POLITIQUE
Sarkozy en Puisaye : un agriculteur est un producteur ...
le mercredi 19 août 2015, 19:23 - POLITIQUE - Lien permanent
Avant d'aller à la rencontre de 120 maires et conseillers généraux, une table ronde privée à la ferme Letellier à Saint-Privé avec la famille et des représentants de la profession, a suscité de vrais échanges sur les difficultés cruelles du monde agricole. L'ancien président de la République soutient que tout doit être remis à plat et qu'une réforme structurelle s'impose
Cette visite n'est bien sûr pas neutre, et a été choisie par l'état major, dans une région où le vote de Front national a de tout temps été supérieur à la moyenne nationale.
La visite de l'exploitation du président de la Fédération départementale des syndicats agricoles (Fdsea 89) a permis de retracer l'histoire de l'exploitation mais aussi d'expliquer concrètement, les problèmes cruels et cruciaux auxquels sont confrontés nombre d'agriculteurs, aujourd'hui, dont le nombre diminue comme peau de chagrin.
Lors d'une table ronde restreinte autour d'une table rectangulaire chez Francis Letellier, des échanges parfois vifs mais toujours courtois, mirent en évidence les problématiques. Un moment fort fut le témoignage du fils qui se demande s'il va poursuivre l'exploitation car travailler 70 heures par semaine pour gagner moins que le smic, sept jours sur sept, cela vaut-il le coup ? D'autant que les perspectives de prix, de normes qui se cumulent et ligotent sans compter le futur schéma directeur sur l'eau du bassin Seine-Normandie qui ajoute de nouvelles contraintes en augmentant notamment les surfaces dites zones humides.
Extraits en substance, de propos tenus par Nicolas Sarkozy. Le politique se concentra sur une manière de raisonner pour aller à l'essentiel. Vrai que dans le détails il est difficile de comprendre les problèmes agricoles. Lorsqu'on en parle avec des généralités, cela ne veut plus rien dire. On patine et on brasse dans le vide. Lorsqu'on lance le chiffre de 54 milliards d'euros = le coût de la politique de la PAC, soit 40% du budget européen, on ne dit pas que cela représente moins de 0,8% de la sommes des budgets des États membres. C'est un exemple. Mais qu'a dit Sarko ?
"Il faut tout remettre à plat. C'est une crise structurelle et ce ne sont pas des mesures conjoncturelles qui vont la résoudre.
"Il faut d'abord définir le concept d'agriculteur aujourd'hui. Pour nous, c'est un producteur qui doit produire de la qualité.
Le secteur agricole a de l'avenir car il devra faire face à la demande croissante mondiale compte tenu des évolutions démographiques.
"Ensuite il y a un problème central celui de la compétitivité. Il faut baisser massivement les charges. Le gouvernement actuel a supprimé la hausse de TVA sociale que j'avais proposée destinée à permettre cette baisse massive des charges des agriculteurs.
"Enfin, il y a le problème des normes qui s'ajoutent les unes aux autres et ont des effets pervers. Il faut qu'en France, on respecte les normes européennes. Point. Pas question d'en ajouter au plan national. Autrement dit pas de "surtransposition".
"La grande distribution se tire une balle dans le pied en pratiquant des prix bas. Ils ne se rendent pas compte qu'ils diminuent le pouvoir d'achat des gens.
"Il faut réinventer un nouveau modèle. L'heure est venue."
À la question pourquoi cette hausse de la TVA sociale était-elle intervenue si tardivement, Nicolas Sarkozy a répondu par la crise en 2008 où il y avait d'autres chats à fouetter.
À la question sur le Grenelle de l'Environnement orchestré par lui-même, qui a multiplié les normes, l'ancien chef de l'État s'est contenté d'une pirouette en affirmant avec ironie qu'il aurait du être beaucoup plus "hyper président" qu'il ne le fut ...
L'union, l'union et encore l'union ...
Nicolas Sarkozy s’est fixé deux « priorités » pour l’année à venir : les élections régionales de décembre, pour lesquelles « il y aura dix-sept listes uniques Républicains-centristes ». Dont celle de Bourgogne-France-Comté, emmenée par un UDI, François Sauvadet.
