Cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre, lundi matin (DR)

 

Cérémonie empreinte de dignité et de simplicité à l'image de François. Dans la cathédrale emplie, la voix de l'abbé Jean-Marie Rigollet a donné le ton et touché le coeur de chacun. Il a souligné le sens de l'action citoyenne du défunt, sa lutte contre le chômage, au jour le jour, concrètement, et pour la formation, l'insertion des jeunes mais pas que. Et d'interroger : que faisons-nous maintenant après l'apéritif pour changer le monde ?

Puis, vinrent les mots de Pierre Choux, fondateur d'Id'ées 89 entreprise d'insertion que dirigea pendant de longues années de 1990 à 2014, François Avrillault dans l'Yonne. Des mots justes et une manière de les dire tout en douceur non sans amour. Des mots pour dire que des François, il en faudrait beaucoup comme lui. Des mots pour dire la part de mystère qui se niche en tout homme. Que savait-on de lui, sur le fond, de ses convictions religieuses s'il en avait? Certes il accompagnait les amis à l'église et fêtait les baptèmes familiaux. Que savait-on ? Des mots pour demander d'où venaient cette énergie et cette volonté que rien ne semblait pouvoir ébranler. Où François Avrillault puisait-il une telle force ...? De sa passion et de son engagement pour les autres, sa raison de vivre.

Des mots il y en eut d'autres, intimes, murmurés, pensés, réfléchis, balbutiés, chantés, étouffés, ravalés.

À l'entrée dans la cathédrale, les mots des Doors avec Rider on the storm, "Passagers de la tourmente, passagers de la tourmente, dans cette maison nous sommmes nés, dans ce monde nous sommes jetés, Comme un chien sans son os, comme un acteur de remplacement." (Jim Morisson dont ce fut la dernière chanson).

Des mots encore,  fin de l'office, Trois petites notes de musique d'Yves Montand., ont plié boutique. Et au milieu les notes de piano de Chopin, légères aériennes. Sans compter la Tendresse chantée par Bourvil  "On peut vivre sans richesse, Presque sans le sou, Mais vivre sans tendresse, On ne le pourrait pas, Non, non, non, non On ne le pourrait pas..."

Sortie sur le côté place de la Préfecture. Le monde massé autour du fourgon funéraire. L'attente. Le cercueil. La famille, petits enfants devant qui descendent les marches. Départ. Appplaudissements. Direction crématorium.

Moins d'une heure plus tard au Stade Auxerrois dans la salle bondée, deux hommages. Le vice-président Philippe Thiébaut. Puis le maire Guy Férez, président d'honneur du Stade Auxerrois. Enfin, le pot de l'amitié. Ambiance bruyante. Comme François parfois. D'amitié et d'énergie.

 

 

 

 

Rider on the storm (DR)


Le texte de Pierre Choux

 

"Ces quelques mots, je vais les dire avec et au nom des amis – collègues, des collègues – amis, de nos compagnons, de celles et ceux qui constituent cette famille singulière à laquelle notre François était si attaché.

"Les mots ne sauront pas dire l’intensité de la peine que nous ressentons : elle est lourde de l’amitié, de l’affection que nous avons pour François. Mais elle est aussi faite de rage : c’est trop tôt, trop vite, trop dur. Le moment était venu pour lui d’avoir le temps que la vie, que sa vie lui devait. Cette vie qu’il a remplie avec la même passion dans ses différents engagements. L’amitié se confond avec le respect pour cette volonté de chaque jour de réaliser et réussir, non pas pour lui-même, mais pour les causes qu’il a servi, toujours dans l’intérêt général, et parmi elles, l’éducation populaire et le sport pour tous, la formation, l’emploi, l’insertion.

