Au monument aux morts réincarnés, la place de l'Arquebuse était trop petite

La banderole planche dessinée par des artistes locaux dans l'urgence qui rend hommage aux dessinateurs de Charlie passés à la postérité

 

La place de l'Hôtel de ville d'Auxerre était bondée de monde, dimanche à 17h15, que la place de l'Arquebuse ne désemplissait pas et la queue du cortège n'était pas encore partie.

9 500 personnes, chiffre officiel (police), ont participé à la marche contre le fanatisme et le terrorisme dans le silence et la dignité.

Khalid JLIBANE, le président de l'association Avicienne qui gère la Grande mosquée d'Auxerre ainsi que le centre culturel, prit la parole pour « témoigner du combat des musulmans de France pour éviter toute confusion concernant leur religion », témoigner de « leur solidarité avec les familles des victimes. Car de tels actes n’ont rien à voir avec l’enseignement et les valeurs du prophète Mahomet qui prône la tolérance et la non-vengeance ».

pour exprimer la solidarité des musulmans face à ces actes de barbarie.

Des chants a cappella entonnés par Amanda BROOME et Pasquale MOURREY professeurs de chant au conservatoire, des textes de liberté (*) lus par Grégoire COURTOIS, libraire indépendant Obliques à Auxerre, des témoignages brefs de dessinateurs auteurs de la banderole en hommage, enfin 17 ballons blancs, symbolisant les 17 morts, lâchés dans le ciel où ils se fondirent dans les ténèbres: tels furent les moments forts de la marche citoyenne, d'êtres humains unis par le même destin.

Une cérémonie sobre et belle conclue par une minute de silence, une Marseillaise entonnée sur un rythme lent. La séparation se fit presqu'à contre-coeur tant certains voulurent poursuivre ce moment fort. Des cahiers ouverts par la mairie invitaient les uns et les autres à venir témoigner par un mot, un dessin, une rature, un coeur ... Des registres qui demeureront accessibles, lundi, à la mairie, aux heures d'ouverrure des bureaux.

 

P-J. G.

 

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(*)

- Le poème "Vouloir vivre" de Aboulkâssem al-Châbbî

- Le poème "Griffonnages d'enfant" de Nizar Kabbani

- Le manifeste de Jean-Jacques Pauvert de 1947 (intitulé "Deux textes"). On peut le lire sur le site du Tripode : http://le-tripode.net/livre/jean-jacques-pauvert/sade-vivant

- "Bonne année mon cul" de Pierre Desproges (chronique du 3 février 1986) extrait des "Chroniques de la haine ordinaire."

 

GALERIE

17h15, la place de l'Arqebuse est encore bondée alors que la place de l'Hôtel de Ville est déjà remplie de monde (DR)

17 ballons blancs ont été lâchés dans le ciel noir d'encre

 

Amanda Broome et Pasquale Mourrey professeurs de chant au conservatoire, ont chanté a cappella sur le perron de la mairie d'Auxerre

 

Grégoire Courtois a lu des textes d'un poète Tunisien, de Jean-Jacques Pauvert, éditeur  avant-gardiste, à 20 ans, à la libération en 1945, pour qui « il n’est jamais inutile de dire ce que l’on pense », de Desproges son humour noire cruel et décapant

 

Khalid Jlibanel, président de l'association Avicienne qui gère la Grande mosquée d'Auxerre et le centre culturel, un discours très applaudi

 

Devant la mairie en attendant que le cortège arrive à destination place des Cordeliers, place du Général-Leclerc et dans les rues adjacentes : près de 10 000 personnes au total

 

Le député et le maire unis sur l'essentiel

 

Morceau de cortège à l'entrée de la rue du Temple

 

17h05, place de l'Arquebuse noire de monde, une foule compacte

 

 

 

 CHARLIE : RIRE DE TOUT TOUJOURS

 "C'est dur d'être aimé par des cons "

En février 2006, les réalisateurs Jérôme Lambert et Philippe Picard filment la conférence de rédaction qui suit la publication par Charlie des caricatures du journal danois Jyllands-Posten. C'est au cours de cette réunion, notamment, qu'est trouvée l'idée d'un Mahomet disant "C'est dur d'être aimé par des cons".

 

 

L'INVITE de TV5MONDE présenté par Patrick SIMONIN le 04/04/12...En pleine campagne électorale, le dessinateur de Charlie Hebdo et du Canard Enchainé dénonce les menaces et pressions répétées contre les dessinateurs de presse.

 

 

François CAVANNA : "A Hara-Kiri on était une bande de voyous"

Le fondateur de "Hara-Kiri" et "Charlie Hebdo" raconte ses souvenirs de gosse pas sage... L'aventure du journal "bête et méchant" est né de l'impertinence d'une bande de copains dont "Le rital" était le leader ...

 

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Cavanna parle du Professeur Choron