La nouvelle assemblée départementale siège jeudi et vendredi (DR)


 

 



 

 


 

 

 

Ce fut un débat de qualité auquel ont contribué de nouveaux élus, à l'image de Nicolas Soret (PS) Joigny, de Pascal Henriat (ModDem), Christophe Bonnefond (UMP) Auxerre, Grégory Dorte (DVD) Pont-sur-Yonne, Isabelle Froment-Meurice (DVD) Toucy - première femme à s'exprimer -,  Valérie Leuger (UMP) Auxerre ;  ainsi que par ce qu'il faut bien appeler les anciens, François Boucher (UMP) Migennes, Patrick Gendraud (UDI) Chablis, et bien sûr le président André Villiers (UDI) l'Isle-sur-Serein.

Au-delà, c'est la qualité du fond de réflexion des interventions qui a retenu l'attention de toutes et de tous. Les échanges ont mis en lumière la complexité de la situation, les difficultés rencontrées par le conseil départemental sur le plan de la gestion des compétences qui sont les siennes dont certaines ne sont pas encore confirmées.

Dans un univers excessivement contraint, malgré un désendettement conséquent mené depuis 2011 après un épisode de doublement de la dette entre 2008 et 2011, c'est un souffle nouveau d'intelligence qui a gagné les bancs de l'assemblée. Oui, il faut expliquer le monde tel qu'il va même si sa complexité est croissante. La prise en compte de tous les paramètres n'est-elle pas essentielle pour évaluer les décisions possibles et leurs conséquences réelles ?

On connaît le poids budgétaire (près de 60%) des prestations sociales dévolues aux conseils départementaux, de longue date. En 2009, le reste à payer du RSA (revenu de solidarité active) pesait 25 millions d'euros. En 2014, il pèse 45 millions d'euros. Cela donne une mesure des enjeux qui semblent être aux yeux des intervenants, l'accélération de l'implantation du haut débit dans l'Yonne (Nicolas Soret demande que soit revu le schéma départemental d'aménagement numérique), l'accès aux soins médicaux dans toutes les parties du territoire (gros problème), l'aide aux communes (ne plus les aider c'est priver de travail nombre d'artisans), la prise en compte du quotient familial pour l'attribution de la gratuité des transports scolaire demandée par Nicolas Soret et l'aide aux associations, parmi d'autres pistes.

Concernant l'aide aux associations, le dossier polémique de l'Amicale d'entraide des conseillers généraux de l'Yonne qui sert des retraites complémentaires à 24 conseillers généraux, a été mis en avant, avec demande d'information et débat. Les uns et les autres se sont exprimés, sans condamner, en renvoyant à ce qui se fait ailleurs de la même manière et en attendant les conclusions des juristes saisis de cette question. Bref, au moins le dossier est-il publiquement ouvert et le questionnement engagé. On attend la suite, c'est-à-dire les conclusions qui seront présentées lors du débat budgétaire à la fin du mois, car il faudra bien voter un budget 2015.

258 000 euros sont prévus comme subvention d'équilibre à la dite association d'entraide des conseillers généraux. La question est de savoir si elle sera votée.

 

Pas de hausse d'impôt

Pascal Henriat MoDem Auxerre, Nicolas Soret PS Joigny, François Boucher UMP MIgennes et Grégory Dorte DVD Pont-sur-Yonne, ont clairement annoncé qu'ils ne souhaitaient pas voter une hausse d'impôt pour équilibrer le budget primitif 2015. C'est le message adressé par les Français lors des élections. Il faut l'entendre.

André Villiers UDI Isle-sur-Serein, lui, est opposé au recours à l'emprunt pour combler le déficit.

Il reste la compression des charges, de personnel notamment, suggérée par le maire de Migennes, mais c'est déjà engagé par le non remplacement des départs à la retraite, rétorque le président du conseil départemental.

Ou encore en dernier recours (?) couper et tailler dans des compétences qui ne sont pas du ressort du conseil général, en tapant dans la butte, à grands coups de hache.

Deux élues, Isabelle Froment-Meurice (DVD) Toucy,  Valérie Leuger (UMP) Auxerre suggérèrent chacune à sa manière, de regarder du côté des systèmes nouveaux de restructuration de la dette qui révolutionnent le paysage.

