Les policiers ont mené mardi matin une série de perquisitions à Nîmes, Angers, Caen et Dijon, et procédé dans le même temps à plusieurs interpellations dans les clubs de football de ces localités. Les faits visent des actes de présumée «corruption active et passive», «d'autres interpellations et perquisitions devaient avoir lieu» dans cette affaire.

C'est un véritable séisme qui secoue la Ligue 2... Une secousse qui devrait être ressentie par l'ensemble du monde du football professionnel.

Plusieurs interpellations ont eu lieu mardi matin à Nîmes, Angers, Caen et Dijon dans le cadre d'une enquête ouverte pour des suspicions de "corruption active et passive dans le cadre de manifestations sportives". Parmi les personnes interpellées et placées en garde à vue figurent des entraîneurs - dont un évoluant en L1 cette année -, des présidents de clubs de Ligue 2, mais également des intermédiaires de renom.

Les policiers du Service central des courses et jeux de la Direction centrale de la police judiciaire tentent de faire la lumière sur plusieurs matches suspects du Nîmes Olympique ayant eu lieu la saison dernière.

Un exercice 2013-2014 qui a vu les "Crocodiles" nîmois se sauver in extremis, n'obtenant leur maintien qu'en fin de saison, au bout d'un parcours laborieux (15e de L2 avec 10 victoires, 14 nuls et 14 défaites). Pour se "donner plus de chances" et éviter d'être rétrogradé en National, le club a-t-il tenté d'arranger des rencontres ?

C'est une autre affaire qui a mis la puce à l'oreille des enquêteurs. Les écoutes intervenues dans le cadre de l'affaire du cercle de jeu Cadet, qui alimente la chronique judiciaire depuis plusieurs semaines, a permis aux enquêteurs de découvrir de troublants échanges téléphoniques entre le nouveau président du club, Jean-Marc Conrad, et Serge Kasparian.

 

Gravelaine et Garande entendus

 

L'ex-international français devenu dirigeant du club de Caen, Xavier Gravelaine, a été entendu, mardi, par les policiers qui enquêtent sur des soupçons de matches de Ligue 2 truqués.  Il s'agissait d'une audition libre et non d'un placement en garde à vue, tout comme pour le manager du club normand, Patrice Garande. 
 

Le président de Dijon «surpris» mais «serein»

 

«Olivier Dall'Oglio a bien été interpellé à son domicile ce mardi matin, à 6 heures, et a été conduit au commissariat de Dijon, où il est toujours entendu par les policiers», a confirmé Olivier Delcourt, président de Dijon. «Je suis bien sûr plus que surpris, car l'enquête, qui concerne plusieurs clubs de Ligue 2 porte, en ce qui concerne dijon, sur un match que le DFCO avait largement remporté face à Nîmes (5-1, le 25 avril). Je suis parfaitement serein, tant pour Olivier Dall'Oglio que pour le club», a-t-il ajouté.

Des caisses de vin à la mi-temps ?
 
 
Selon France 3, le match entre Caen et Nîmes, au cours duquel s'est joué, en fin de saison dernière, la montée en Ligue 1 de Caen et le maintien en Ligue 2 de Nîmes, a bien fait l'objet d'un arrangement.
Les écoutes pratiquées auraient démontré que l'entente entre les deux équipes avait été conclue 48 heures avant le match, qui s'est terminé sur un nul (1-1), satisfaisant pour les deux clubs.
Pendant le match, l'arrangement se serait matérialisé par la livraison, à la mi-temps, de caisses de vin de la région de Nîmes dans le vestiaire caennais par le club gardois. 24 caisses de 12 bouteilles. Un fait qui aurait été consigné dans le rapport de l'arbitre.
 

Pas de soupçons à l'ARJEL

L'ARJEL (autorité de régulation des jeux en ligne) indique pour sa part n'avoir pas de soupçons concernant d'éventuels paris frauduleux autour du match Caen-Nîmes, au centre de toutes les attentions. «Ce match a généré 217.000 euros de mises, ce qui correspond à la norme pour un match isolé du mardi. Le résultat «Nul» qui soulève des interrogations n’a attiré que 10% des mises, soit seulement 20.000 euros, la mise la plus élevée sur le résultat «nul» étant de presque 500 euros. En l’état des investigations qu’elle est en droit de mener, l’ARJEL souligne que si une manipulation devait être prouvée, elle n’aurait ni pour origine, ni pour cause, les paris sportifs en ligne en France.»
 

La LFP partie civile

 

La LFP a annoncé, par la voix de son président Frédéric Thiriez, qu'elle allait se constituer partie civile dans l'affaire des matches truqués.
 

 

L'article du Point qui a révélé l'affaire

 

 

 

 

Un pénalty qui n'est pas truqué ...