Ces derniers temps, l’AJA se fait plus remarquer médiatiquement en raison de ses affaires internes que sur le terrain… ce qui n’est pas compliqué tant les performances ne sont pas présentes.

Pour piquer son groupe dans son orgueil, Jean-Luc Vannuchi confirmait ses propos tenus en conférence de presse après Tours : les cadres n’étant pas au niveau et des absents qui ont torts, le coach corse procédait à huit changements par rapport à son dernier onze de départ.

Avec des joueurs lancés comme Brahim Konaté et relancés comme Livio Nabab, l’AJA pouvait-elle prétendre se qualifier aux dépens de la lanterne rouge du National, le C.A. Bastia ?

 

Une première mi-temps corsée pour l’AJA…

 

            Depuis le début de championnat, la défense auxerroise n’est pas vraiment gage de sécurité : dès la 8ème minute, sur la première occasion de la rencontre, Adama Guidiala profitait d’une énorme erreur de Sohny Sefil pour tromper Zacharie Boucher – impuissant – d’un superbe retourné acrobatique.

Quand rien ne va, rien ne va : pour preuve, Alexandre Vincent, à trop vouloir s’approcher du but et à tergiverser pour savoir quand le moment de la frappe s’imposait alors qu’il avait un boulevard devant lui, se voyait rattraper par un défenseur cabiste (14ème minute).

Les bastiais ne se contentait pas du 1–0 et sur une nouvelle absence de la défense auxerroise, Benjamin Santelli adressait une demi-volée non-cadrée (16ème minute).

Salimo Sylla tentait bien d’apporter un surplus offensif mais ses centres ne trouvaient jamais preneur ; le C.A. Bastia, quant à lui, les négociait bien et sur un corner, Boucher claquait en corner une reprise à bout portant de Vincent Leca (23ème minute).

Nabab, le banni qui retrouvait ce soir la lumière des terrains et très remuant sur son côté, était victime d’une faute de Jérôme Sonnerat-Deschamps ; Bouby enroulait son tir fort devant la cage et, après une partie de billard, le natif des Abymes tentait sa chance mais Mathieu Pichot, sur la trajectoire, captait le cuir (28ème minute)… à défaut une nouvelle fois de proposer du jeu, les ajaïstes s’en remettaient aux coups de pieds arrêtés.

Les bastiais, très séduisants dans la première demi-heure, baissaient de rythme mais avaient l’occasion de punir l’AJA sur une nouvelle erreur de sa défense : Santelli adressait un centre mal renvoyé par l’axe central auxerrois, Giovan Vairelles était à la reprise mais ne cadrait pas (33ème minute).

En toute fin de première mi-temps, l’AJA bénéficiait de deux coups francs consécutifs à des fautes sur Nabab : si le premier botté par Bouby voyait Pichot s’interposer tranquillement (37ème minute), le second permettait à l’AJA – contre le cours du jeu – d’égaliser juste avant le retour aux vestiaires.

L’ex-nîmois, relancé comme Nabab, enroulait parfaitement sa frappe qui passait au-dessus du mur corse et battait le portier cabiste trop court (45ème minute).

 

Auxerre métamorphosée…

 

Dès le retour des vestiaires, le coach Vannuchi procédait à un changement tactique : Florian Ayé, généreux dans les efforts mais peu percutant, était remplacé par Cheick Fantamady Diarra.
Nul doute que « JLV » voulait apporter à son attaque plus de poids offensif, et surtout, éviter les fameuses prolongations.

Sur une énième faute sur Nabab, Bouby adressait un tir puissant au premier poteau repoussé par Michel Seymand (48ème minute) ; Bastia répliquait par Sada Thioub qui ne cadrait pas en raison d’un bon pressing – enfin – de Sefil (55ème minute).

Les deux équipes se rendaient coups pour coups et l’AJA affichait enfin un visage conquérant.

Samed Kilic (58ème minute), tout juste rentré en jeu, tentait une frappe des 25 mètres malheureusement hors-cadre ; Sylla trouvait enfin au auxerrois sur un de ces centres avec Diarra qui – de la tête – ne cadrait pas non plus.

L’entrée du malien pesait sur la défense corse qui reculait au fur et à mesure et laissait des espaces ; Jérémy Bru tentait bien une frappe lointaine que Fontaine dégageait directement et maladroitement en touche (74ème minute).

Le dernier quart d’heure était auxerrois : suite à un mauvais renvoi de Pierre-Étienne Lemaire consécutif à un coup-franc de Bouby, Diarra contrôlait mais ne parvenait pas à cadrer (78ème minute) ; dans la minute qui suivait, Vincent – bien décalé par Berthier – trouvait la transversale !!!

Sur corner, Sefil ne parvenait pas à reprendre au contraire de Diarra qui, cette-fois ci, cadrait… en trouvant le poteau (84ème minute) !!!

En coupe, les poteaux sont souvent synonymes de punition pour ceux qui les touchent : sur un coup-franc à l’angle de la surface de réparation à cause d’une faute de Sefil, Bru ne trouvait que le petit filet extérieur (88ème minute).

L’AJA avait la dernière balle de match avec Berthier qui se voyait subtilisé le ballon au tout dernier moment par Mamadou Doumbia (90ème minute +2).

 

 

Des gardiens en évidence durant les prolongations…

 

            Arrivaient alors ce que Jean-Luc Vannuchi ne souhaitait pas : les prolongations.

La première période n’était guère enthousiasmante avec des centres à chaque fois repoussés par des défenses très attentives ; la seule situation était à mettre à l’actif de l’AJA.

Diarra, au lieu de décaler Berthier, partait au but en solitaire mais perdait bêtement le ballon (105ème minute).

            La seconde période était plus relevée avec une occasion franche de chaque côté : Boucher se couchait parfaitement sur une frappe de Bru (106ème minute) alors que Pichot effectuait une énorme parade sur une tête piquée à bout portant de Sefil (117ème minute).

 

 

CAB 0–3 Zacharie Boucher…

 

            Les deux équipes n’étant pas parvenus à se départager au bout des 120 minutes, la fameuse séance de tirs aux buts arrivait.

Boucher, titulaire en raison des contre-performances de Geoffrey Lembet, repoussait les tirs de Flochon, Diawara et Bru ; côté auxerrois, Bouby, Sefil et Fontaine réussissaient leurs penalties.

 

De cette rencontre de coupe, outre la qualification, on retiendra principalement trois choses : 13 ans sans victoire icaunaise sur l’Ile de Beauté, une équipe remaniée à deux visages et un Zacharie Boucher qui confirme sa position de gardien n°1.

Maintenant, place au match le plus important de la semaine et déjà tournant de cette saison, la réception du Nîmes Olympique… face à des crocos pénalisés en raison des matches truqués et qui n’ont plus grand-chose à perdre, l’AJA (18ème au classement de L2) devra se surpasser pour souffler avant la trêve internationale.

 

Romain MOUSSY

 

La fiche de la rencontre

·      Affluence : 475 spectateurs

·      Composition auxerroise : Boucher – Ndong, Sefil, Fontaine, Sylla – Konaté, Bouby (cap.) – Nabab (Lefebvre, 110ème minute), Kilic (Berthier, 64ème minute), Vincent – Ayé (Diarra, 46ème minute)

·      Avertissements : Jérôme Sonnerat-Deschamps, Mickaël Seymand et Sébastien Flochon pour Bastia ; Brahim Konaté et Sohny Sefil pour Auxerre