Les avants Auxerrois ont fait souffrir leur adversaire (DR)

L'interception du match et c'est Auxerre qui file à l'essai après une course de 50 mètres pelin axe pour aplatir entre les poteaux (DR)

 

À la fin du match, les rugbymen ont été copieusement applaudis. Celui qui arrivait au stade et n'avait rien vu devait se dire que le RCA avait gagné et de belle manière. Auxerre a perdu de peu mais c'est comme s'il avait gagné. Tout le monde était content de plaisir, oui de plaisir car les gars en vert et rouge ont donné beaucoup de plaisir.

On peut quand même se demander quel eût été le score final si l'arbitre avait accordé 4 essais des Auxerrois qui ont mis le leader Normand au supplice en mêlée, avec des temps forts longs à deux mètres de la terre promise. Il aurait pu le bougre et personne n'aurait crié au scandale. D'ailleurs tout le monde les a vus ces essais ! Même les Normands.

Il y a des photos. Et le témoignage de Cédric Massot soi-même, demi de mêlée du RCA sur le terrain et co-entraîneur en dehors. C'est un gentleman et personne ne mettrait sa parole en doute. Oui il a bel et bien aplati derrière la ligne avant qu'on lui enlève le ballon.

 

Lucky Luke Cozens tire plus vite que son ombre

Et que dire du score possible sans cet ouvreur exceptionnel de Luke Cozins, le numéro 10 anglais qui par son jeu au pied a tiré Rouen du pétrin dans lequel il était et a su, aux moments clés de la fin du match, prendre les points grâce à deux drops assassins venus de nulle part.

Le plus bel hommage aux Auxerrois viendra d'ailleurs des Anglais de Rouen, l'entraîneur Richard Hill, ex capitaine international anglais en tête et Cozens le maître à jouer qui n'a pas mâché ses mots à ses camarades. Oui les avants Auxerrois ont bouffé le pack Rouennais pourtant beaucoup plus lourd, avec un Lomszdale (numéro 3 vert) monstrueux, dans tous les coups, qui a fait pâlir les dirigeants normands. Oui ils les ont dominés dans les ruck. Oui il les ont dominés en technique collective pénétrante, c'est du moins ce qu'affirme Cozens. Comme il s'est dit admiratif de la défense des arrières Auxerrois qui ont plaqué à tout-va, avec un Juvigny et un Dhuin justes et des jambes de feu.

Et Hill de rappeler que le rugby commence par la conquête. La conquête, justement, le co-entraîneur du RCA Jean-Sébastien Bignot aurait voulu une meilleure rampe de lancement en touche. C'est le point qui a manqué.

Quand on voit Rouen jouer au ballon, on comprend que leurs adversaires prennent des valises. Une machine programmée pour un rugby de mouvement prôné par Hill, une machine à marquer des essais. Il faut les voir, les arrières, se rapprocher les uns des autres pour perforer à l'endroit où ils ont décidé dans la défense adverse et ça marche comme dans du beurre avec des redoublements de passes. Partis dans leurs 22 avec un jeu à la main ils sont allés d'entrée planter un essai magnifique à Auxerre entre les poteaux. On s'est dit que cela allait être difficile, très difficile. Et c'est l'inverse qui se produisit. La révolte collective auxerroise, pays de Coignet et de Davout, maréchal d'Empire, amena le siège des 22 adverses. Même scénario au début de la seconde période, un superbe essai et Rouen passait devant (17-10). Une fois encore le RCA sonna la révolte et revint grâce à un essai collectif et à une pénalité de Champeau impeccable.

L'arbitre n' a pas accordé deux autres essais en coin côté Mille Club. On en resta donc là. Avec ce point du bonus défensif, cent fois mérité car remis cent fois sur le métier.


P-J.G.

 

 

VIDEO  du match et réactions de Luke Cozens ouvreur de Rouen, Richard Hill entraîneur de Rouen, Jean-Sébastien Bignat co-entraîneur du RCA, Patrick Tuphé dirigeant du RCA et des responsables des deux clubs

 

 
 

 

Un des 4 essais non accordés par l'arbitre qui ne regarde pas au moment où le RCA aplati (DR)