Lors du déjeuner à la Métairie Gourmande en bordure du lac du Bourdon en présence de 120 maires et conseillers généraux, Nicolas Sarkozy a loué avec insistance les vertus de l'union qui permet de gagner, y compris dans l'Yonne et en Bourgogne. Les initiés auront compris que les querelles, clans et divisions de la droite doivent être dépassées dans l'Yonne, dans l'intérêt de la dynamique de la victoire.
Pendant le déjeuner, un jeu de question-réponse très ouvert, a permis d'autres échanges sur d'autres sujets que la crise agricole : gendarmerie, sécurité publique, paperasserie, internet, téléphonie mobile, gestion communale, économie, services de santé, furent entre autres abordés.
Le président du parti Les Républicains fut couvert de cadeaux d'artisans de la région (poterie, chocolats, livre, etc) avant son départ prévu à 14h30.
La deuxième priorité de Nicolas Sarkozy est la rédaction du projet d’alternance pour 2017, avec Eric Woerth, chargé du projet (agriculture, économie, code du travail etc).
Les primaires passeront par là. Mais auparavant, l'Yonne doit déposer sa liste ... pour les élections régionales. Et cela n'est pas évident.
P-J. G.
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AUXERRETV a essayé, en vain, de multiples manières, de pouvoir interroger Nicolas Sarkozy pendant quinze secondes. Lui et Jean-Louis Hussonnois se connaissaient bien. Or demain, jeudi 20 août, cela fera un an, déjà, que le Docteur Hussonnois, gaulliste social reconnu, un des piliers d'AUXERRETV, est décédé. Ainsi va la vie en 2015 : les protocoles intraitables ne laissent pas place à un tout petit peu d'humanité
Il y avait deux troupeaux, mercredi en fin de matinée, au lieu dit la Motte à Saint-Privé en Puisaye, celui des journalistes suivant Nicolas Sarkozy et celui des vaches de Francis Letellier dans l'exploitation moderne (DR)
Pluie de cadeaux de produits de qualité offerts à Nicoals sarkozy, chaque produit comportant une étiquette à lire ... (DR)
Pendant la réunion privée au domicile de Francis Letellier (DR)
Commentaires
il est passé par ici, il repassera par là .... ! le comble ce n'est pas cet homme que l'on connaît bien, mais surtout les élus de l'UDI, comme ceux de la droite vacillante qui se jettent lamentablement dans une mise en scène qui ne vaut rien pour la survie de nos territoires et notre économie. Ils tous hélas amnésiques au point d'oublier le bilan désastreux du quinquennat de leur chef sans compter les tracas judiciaires qui l'attendent et dont Marianne se fait l’écho cette semaine de l'affaire Kadhafi...
Que dire sinon que la politique ne ressemble plus à ce que les Français en attendent, mais juste à un accumulation d'incapables ayant tout de même cette mission importante de relever le pays. Alors voir cet ensemble se placer juste comme il faut autour de la table, voir ces agriculteurs tenter de se faire comprendre, se faire entendre et pour finir la journée passer aux offrandes, quel cirque !!! qu'en restera t-il de cette réunion de com où le principal acteur qui ne regardait point le cul des vaches, s'intéresse aujourd’hui aux éleveurs. Aussi une pensée pour les serviteurs en mal de pouvoir, en charge de l'exécutif aujourd'hui, et peut être un jour au poste de ministre si la soumission politique leur fait gratitude...
Pour le fond du sujet, laissons passer les primaires de la droite, elles seront décisives pour tous ces avides de responsabilités , indemnités et avantages qui les accompagnent. leurs bilans sont largement révélateurs .
c' est pénible les pub toutes les 5 minutes !!!
Cher Pierre-Jules, ce simulacre de rencontre avec la ( ruralité ) ne laisse aucune place à l'être humain. Il ne faut pas s'attendre de la part de ce politique et de ses sbires, à autre chose que le faire valoir. Mon opinion de 2007 reste plus que jamais confortée : "Lui", plus jamais !