André Villiers indiqua posséder dans le personnel du conseil départemental une directrice financière de grande qualité - ce que confirma avec force Pacal Henriat MoDem Auxerre - et que lui-même, en tant que paysan, se méfiait de ces officines et de montages qui peuvent s'avérer pénalisants et coûteux, au bout du compte.

D'un mot pour conclure sans conclure : les conseillers départementaux sont confrontés à la quadrature du cercle. Ils ont quinze jours pour réfléchir et décider comment boucler le budget 2015.  Cette année, il est hautement improbable qu'ils seront sauvés - provisoirement, pour un an - par une subvention exceptionnelle servie par l'État assortie de contreparties redoutables, comme leurs prédécesseurs le furent, l'an dernier.

Comme l'a écrit Alain Drouhin, le past conseiller général d'UDI de Bléneau, que n'avons-nous pas demandé, dès 2002, des compensations à l'État pour son désengagement progressif... C'est ce que rappela non sans malice le Jovinien socialiste Nicolas Soret, qui précisa que si, aujourd'hui, les économies de 50 milliards voulues par l'État socialiste étaient difficiles à supporter pour les collectivités dont les dotations sont rognées, qu'en serait-il, demain, avec les 15 milliards d'euros d'économie préconisés par l'ancien président Nicolas Sarkozy ?

 

Pierre-Jules GAYE

 

 

André Villiers le président s'est voulu pédagogique lors de sa présentation du débat d'orientations budgétaires 2015. À ses côtés, Patrick Gendraud vice-président, a fait part de son expérience aux nouveaux élus (DR)

 

 

Une Présidente éphémère

 

L'après-midi a été consacrée à l'élection des commissions qui vont voir leur appelation reformulée.

Clarisse Quentin (UMP) Sens, adjointe au maire de Sens, avait été sollicitée du fait de ses compétences pour prendre la présidence de la commission 1, celle des finances. Elle avait dans un premier temps, accepté et pris des contacts avec la direction des services du conseil général. Elle souhaitait pouvoir prendre connaissance de l'état des finances et des dossiers en rencontrant les différents services.

Elle n'a pas souhaité que lui soit imposé par les services le projet de budget bouclé assorti d"une hausse de l'impôt, dont elle voulait avoir la conviction qu'elle se justifiait.

C'est pourquoi Clarisse Quentin a choisi de "démissionner", estimant ne pouvoir s'engager sur ces bases. Cela a, du coup, du soulager Marie-Louise Fort.

C'est Marie-Laure Capitain (UDI) Saint-Florentin, qui a pris la charge.

 

ÉLECTIONS DES COMMISSIONS


1ère Commission Finances


- Marie-Laure Capitain
- Clarisse Quentin
- Colette Lerman
- Alexandre Bouchier
- Michel Ducroux
- Gilles Pirman
- Nicolas Soret

2e Commission


(Economie, Tourisme, Aides aux Communes, Patrimoine historique, Politiques Contractuelles, Aménagement Numérique)


- Maurice Pianon
- Malika Ounes
- Anne Jerusalem
- Irène Eurliet Brocardi
- Jean Baptiste Lemoyne
- François Boucher
- Isabelle Joaquina
- Yves Vecten

3e Commission

(Infrastructures, Bâtiments, Travaux)

 

- Christophe Bonnefond
- William Lemaire
- Patrick Gendraud
- Philippe Serré
- Christiane Lemoine

4e Commission

(Solidarités)

 

- Robert Bideau
- Valérie Leuger  
- Sonia Patouret
- Dominique Sineau 
- Catherine Maudet   
- Delphine Gremy 
- Erika Roset    
- Monique Hadrbolec

5e Commission


Education, Transports, Jeunesse, Sport,Culture)

 

- Jean Marchand 
- Isabelle Froment Meurice
- Gérard André
- Sylvie Charpignon
- Pascal Bourgeois
- Gregory Dorte
- Danièle Gyssels
- Pascal Henriat

6e Commission


(Agriculture, Environnement)

 

- Michèle Crouzet
- Xavier Courtois
- Marie Evrard
- Françoise Roure
- Claude Thion