La disparition d'Alain Bataille touche beaucoup de monde. Professeur d'histoire-géo au lycée Jacques-Amyot, deux générations d'élèves voire trois ont défilé dans ses classes.

Guy Férez et André Villiers, respectivement maire d'Auxerre et président du conseil départemental de l'Yonne comptèrent parmi ses élèves.

Alain Bataille n'était pas qu'un enseignant, c'était aussi un chercheur, un cherchant auteur de livres rares et savants. Tels que former un citoyen au 19ème siècle.

Alain Bataille fut aussi le co-fondateur de la revue Géographie 89 avec Jean-Charles Guillaume et Jean-Paul Moreau (professeurs, membres du comité de rédaction) qui constitua un authentique phénomène d'édition à l'époque.

PODCAST # L'hommage de Jean-Pierre Soisson

 


 

 

____________

Musée du livre scolaire   


Alain BATAILLE, une vie bien remplie
 
Né le 8 juillet 1936, à Paris, Alain Bataille intègre de 1952 à 1955 l’École normale d’instituteurs de Versailles, il poursuit ses études au lycée Carnot de Dijon (1955-1957), puis parachève sa formation à l’université de Dijon (1957-1961).
 
Il épouse, à Versailles, en 1958, Jacqueline Carbon qui va partager sa vie, union d’où naîtront trois enfants. Ensuite, il sera nommé professeur d’histoire-géographie au lycée Jacques-Amyot d’Auxerre en 1961. Il y restera professeur toute sa carrière, jusqu’à sa retraite en 1996. Outre la reconnaissance de ses élèves et des professeurs qu’il a formés, ses compétences et son travail d’enseignant lui ont valu d’être distingué dans l’ordre des Palmes académiques, puis promu officier.
 
Au cours de sa carrière, parallèlement à ses activités de professeur, Alain Bataille a participé à la réflexion sur l’aménagement du département de l’Yonne et de la région Bourgogne. Avec Géographie 89, il entendit réfléchir à la façon dont les sociétés organisent leur espace. Il noua des liens avec tous ceux, individus ou organismes, qui touchent à la géographie, parfois sans le savoir. Il eut l’ambition de démontrer que la géographie existait, non seulement en l’enseignant, mais en la produisant. Il contribua largement à assurer pendant vingt ans la parution de 40 numéros qui totalisèrent 5 600 pages. Il était conscient des insuffisances et des limites de la tâche entreprise, mais était fier de la diversité de l’œuvre accomplie.
 
Alain Bataille est également l’auteur, aux éditions MDI, dans la collection « La Géographie active » du « Département de l’Yonne », éditions MDI, 1971, ouvrage destiné aux élèves des écoles primaires qui préparaient le Certificat d’études primaires.
Il a publié en collaboration avec Claude Delasselle et Danièle Varet,  « Vézelay, haut lieu de lumières », CRDP de Bourgogne, 1998.
 
La retraite, en 1996, fut l’occasion pour Alain de s’occuper encore davantage de sa famille, il faisait volontiers part à ses relations de l’arrivée de nouveaux petits-enfants et arrière-petits-enfants. Il a poursuivi ses activités militantes au sein des associations dans lesquelles il s’était déjà investi, notamment :
Le Cercle Condorcet d’Auxerre, où il a été très actif lors de la création du Cercle Condorcet d’Auxerre dont il fut l’un des membres fondateurs. Il aussi beaucoup œuvré à la création des nouveaux Entretiens d’Auxerre. Il a contribué aux choix du thème de nombre d’entre eux en participant au comité scientifique des Entretiens d’Auxerre.
Le Musée du Livre Scolaire d’Auxerre dont il dirigeait l’organisation.
Adiamos-89. Cofondateur à l’automne 2000 de cette association s’intéressant à l’histoire de l’Yonne sous un angle social, constamment réélu membre de son bureau depuis, il est intervenu dans plusieurs de ses colloques annuels en présentant des communications érudites, remarquables de concision et de densité.
La Société Paul Bert à laquelle il participait activement, en particulier pour la défense des valeurs républicaines.
 
Au cours de sa retraite, il écrit et publie en collaboration avec Michel Cordillot « Former les hommes et les citoyens . Les réformateurs sociaux et l’éducation, 1830-1880 » (Les éditions de Paris, 2010), qu’il considérait comme son testament pédagogique, marquant son attachement à l’école publique et aux valeurs républicaines.
 
 
Le Cercle Condorcet est triste….

 

S.J.