ECONOMIE
Millésime 2013 Imprévisible Bourgogne
le mardi 12 novembre 2013, 19:17 - ECONOMIE - Lien permanent
Le ciel est tombé sur la tête... mais a ménagé l’essentiel ... l'analyse du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB)
Un 2013 à boire (DR)
Mis à l’épreuve en 2012, les vignerons de Bourgogne espéraient une année 2013 sereine. Dame Nature, capricieuse, en a décidé autrement. Défiant toutes les prévisions climatologiques, elle n’a laissé aucun répit.
Après un hiver long, un printemps maussade et un bel été, providentiel, les vendanges n’ont démarré que début octobre dans la plupart des secteurs.
Les conséquences des aléas climatiques (coulure et millerandage, dégâts de grêle, concentration, maladie) ont impacté les quantités récoltées. Du nord au sud, il semble qu’aucun vignoble n’ait tout à fait été épargné. Certains évoquent de très petits rendements, avec un volume égal voire inférieur à celui de 2012, soit 1,26 millions d’hectolitres (1). Heureusement, les premières dégustations laissent présager une belle réussite. Une fois encore, l’expérience aura fait la différence ! Hommes et vignes sont marqués par cette année éprouvante, mais récompensés de leur labeur. Le ciel nous tombe sur la tête... mais ménage l’essentiel !
L’hiver s’est attardé en Bourgogne. De janvier à juillet, les températures restent fraîches. Le soleil est le grand absent de ce premier semestre, alors que la pluie s’impose largement. Cette climatologie très maussade a des conséquences sur la vigne, qui reprend son cycle tardivement, avec près de 2 semaines de retard. Début mai, alors que les premiers bourgeons viennent de faire leur apparition, des précipitations extraordinaires s’abattent sur la région. Certaines parcelles se retrouvent plusieurs jours les pieds dans l’eau. La floraison et la nouaison ne bénéficient pas d’une météorologie plus propice. Le retard est alors d’environ 3 semaines.
L’été, chaud, sec et ensoleillé rassure et profite à la qualité des raisins. Il permet d’obtenir une bonne maturation. Juillet est marqué par un violent orage de grêle sur la Côte de Beaune (1 350 ha touchés le 23 juillet). Septembre ne ménage pas les vignes. La douceur ambiante et les pluies régulières favorisent
le développement de la pourriture (Botrytis), limité sur les grappes aérées constituées de
petites baies. Le choix de la date de récolte est un véritable casse‐tête. Il faut être très réactif et vendanger rapidement.
Ce millésime exigeant a demandé beaucoup d’efforts, qui sont aujourd’hui couronnés de succès. Les vins dévoilent une réelle pureté aromatique et des couleurs inattendues. Les équilibres sont particulièrement plaisants.
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(1) Soit un déficit de près de 20 % sur une récolte moyenne qui gravite autour d’1,5 million d’hectolitres.
Les vins blancs
Fruités et équilibrés, les vins blancs se caractérisent par un nez marqué de notes d’agrumes.
Cette netteté aromatique se retrouve en bouche. Ces vins bien structurés affichent vivacité et fraicheur,
sans l’agressivité que laissaient craindre les acidités mesurées juste avant les vendanges. Droits, sans fioriture, les blancs 2013 n’auront pas à rougir face à leurs aînés.
Les vins rouges
D’un rouge rubis profond, soutenu et brillant, ces vins fruités donnent l’impression de croquer dans une poignée de fruits rouges fraîchement cueillis (cerise, framboise, groseille). Certains Pinot Noir, récoltés plus tardivement, offrent des arômes plus confiturés.
A la dégustation, les premières notes acidulées laissent vite place à une belle structure apportée par des tanins fins et bien présents. Une belle longueur en bouche prolonge le plaisir.
Les Crémant de Bourgogne
Les acidités soutenues et les belles teneurs en sucres ont permis de récolter, fin septembre, des raisins de constitution idéale pour l’élaboration de Crémant de Bourgogne.
Les vins de base blancs vifs et fruités révèlent des arômes de pêche blanche et de pamplemousse. Les Pinot Noir se caractérisent par une belle structure, tandis que les Gamay, de très grande qualité, présentent des arômes de fruits rouges intenses.
2013 offre la possibilité aux producteurs de réaliser des cuvées millésimées avec un bon potentiel de garde.
Commentaires
Lala – lala – lalala – lalère…
La note est combien intéressante, mais : vino bravo, raisins et raison font-ils bon ménage ?
Ce qui rend fier et joyeux cette production si réputée du vin dans nos terroirs, inconstant, charnu, boisé, gouleyant, fondu, long en bouche, que de qualificatifs qui signalent le vin vieilli, une impatiente à festoyer dans nos chaumières. Nous sommes tous des connaisseurs, chacun à son niveau faut bien le dire !
Une question qui vient à se poser, c’est bien quelle proportion annuelle de cette production reste dans nos chaumières ? à entendre dire, le chablis si renommé, s’évade dans une mondialisation économique, à 65%. Certes, c’est une manne pour les propriétaires récoltants, mais sur le plan de l’économie réelle pour nous tous, pour notre département, pour notre région, qu’elles sont les retombées économiques en dehors d’un tourisme aléatoire tant là aussi, c’est bien heureux qu’il revienne aux mêmes producteurs. Plus précisément en termes de taxes, de développement de l’emploi, comment cette activité représentant des ha dans nos paysages, sert-elle à la collectivité.
Voici une description juste, affinée et compréhensible pour la profane que je suis. Mon rapport avec le divin breuvage en général est, et j'en suis navrée, bien limité. Donc, un grand merci pour ce que je qualifierais, de poème : profond et généreux et simple !