Tête de puits (DR)

Plusieurs opposants aux gaz et pétroles de schiste ont été reçus en fin de semaine dernière au ministère de l'Ecologie. Selon eux, une partie au moins de ces permis concernant la Seine-et-Marne, l'Aisne, l'Aube, la Marne, le Loiret et l'Yonne, ciblent du pétrole de schiste, dont l'exploitation nécessiterait le recours à la fracturation hydraulique.

Cette technique de forage est interdite en France depuis 2011 en raison de ses risques pour l'environnement. Ces permis ont été déposés à l'origine par la compagnie Toreador, mais ont depuis été rachetés par la société Hess Oil. Ces permis font ainsi l'objet d'une demande de "mutation" auprès du ministère qui a jusqu'ici refusé d'accorder son feu vert à ces demandes.

Pourquoi l'Etat va-t-il réexaminer ces demandes de permis ?

Condamné fin septembre par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) à devoir "réexaminer" ces demandes, le ministère de l'Ecologie s'apprêterait désormais à approuver ces mutations, indiquent les opposants. Cette décision aura pour effet de rendre "opérationnels" ces permis, redoutent-ils. 
Dans un communiqué publié vendredi, le ministère estime que "le code minier actuel ne permet pas de refuser ces mutations, sauf à exposer le ministère à un nouveau contentieux, avec à la clef de lourdes indemnités qui pourraient atteindre plusieurs millions d'euros". Suite à sa condamnation à Cergy le 26 septembre, l'Etat est déjà sous le coup "d'astreintes journalières de 14 000 euros depuis le 17 octobre".

Que va-t-il se passer ?

Pour tenter d'explorer toutes les options juridiques possibles, une nouvelle réunion est toutefois prévue avec les opposants anti-schiste en "fin de semaine" ou la semaine prochaine, précise-t-on au ministère.
Le ministre de l'Ecologie Philippe Martin a rappelé dans son communiqué sa "farouche opposition à l'exploitation des gaz de schiste par fracturation hydraulique" et appelé à se "détourner de notre sempiternelle addiction aux énergies fossiles, en cohérence avec l'objectif fixé par le président de la République de réduire de 30% notre consommation d'hydrocarbures à horizon 2030". Ainsi, le ministre assure qu'il n'accordera "aucun nouveau permis de recherche d'hydrocarbures avant la réforme du code minier en 2014". (AUXERRETV, Rue 89, France 3 Bourgogne, AFP et PG)

EN SAVOIR PLUS


Dans l'Yonne, Sens, Joigny, Toucy, Perreuse et Auxerre sont concernés par un vaste projet d'enfouissement de gaz carbonique comprimé, profondément dans le sous-sol au niveau des roches calcaires. Nom du projet : PICOREF chapeauté par l'Agence nationale de recherche (ANR) projet qui concerne le bassin parisien et notamment le Nogentais dans l'Aube où sont menés les tests

 

Le sous-sol de l'Yonne va-t-il stocker du gaz carbonique comprimé ? VIDEO

 

PiCOREF, le projet de staockage de gaz carbonique inquiète VIDEO



 

Espace en surface Yonne et Aube à proximité de la centrale nucléaire de Nogent (DR)