ECONOMIE
Cartel du Yaourt : Senoble devra s'acquitter de 46 millions d'amende
le jeudi 12 mars 2015, 18:56 - ECONOMIE - Lien permanent
Onze fabricants de produits laitiers frais se sont entendus sur les prix des appels d'offres sur des marques de distributeurs. Parmi eux l'Icaunais Senoble.
Le siège, historiquement basé à Jouy, aujourd’hui à Bruxelles, a été épinglé, via sa filiale Senagral. Senoble qui a coopéré à l'enquête, devra s’acquitter de 46 millions d’euros
C'est au tour des fabricants de produits laitiers pour les marques de distributeur d’être sanctionnés par l’Autorité de la concurrence. De lourdes amendes ont été prononcées à l’encontre de 11 sociétés. La décision rendue, jeudi, par l’organe de régulation décrit les coulisses de ce «cartel du yaourt» qui a sévi de 2006 à 2012.
Onze fabricants de produits laitiers frais, dont Senagral (Senoble), dont le siège est basé dans l'Yonne, à Jouy, Novandis (Andros), Lactalis, ont été condamnés à des amendes d'un montant total de 192,7 millions d'euros pour une entente sur les prix et les appels d'offres sur les marques distributeurs.
Quatre leaders du secteur composaient le noyau dur du cartel : Yoplait, Novandie (Andros), Lactalis et Senagral (Senoble), autour desquels gravitaient sept autres sociétés moins connues du grand public, dont Laiteries H. Triballat (Rians) et Yeo Frais (groupe 3A).
Lors de ces réunions, les représentants des sociétés se mettaient d’accord sur la marche à suivre lors des appels d’offres des distributeurs, qui leur commandaient des produits laitiers frais pour leur marque propre. Le cartel fixait des hausses de prix et préparait des arguments pour les justifier aux clients. Les entreprises élaboraient des tactiques pour se répartir les volumes de commandes, avec un pacte de non-agression. Au total, 18 appels d’offres ont été manipulés de la sorte, affirme Minute.fr.
Un représentant de Yoplait consignait toutes les décisions prises lors de ces réunions dans un carnet de bord secret. Il s'agit de l’une des principales pièces de l’instruction. Les membres du cartel utilisaient des téléphones portables secrets.
En dénonçant le cartel auquel il appartenait, Yoplait a pu bénéficier d’un avis de clémence prévu par la loi qui l'a exempté de toute sanction financière. La société a remis le fameux «carnet secret» aux enquêteurs. Cette décision faisait suite à l’arrivée du groupe américain General Mills qui est devenu l’actionnaire majoritaire de Yoplait en mars 2011.
Senagral a également déposé une demande de clémence qu’il a obtenue en fournissant des éléments permettant de faire avancer l’enquête, avec à la clé une réduction de 35% de son amende.
Commentaires
vous ne savez pas ce qui se passe et le pourquoi ce n' est pas le consommateur qui aurait été gagnant mais le distributeur qui cherche à baisser les prix au maximum toujours moins cher c'est comme ça que le nombre de chômeurs augmente
demandez donc aux producteurs de lait ce qu'ils en pensent les marques distributeurs ne devraient pas exister
Aux États-Unis, tous ces dirigeants seraient menottés et mis en prison. On ne badine pas avec la liberté de concurrence, la loi anti-trust est une loi forte.
Il n'est pas surprenant que le groupe américain qui a racheté Yoplait a aussitôt dénoncé le cartel .
Non pour des raisons d'ordre moral mais pour ne pas prendre de risques qui pourraient s'avérer catastrophiques pour la pérennité du groupe.
Au contraire de ce qu'écrit Zioum, les lésés ne sont pas forcément les consommateurs, mais d'abord des grandes surfaces qui ont été privées de recettes du fait du cartel.
La "rentrée" va d'ailleurs être terrible pour les entreprises concernées.....
Les dirigeants de grandes surfaces vont dire : "vous nous avez privés de x millions d'euros de recettes... comment allez-vous nous régler cette facture ?"
Je suis assez d'accord avec vous Sylvette : dans l'histoire, c'est le consommateur qui est lésé.
Et au final, c'est l'Etat qui est dédommagé ...
plutôt que de leur infliger cette énorme amende méritée et qui va tomber dans les poches de l'état ce serait mieux que cette amende soit redonnée en baissant considérablement les prix des produits et cela sous haute surveillance comptable !
Certes le procédé est illégal, malhonnête et pénalise in fine les consommateurs, mais à la décharge des fraudeurs il faut dire aussi que les centrales d'achat de la grande distribution, en imposant par des méthodes musclées leur point de vue sont elles aussi responsables de cet état de fait, la concurrence a des limites...
S'agissant du groupe Senoble un des fleurons des entreprises purement icaunaises, il faut souligner la décision de Marc senoble de délocaliser, il y a quelques années, à des fins d'optimisation fiscale le siège social de l'entreprise de Jouy à Bruxelles, ce qui est légal mais intrinsèquement malhonnête.