Derrière les effets d'annonce concernant Basile Boli nommé VRP à l'étranger pour vendre le savoir-faire de l'AJA en matière de formation et Pierre Lescure nommé administrateur de l'AJA XXL en remplacement de Guy Alvès le patron de Bygmalion pris dans des enquêtes judiciaires, se joue en coulisses un vrai enjeu.

L'association AJA propriétaire historique de l'AJA, détenait 95 % des parts (au moins) de la SAOS (société anonyme à objet sportif), et utilisait le dispositif légal d'intégration fiscale par une convention signée entre la SAOS et l'association.

L'intérêt consiste à pouvoir charger une des deux parties pour faire des déficits et les déduire de l'impôt à payer par l'autre.

Donc l'association AJA en bon gestionnaire, a profité de ce système. Pour un montant estimé à 5 millions d'euros (qu'elle n'a plus puisqu'elle en a profité).

En 2013, du fait du rachat de l'AJA avec prise de pouvoir majoritaire via AJA XXL, filiale de Paris-Luxembourg Participations elle-même filiale de la holding
Centuria Capital qui appartient à Emmanuel Limido ; la convention a été rompue, de facto, comme le prévoit le loi.

C'est parce qu'elle ne peut pas mettre en oeuvre l'intégration fiscale, que la SAOS détenue majoritairement par AJA XXL, peut légalement demander, les 5 millions à l'association.

À la condition qu'il y ait un accord entre les deux parties (SAOS AJA XXL 60% des parts et l'association AJA 40% des parts, propriétaire de la marque AJA de la licence fédérale et de l'essentiel du patrimoine foncier et immobilier par le truchement de l'association la Familiale, sorte de holding de l'association AJA).

 

Re-financer en hypothéquant

Le problème c'est que l'association n'a pas l'argent : à supposer que les dirigeants (Michel Parmentier, Guy Roux, Michel Chauffournais, Christophe Rémy, Alain Géhin, Claude Laguillaumie, Thierry Corniot, Daniel Rolland, Alain Hébert, André Truffaut, Fabien Cool etc) soient d'accord pour donner les 5 millions que réclame Emmanuel Limido ; elle serait donc contrainte d'emprunter la somme nécessaire, en hypothéquant son patrimoine foncier et immobilier.

C'est ce que veut Limido, il veut récupérer les 5 millions pour équilibrer les comptes de l'AJA saison 14-15, même si Guy Cotret le président mandaté pour gérer la SAOS AJA, a pu affirmer dans une récente interview au quotidien local, que le deficit prévu de 4 millions pour l'exercice 2014-2015 serait comblé par la trésorerie, sans vendre de joueur.

Emmanuel Limido n'envisage pas de mettre 1 euro supplémentaire dans l'entreprise AJA. Les coupes claires tous azimuths et de tous ordres, ont permis de passer le budget de 21 milions d'euros à 17,5 millions puis à 13,5 millions d'euros pour la saison à venir, qui commence, sportivement, vendredi, avec la réception du Havre (20 heures) au stade Abbé-Deschamps.

Dans l'hypothèse où les dirigeants de l'association AJA présidée par Michel Parmentier seraient d'accord et donneraient le feu vert pour "restituer les 5 millions d'euros d'intégration fiscale, il n'est pas sûr que les banques prêtent de l'argent à l'AJA Association sur un patrimoine dont la valeur dans l'absolu est très relative, d'abord parce que lié au niveau de la performance sportive (ça vaut plus si le club est en Ligue 1 et pas un clou si le club est en CFA). et parce que ce patrimoine est varié, terrains inondables, terrains pas toujours clairement identifiés comme appartenant à l'AJA.... etc.

En conséquence, on peut très bien imaginer, dans cette hypothèse, que Centuria Capital propose de prêter les 5 millions représentant l'intégration fiscale à l'association AJA. La question que l'on peut se poser est de savoir qui remboursera l'emprunt en question ... ?


À partir de là c'est un jeu d'enfant pour récupérer la totalité du patrimoine de l'AJA, y compris la marque AJA.

Autrement dit, Emmanuel Limido aurait non seulement récupéré sa mise initiale mais il se serait offert pour pas un rond l'AJA.


LBO, leveraged management buy out

Dans la dernière partie de sa communication, l'homme d'affaires annonce vouloir « refinancer » les biens de l’AJA (association comprise).

L'actionnaire majoritaire de l'AJ Auxerre, évoque une remontée prochaine en Ligue 1. Mais, il n'entend pourtant pas remettre de l'argent dans le club bourguignon dont la situation financière reste fragile et qui a été sauvé de justesse d'une relégation en National la saison dernière.

À court terme, Emmanuel Limido espère attirer de nouveaux partenaires dans le cadre d'une augmentation de capital, qui réduirait le poids de l'Association AJA à 10 %, et valoriser, par un refinancement bancaire, les actifs immobiliers (stade, installations sportives, terrains et bâtis) du club, co-détenus par la SAOS (55%) et l'Association (45%). "A condition de mettre en commun ces actifs, nous devrions pouvoir dégager des ressources propres pour améliorer nos chances d'accession en L1", estime Emmanuel Limido.

Ça veut dire quoi ? Cela peut vouloir dire quoi ?
Simplement qu’il va utiliser le LBO (leveraged buy out) (*) pour s’approprier à un coût nul pour lui, la totalité  des biens possédés par le club (en particulier et principalement l’association).
 
Comment fonctionne le LBO ?
L’acheteur emprunte auprès des banques la valeur des biens de l’entreprise qu’il veut acheter. Jusque là tout va bien.
Mais pour rembourser son emprunt il rembourse avec  la trésorerie de l’entreprise.
En d’autres termes c’est l’entreprise qui donne de l’argent (son argent) pour passer entre les mains d’un acheteur.
A la fin, quand elle est bonne, l’entreprise qui a dû se « saigner » pour assurer les remboursements  n’a plus de biens propres, c’est une coquille vide.
Trop fort.

 

P-J. G.
 
 
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(*) Un LBO ou achat à effet de levier (AEL), acquisition par emprunt, rachat d'entreprise par endettement ou encore prise de contrôle par emprunt (anglais leveraged buy-out) (LBO), est une technique financière parfois utilisée pour acheter une entreprise.

L'AEL ou « LBO » consiste pour une société holding à financer tout ou partie du rachat d'une entreprise en ayant recours à l'endettementbancaire ou obligataire remboursable par la société achetée, ce qui permet d'augmenter la rentabilité dee capitaux propres La dette d'acquisition, bancaire ou non, est remboursée par une ponction plus importante sur les flux de trésorerie de la société achetée.

Lorsque l'achat de l'entreprise est effectué par l'équipe de direction en place, on parle de LMBO ( anglaisleveraged management buy-out). (Source : Wikipedia)