Cette visite n'est bien sûr pas neutre, et a été choisie par l'état major, dans une région où le vote de Front national a de tout temps été supérieur à la moyenne nationale.

La visite de l'exploitation du président de la Fédération départementale des syndicats agricoles (Fdsea 89) a permis de retracer l'histoire de l'exploitation mais aussi d'expliquer concrètement, les problèmes cruels et cruciaux auxquels sont confrontés nombre d'agriculteurs, aujourd'hui, dont le nombre diminue comme peau de chagrin.

Lors d'une table ronde restreinte autour d'une table rectangulaire chez Francis Letellier, des échanges parfois vifs mais toujours courtois, mirent en évidence les problématiques. Un moment fort fut le témoignage du fils qui se demande s'il va poursuivre l'exploitation car travailler 70 heures par semaine pour gagner moins que le smic, sept jours sur sept, cela vaut-il le coup ? D'autant que les perspectives de prix, de normes qui se cumulent et ligotent sans compter le futur schéma directeur sur l'eau du bassin Seine-Normandie qui ajoute de nouvelles contraintes en augmentant notamment les surfaces dites zones humides.

 

Extraits en substance, de propos tenus par Nicolas Sarkozy. Le politique se concentra sur une manière de raisonner pour aller à l'essentiel. Vrai que dans le détails il est difficile de comprendre les problèmes agricoles. Lorsqu'on en parle avec des généralités, cela ne veut plus rien dire. On patine et on brasse dans le vide. Lorsqu'on lance le chiffre de 54 milliards d'euros = le coût de la politique de la PAC, soit 40% du budget européen, on ne dit pas que cela représente moins de 0,8% de la sommes des budgets des États membres. C'est un exemple. Mais qu'a dit Sarko ?

"Il faut tout remettre à plat. C'est une crise structurelle et ce ne sont pas des mesures conjoncturelles qui vont la résoudre.

"Il faut d'abord définir le concept d'agriculteur aujourd'hui. Pour nous, c'est un producteur qui doit produire de la qualité.

Le secteur agricole a de l'avenir car il devra faire face à la demande croissante mondiale compte tenu des évolutions démographiques.

"Ensuite il y a un problème central celui de la compétitivité. Il faut baisser massivement les charges. Le gouvernement actuel a supprimé la hausse de TVA  sociale que j'avais proposée destinée à permettre cette baisse massive des charges des agriculteurs.

"Enfin, il y a le problème des normes qui s'ajoutent les unes aux autres et ont des effets pervers. Il faut qu'en France, on respecte les normes européennes. Point. Pas question d'en ajouter au plan national. Autrement dit pas de "surtransposition".

"La grande distribution se tire une balle dans le pied en pratiquant des prix bas. Ils ne se rendent pas compte qu'ils diminuent le pouvoir d'achat des gens.

"Il faut réinventer un nouveau modèle. L'heure est venue."

À la question pourquoi cette hausse de la TVA sociale était-elle intervenue si tardivement, Nicolas Sarkozy a répondu par la crise en 2008 où il y avait d'autres chats à fouetter.

À la question sur le Grenelle de l'Environnement orchestré par lui-même, qui a multiplié les normes, l'ancien chef de l'État s'est contenté d'une pirouette en affirmant avec ironie qu'il aurait du être beaucoup plus "hyper président" qu'il ne le fut ...

 

L'union, l'union et encore l'union ...

 

Nicolas Sarkozy s’est fixé deux « priorités » pour l’année à venir : les élections régionales de décembre, pour lesquelles « il y aura dix-sept listes uniques Républicains-centristes ». Dont celle de Bourgogne-France-Comté, emmenée par un UDI, François Sauvadet.

Lors du déjeuner à la Métairie Gourmande en bordure du lac du Bourdon en présence de 120 maires et conseillers généraux, Nicolas Sarkozy a loué avec insistance les vertus de l'union qui permet de gagner, y compris dans l'Yonne et en Bourgogne. Les initiés auront compris que les querelles, clans et divisions de la droite doivent être dépassées dans l'Yonne, dans l'intérêt de la dynamique de la victoire.

Pendant le déjeuner, un jeu de question-réponse très ouvert, a permis d'autres échanges sur d'autres sujets que la crise agricole : gendarmerie, sécurité publique, paperasserie, internet, téléphonie mobile, gestion communale, économie, services de santé, furent entre autres abordés.

Le président du parti Les Républicains fut couvert de cadeaux d'artisans de la région (poterie, chocolats, livre, etc) avant son départ prévu à 14h30.

La deuxième priorité de Nicolas Sarkozy est la rédaction du projet d’alternance pour 2017, avec Eric Woerth, chargé du projet (agriculture, économie, code du travail etc).

Les primaires passeront par là. Mais auparavant, l'Yonne doit déposer sa liste ... pour les élections régionales. Et cela n'est pas évident.

 

P-J. G.

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AUXERRETV a essayé, en vain, de multiples manières, de pouvoir interroger Nicolas Sarkozy pendant quinze secondes. Lui et Jean-Louis Hussonnois se connaissaient bien. Or demain, jeudi 20 août, cela fera un an, déjà, que le Docteur Hussonnois, gaulliste social reconnu, un des piliers d'AUXERRETV, est décédé.  Ainsi va la vie en 2015 : les protocoles intraitables ne laissent pas place à un tout petit peu d'humanité

 

Il y avait deux troupeaux, mercredi en fin de matinée, au lieu dit la Motte à Saint-Privé en Puisaye, celui des journalistes suivant Nicolas Sarkozy et celui des vaches de Francis Letellier dans l'exploitation moderne (DR)

 

Pluie de cadeaux de produits de qualité offerts à Nicoals sarkozy, chaque produit comportant une étiquette à lire ... (DR)

 

Pendant la réunion privée au domicile de Francis Letellier (DR)