André Villiers le jour de sa réélection à la présidence du conseil départemental au mois de mars. Légitimé après le putch coup de poker de 2011, il n'a pas encore tracé son chemin de lumière (DR)

 

Le conseil départemental s'est réuni, mercredi. Une séance longue et fastidieuse avec beaucoup d'absents dont le sénateur apparenté LR Jean-Baptiste Lemoyne.

La séance débuta par une minute de silence en hommage aux victimes des attentats de vendredi dernier à Paris et  en hommage au travail des services de secours et de sécurité. Un moment de dignité enpreint de solennité.

Ensuite ce fut l'enchaînement des dossiers, sans aucune mise en perspective générale et globale. À nouveau il y eut de longs échanges, sous forme de dialogue entre le président Avallonnais André Villiers et le Jovinien Nicolas Soret. Sur l'étude (une tranche de l'ordre de 15 000 euros a été votée) confiée à un cabinet privé chargé de dire ce qu'on va faire du château de Maulnes, alors que des travaux importants ont été menés pour le clos et le couvert, sans aucun projet véritable.

La direction des Affaires culturelles, Yonne tourisme, Yonne-en-scène, n'ont-ils pas les intelligences pour imaginer le destin de Maulnes, château insigne chef d'oeuvre de la Renaissance ? Qui a traversé les siècles et existe en tant que tel. Et se visite en tant que tel, dépouillé, d'une beauté et énigme absolue. Moins on y touchera et mieux cela vaudra.

L'élu de l'opposition socialiste Jovinien fut d'ailleurs rejoint par le vice-prédident Maurice Pianon sur la méthode. Le conseiller départemental de Tonnerre a affirmé haut et fort que tout le développement économique de l'Yonne passait par le développement du numérique qui était fondamental.

À quand une véritable réflexion consacrée à des thématiques différentes (économie, tourisme, culture etc) ? Comment agir sans vision globale. ? Pourquoi ne pas consacrer une assemblée plénière à un sujet ? Plutôt que 462 dossiers ? Qui peut dire où va le département ? Où est la boussole pour ne pas continuer de naviguer à vue ?

 

Les pylônes attendront

 

Les décisions modificatives il y en eut un paquet, changements d'affectations de lignes et de crédits, sous forme d'ajustements nécessaires. 

Sans parler de débat, le très haut débit  s'invita dans l'enceinte et fut à nouveau évoqué (au fait à quand le wi-fi dans la salle des délibérations ... ?). Il s'agit de capitaliser l'agence régionale (SPL, société publique locale groupant 6 départements) qui a été créée afin de pouvoir émarger aux subventions prévues à cet effet en utilisant un levier plus puissant. La téléphonie surgit à son tour inévitablement puisque 86 communes de l'Yonne ne captent pas les ondes. Selon le président André Villiers, il faudrait planter autant de pylônes à 150 000 euros (?) le pylône que de communes pour couvrir les zones blanches et donc les communes déshéritées. Il reste que le pylône n'est peut-être pas la solution si l'on en croit l'expérience de Mélisey. Cela dit, hors de question d'inscrire des sommes au budget 2016 et 2017 ! Quand et quoi alors ?

Sans programme, André Villiers ne donne pas de prise. Il navigue parfaitement sans vent mais n'avance pas vraiment.

Un simulacre de débat sur Yonne Développement et la désignation des 13 représentants du conseil départemental au conseil d'administration fut assez étonnant pour être pointé. 10 avaient déjà été désignés lors de la séance consacrée à la désignation des délégués dans divers organismes. Or des conseillers départementaux fraîchement élus avaient considéré qu'il fallait revoir les statuts et le fonctionnement de Yonne Développement qui leur paraissaient surannés. Chose faite. 13 délégués sont désormais prévus au lieu de 10.

 

Une bien mauvaise affaire

 

Une liste proposée par Maurice Pianon comprenant tous les membres (8) de la deuxième commission (développement économique) que présidé Malika Ounès, fut présentée qui chamboulait tout et évincait celles et ceux qui avaient déjà été désignés par le vote au  lendemain des élections départementales du mois de mars. Mais au final le vice-président Pianon a été désavoué par son président Villiers qui a reporté l'examen de la délibération à une date ultérieure ... Y aurait-il donc des enjeux si importants à Yonne développement ? La perspective évoquée par certains, et mercredi, par Maurice Pianon de fiusionner les "satellites" n'est sans doute pas étrangère à certaines manoeuvres. La fusion de Yonne développement, Yonne équipement, Yonne active création et pourquoi pas Yonne Tourisme (suggéré par Pianon) comporte aussi des enjeux de pouvoir et de personnes dans le cadre d'une mutualisation des moyens.

30 000 euros pour la Saint-Vincent tournante à Irancy à la fin du mois de janvier. Personne ne contesta le terroir festif et vigneron. Non plus que d'autres allocations mineures. Rien de structurant en tout cas.

Pire, le département va devoir payer la somme de 175 000 euros en dommages et intérêts au commerçant qui oeuvrait dans l'immeuble jouxtant le musée Zervos que le département avait préempté dans la perspective d'étendre le musée. Un bail commercial était compris dans l'opération qu'aurait apparemment résilié le département à tort. L'affaire date de 2006. Depuis, la colline éternellle reçoit chanque année la visite de près d'un million de touristes qui montent la rue et passent devant le musée Zervos et la maison qui le jouxte.

 

P-J. G.