A.J. Auxerre vs R.C. de Lens, une affiche mythique de Ligue 1 entre deux champions des années 90, la belle époque…

Aujourd’hui, il s’agit d’une rencontre phare de Ligue 2 avec deux équipes à la recherche de leur glorieux passé et qui, il n’y a pas si longtemps, ont failli disparaitre du paysage footballistique français.

Avant ce match, les nordistes restaient sur deux victoires 2 à 1 en terres bourguignonnes… entre deux équipes sur la même dynamique sur les sept dernières journées, est-ce que l’AJA allait faire mentir le dicton comme quoi « jamais deux sans trois » ?

 

 

L’AJA heureuse face à des lensois maladroits offensivement…

 

 

 

            Entre deux équipes aux tenues les plus belles de Ligue 2 suite à un sondage du site Ma Ligue 2, les lensois tout de noir vêtus allumaient la première mèche avec une frappe de Loïck Landre non-cadrée.

Si, sur cette action, les auxerrois n’étaient guère inquiétés, ils l’étaient à la septième minute quand Pablo Chavarría – lancé en profondeur par Jean-Philippe Gbamin – se présentait seul face à Zacharie Boucher mais ratait complètement son duel en croisant trop son tir.

Comme souvent, l’AJA était en difficulté dans l’entame de match ; il fallait attendre une reprise de Samed Kilic à l’entrée de la surface de réparation pour enfin voir les icaunais en action (12ème minute).

Enfin rentrés le match, les auxerrois par le biais de Gaëtan Courtet inquiétaient Joris Delle par une frappe côté droit ras de terre et dans un angle fermé (20ème minute) puis par un corner bien enroulé qu’Ibrahima Seck ne pouvait reprendre de peu (22ème minute).

Malgré tout, les lensois dominaient ce premier acte sans parvenir à conclure : si Jonathan Nanizayamo libre de tout marquage aux vingt-cinq mètres ne cadrait pas (24ème minute), les Sang et Or manquait l’ouverture du score dix minutes plus tard : Chavarría, après s’être défait de Sébastien Puygrenier, adressait un centre très fort à ras de terre que Nanizayama ne pouvait reprendre.

Dominés, l’AJA peinait à trouver Courtet et quand c’était le cas, celui-ci ne parvenait pas à trouver le cadre comme Salimo Sylla (36ème et 41ème minute).

 

Du rêve au cauchemar…

 

 

 

            Après une mi-temps compliquée pour l’AJA défensivement et surtout offensivement, les icaunais étaient attendus de pied ferme par le public auxerrois et le coach Vannuchi.

Ce-dernier a du envoyé « du vent » pour que l’AJA en cinq minutes se créait autant d’occasions que durant les quarante-cinq premières minutes : corner de Courtet dégagé difficilement par la défense lensoise, reprise de volée non-cadrée de Kilic au niveau de la demi-lune et un centre tendu de Grégoire Lefebvre pour Cheick Fantamady Diarra forçant Delle à se sacrifier pour sauver les siens…

Concernés et plus volontaires, les auxerrois – légèrement contre le cours du jeu – ouvraient le score à la 51ème minute : Brahim Konaté, devenu officiellement professionnel la veille, était idéalement servi dans la surface pour battre d’un plat du pied avec beaucoup de sang froid le portier nordiste !!!

Ce but permettait au jeune milieu de terrains de remercier la confiance de tout un club mais aussi au groupe auxerrois d’avoir une pensée envers Thomas Fontaine, absent pour six mois, en levant un maillot floqué à son nom.

Si ce but réveillait le public de l’Abbé Deschamps, il réanimait aussi les lensois qui se montraient toujours maladroits devant le but par l’intermédiaire de Mathias Autret (57ème et 59ème minute) ; si l’ancien milieu lorientais s’était illustré de manière malhabile, il se révélait impressionnant quelques minutes plus tard en trompant Boucher d’une frappe lourde depuis l’angle gauche de la surface de réparation (63ème minute, Auxerre 1/1 Lens).

 

Vu la physionomie du match, ce score de parité semblait logique ; revigorés et soutenus par leurs supporters, Autret était tout proche, dans la minute suivante, de faire basculer le match en faveur des siens mais Boucher se couchait bien sur sa frappe.

Voyant son équipe en difficulté dans le jeu, Jean-Luc Vannuchi changeait les deux pointes de son losange : rentrées de Pierre Bouby et d’Alexandre Vincent pour les sorties respectives de Konaté et Kilic (66ème et 68ème minute).

L’effet fut immédiat : Mouhamadou Diaw décalait Vincent qui centrait fort pour Diarra mais, une nouvelle fois, Delle s’interposait in extremis (70ème minute).

 


Le « Thual Comedy Club »

 

 

Puis venait alors le « Thual Comedy Club » : en effet, l’arbitre sifflait un coup-franc indirect dans la surface de l’AJA pour une passe en retrait volontaire d’un icaunais pour son gardien.

Comme souvent, ce genre de coup-franc était repoussé par le mur en corner.

Si Boucher était une nouvelle fois sauveur face à Démé N'Diaye bien servi par Taylor Moore, lui comme les siens allait être victimes d’une erreur d’arbitrage encore jamais vu : Ibrahima Seck, victime d’une faute dans le rond central, tombait.

Les deux équipes s’arrêtaient de jouer sauf Kenny Lala qui dégageait le ballon… et trompait d’un lob Boucher beaucoup trop avancé (87ème minute, Auxerre 1/2 Lens).

Complètement dépassé, M. Olivier Thual accordait finalement le but aux lensois provocant la jubilation lensoise et la colère auxerroise ; heureusement que Jean-Luc Vannuchi était en tribunes…

La fin de match était électrique et au même endroit, dans les arrêts de jeu, Diaw était aussi victime d’une faute commise par Cyprien et sifflée par M. Thual cette fois-ci ; le coup-franc était tiré dans la boîte mais capté par Delle.

 

            Si l’AJA ne méritait pas la victoire sur l’ensemble du match, elle ne méritait pas de le perdre ; certes Lens a dominé mais a beaucoup vendangé…

 

Les maux auxerrois demeurent les mêmes : difficultés à rentrer dans les matches, à préserver un score et faire un clean sheet…

Grâce à M. Thual, l’A.J. Auxerre sort de l’anonymat en étant victimes de moqueries sur les réseaux sociaux et dans les médias… le club du président Cotret s’en serait fort bien passé.

 

Contrairement aux précédentes, la trêve internationale ne sera pas pour les auxerrois non-internationaux l’occasion de respirer.

 

En effet, l’AJA étrennera son statut de finaliste de la dernière Coupe de France en affrontant la formation de CFA 2, le Limoges F.C., pour le septième tour de la compétition.

Bonne nouvelle : l’arbitre de la rencontre ne sera pas M. Olivier Thual mais Sébastien Butault… espérons qu’il fasse mieux que son confrère et cela pour les deux équipes.

 

 

Romain MOUSSY

 

 

La fiche de la rencontre

 

·      Affluence : 6 163 spectateurs

·      Composition auxerroise : Boucher – Lefebvre, Hountondji, Puygrenier (cap.), Sylla – Seck – Kilic (Vincent, 68ème minute), Seck, Konaté (Bouby, 66ème minute) – Diaw – Courtet, Diarra (Ba, 80ème minute)

·      Avertissements : Salimo Sylla, Ibrahima Seck et Mouhamadou Diaw pour Auxerre ; Pablo Chavarría et Wylan Cyprien pour Lens