d'effectuer son tour de campagne, une longue marche dans les environs enchanteurs, puis de se mettre à écrire, debout, devant son écritoire, face aux montagnes du Lubéron, dans cette maison qu'habite, aujourd'hui, sa fille Catherine et où vient son jumeau Jean, fils d'Albert Camus.

Ce hiver-là, il devait rentrer en train à Paris. Il avait son billet en poche lorsque Michel Gallimard, le neveu de Gaston, lui proposa de le ramener en voiture dans sa Vega avec Marie son épouse. Ils prirent la route et rallièrent Sens dans l'Yonne, non loin de Paris. Ils déjeunèrent à l'Hôtel de la Poste puis reprirent la route. Peu après, sur la N 5, à Villeblevin, dans une ligne droite ; la Faca Vega s'écrasa contre un platane. Camus gisait, tué sur le coup au milieu des feuilles de son manuscrit le "Premier Homme".

Le pont à coquille

C'est à Lourmarin qu'il fut enterré et que sa dépouille repose sous une tombe végétale. Le président de la République Nicolas Sarkozy, au début de son mandat, voulut transférer les cendres de Camus au Panthéon, mais il n'obtint pas l'autorisation de sa fille Catherine non plus que de son fils Jean.Tous deux étaient partagés mais ont pensé que leur père, qui n'aimaient pas les honneurs, n'aurait pas apprécié.

Dans cette video que nous proposons aux internautes, nous avons simplement et modestement voulu restituer un peu de l'ambiance de ce village authentique et beau, où règnent les oliviers, le romarin et les cyprès dans le silence et la paix, en cette fin d'année, avec quelques unes de ses particularités, ses petites ruelles, son église perchée au sommet de la colline, son château accroché au large et ce minuscule pont à coquille, unique en France avec celui de Bonnieux un peu plus haut, qui enjambe tant bien que mal l'Aiguebrune, affluent de la Durance, capable de se déchaîner lorsqu'il est en crue, et de tout ravager sur son passage lorsqu'il gronde au pied de la combe avec ses grottes impénétrables qui stimulent les imaginaires et ouvrent la voie à tous les phantasmes. On dit que des têtes de vaches puantes étaient piquées sur des pieux et que des messes noires ne présagaient rien de bon. Ces deux ponts auraient été construits par des Vaudois. Une colonie importante venue du Piémont s’installa définitivement dans le village de Lourmarin au XVème siècle.

Mais trève de considérations, le mieux est de lire ou relire les légendes provençales et surtout de relire l'oeuvre d'Albert Camus dans le texte. L'Etranger, la Peste, L'Homme Révolté, le Mythe de Sisyphe,  l'Envers et l'Endroit, le Premier Homme oeuvre ultime... et bien d'autres.

                                                                                                                                                        P-J. G.

 

 

 


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