"Ce qui est unique chez François, c’est qu’il n’y pas un domaine premier et d’autres accessoires : c’est un tout qui caractérise une citoyenneté rare, de militant associatif et d’entrepreneur. Ainsi et durant toutes ces années, il n’était pas une rencontre dans Groupe ID’EES, sans qu’il nous raconte, nous explique son ambition et son extraordinaire attachement à son cher Stade Auxerrois, comme à la vie locale de sa ville d’adoption. C’est le même François qui bataillait sans relâche pour convaincre, pour combattre les freins, pour effacer les obstacles.

"Et quand il lui arrivait de ne pas mâcher ses mots, c’est qu’il avait raison de ne pas accepter que soient fragilisées aussi bien la qualité de l’accueil du plus grand nombre dans les clubs sportifs comme celle indispensable à ses salariés en insertion dans ID’EES 89.

"C’est en 1990 que Jean Pierre SOISSON, à la suite de sa visite ministérielle en Côte d’Or, nous a demandé de créer une entreprise d’insertion à Auxerre. Partir de rien, avec rien : le défi était improbable. François et il a relevé aussitôt cette gageure.

"Cela fait 25 années ! La vie d’une entreprise dans le bâtiment est dure, celle d’une entreprise d’insertion dans ce  même secteur l’est encore plus. Et ce sont des centaines de jeunes et d’adultes qui ont pu retrouver l’emploi, la dignité et l’autonomie. Le travail, la rigueur, la persévérance de François, sa capacité à entraîner ses équipes, l’ont permis. Chacun sait ici combien il a compté à Auxerre, sachez aussi que partout en France où il nous a accompagnés, combien il a été reconnu par ses qualités de compétence et d’écoute. Aussi je crois qu’il faudrait à notre société beaucoup de François.

"Je veux redire à Dominique, à vos enfants, à sa maman, notre fierté et notre chance d’avoir partagé avec François une telle amitié fraternelle.

"Alors, quand nous boirons un verre de bon Chablis, François sera avec nous, parmi nous."

 

Pierre CHOUX

 

 

Paroles et traduction de «Riders On The Storm»

 

Riders On The Storm
(Passagers De La Tourmente)

Riders on the storm, riders on the storm,
Passagers de la tourmente, passagers de la tourmente,
Into this house we're born, into world we're thrown
Dans cette maison nous sommes nés, dans ce monde nous sommes jetés
Like a dog without a bone, an actor out on loan.
Comme un chien sans son os, comme un acteur de remplacement.
Riders on the storm.
Passagers de la tourmente.

There's a killer on the road, his brain is squirming like a toad.
Il y a un tueur sur la route, son cerveau se convulse comme un crapaud.
Take a long holiday, let your children play.
Prenez de longues vacances, laissez jouer vos enfants.
If you give this man a ride, sweet family will die
Si vous emmenez cet homme, la gentille famille mourra.
Killer on the road…
Un tueur sur la route…

Girl, you gotta love your man,
Miss, tu dois aimer ton homme,
Girl, you gotta love your man.
Miss, tu dois aimer ton homme,
Take him by the hand, make him understand,
Prends-le par la main, fais-lui comprendre,
The world on you depends, our life will never end.
Le monde dépend de toi, jamais notre vie ne finira.
You gotta love your man…
Tu dois aimer ton homme...

(Instru)

Riders on the storm, riders on the storm,
Passagers de la tourmente, passagers de la tourmente,
Into this house we're born, into world we're thrown
Dans cette maison nous sommes nés, dans ce monde nous sommes jetés
Like a dog without a bone, an actor out on loan.
Comme un chien sans son os, comme un acteur de remplacement.
Riders on the storm.
Passagers de la tourmente.

Riders on the storm, riders on the storm (x2)
Passagers de la tourmente, passagers de la tourmente


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Ce fut la dernière chanson que Jim Morrison ait enregistrée. Il est allé en France et mourut quelques semaines plus tard. Le single est sorti en Juin 1971, peu de temps avant la mort de Morrison.
Comme il est dit dans la biographie de Jim Morrison: Life, Death, Legend de Stephen Davis, en 1962, alors que Jim intégrait l'université de Floride à Tallahassee, il voyait une fille nommée Mary Werbelow qui vivait à Clearwater, à 280 miles de là. Jim faisait souvent de l’auto-stop pour la voir. "Ces journées solitaires sur la route chaude et poussiéreuse de Floride, pouce levé et son imagination en effervescence pleine de luxure, de poésie, de Nietzsche (philosophe et poète allemand) et Dieu sait quoi d'autre - prendre des risques avec des ploucs de camionneurs, des homos fugitifs, et des prédateurs en vadrouille - ont laissé une cicatrice indélébile dans l'esprit de Jimmy, dont les carnets ont commencé à comporter des gribouillages obsessionnels et des dessins d'un auto-stoppeur solitaire, un voyageur existentiel, sans visage et dangereux, un étranger à la dérive avec des fantasmes violents, un clochard de mystère:. le tueur sur la route."

 

Trois Petites Notes De Musique
Yves Montand

Trois petites notes de musique
Ont plié boutique
Au creux du souv'nir
C'en est fini d'leur tapage
Ell's tournent la page
Et s'en vont dormir
Mais un jour sans crier gare
Ell's vous revienn'nt en mémoire
Toi,tu voulais oublier
Un p'tit air galvaudé
Dans les rues de l'été
La la la la la Toi
Tu n'oublieras jamais
Une rue un été
Une fill' qui fredonait

La la la la je vous aime
Chantait la rengaine
La la mon amour,
Des parol's sans rien d'sublime
Pourvu que la rime
Amène toujours.
Une romanc' de vacances
Qui lancinant' vous relance.
Vrai, elle était si jolie
Si fraîch' épanouie
Et tu n'l'as pas cueillie,
Vrai, pour son premier frisson
Elle t'offrait un' chanson
A prendre à l'unisson.

La la la la la tout rêve
Rim' avec s'achève
Le tien n'rime à rien,
Fini avant qu'il commence
Le tenps d'une danse
L'espac' d'un refrain.

Musique

Trois petit's notesde musique
Qui vous font la nique
Du fond des souv'nirs,
Lèv'nt un cruel rideau d'scène
Sur mill' et un' peines
Qui n'veulent pas mourir.



Paroles de La Tendresse, Bourvil

 

On peut vivre sans richesse
Presque sans le sou
Des seigneurs et des princesses
Y'en a plus beaucoup
Mais vivre sans tendresse
On ne le pourrait pas
Non, non, non, non
On ne le pourrait pas

On peut vivre sans la gloire
Qui ne prouve rien
Etre inconnu dans l'histoire
Et s'en trouver bien
Mais vivre sans tendresse
Il n'en est pas question
Non, non, non, non
Il n'en est pas question

Quelle douce faiblesse
Quel joli sentiment
Ce besoin de tendresse
Qui nous vient en naissant
Vraiment, vraiment, vraiment

Le travail est nécessaire
Mais s'il faut rester
Des semaines sans rien faire
Eh bien... on s'y fait
Mais vivre sans tendresse
Le temps vous paraît long
Long, long, long, long
Le temps vous parait long

Dans le feu de la jeunesse
Naissent les plaisirs
Et l'amour fait des prouesses
Pour nous éblouir
Oui mais sans la tendresse
L'amour ne serait rien
Non, non, non, non
L'amour ne serait rien

Quand la vie impitoyable
Vous tombe dessus
On n'est plus qu'un pauvre diable
Broyé et déçu
Alors sans la tendresse
D'un cÂœur qui nous soutient
Non, non, non, non
On n'irait pas plus loin

Un enfant vous embrasse
Parce qu'on le rend heureux
Tous nos chagrins s'effacent
On a les larmes aux yeux
Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu...
Dans votre immense sagesse
Immense ferveur
Faites donc pleuvoir sans cesse
Au fond de nos cÂœurs
Des torrents de tendresse
Pour que règne l'amour
Règne l'amour
Jusqu'à la fin des jours