POLITIQUE
Il y a le feu au SDIS de l'Yonne qui veut ponctionner les territoires urbains
le vendredi 04 décembre 2015, 17:50 - POLITIQUE - Lien permanent
Dans un courrier le député maire de Sens, présidente de la Communauté de communes du Sénonais Marie-Louise Fort, exprime son profond sentiment de dépit sur la façon dont le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) traite la Communauté de communes du Sénonais et sur la déconnexion des problèmes réels
Marie-Louise Fort, député maire LR de Sens et présidente de la Communauté de communes du Sénonais (DR)
Dans un courrier adressé au président du SDIS de l'Yonne André Villiers (président UDI du conseil départemental de l'Yonne) avec copie au préfet, aux conseillers départementaux et aux membres de la Communauté de communes du Sénonais, Marie-Louise Fort explique "qu'elle a appris de manière tout à fait fortuite et sans concertation aucune" que les territoires urbains du département de l'Yonne (Auxerre et la Communauté de communes du sénonais) vont devoir s'acquitter, de façon progressive, et sur 5 ans, d'une augmentation de leurs cotisations de 900 000 euros dont 395 KEuros pour le Sénonais.
Et Marie-Louise Fort de pointer que cette augmentation même lissée sur cinq ans, va obérer toute capacité de la Communauté sénonaise d'épargner et donc d'investir.
"Tour de passe-passe"
La présidente de la Communauté de communes insiste en affirmant que les investissements que ne fera pas la Communauté vont peser sur le monde économique icaunais. Marie-Louise Fort regrette que André Villiers semble oublier que les moteurs du développement de l'Yonne sont ses agglomérations, qui irriguent leurs territoires et leurs communes rurales, et non l'inverse. "Ainsi en asphyxiant de la sorte les collectivités, vous contribuez à l'appauvrissement du département", souligne MLF
"Il est trop facile, par un tour de passe-passe de la sorte, de faire payer les territoires urbains en lieu et place des territoires ruraux. Quelle aubaine de réviser ainsi, en catimini, la répartition des cotisations au sein du bloc local, alors que par votre inaction, celle-ci n'avait pas bougé depuis plusieurs années", assène la présidente de la Communauté de communes du Sénonais.
Droits de suite
Dans le même courrier, qui a été approuvé, à l'unanimité, par les vice-présidents de l'assemblée communautaire, Marie-Louise Fort marque également son mécontentement quant au traitement réservé par André Villiers aux sapeurs pompiers qu'il emploie, sur le plan de l'information et du dialogue social, et notamment au sujet de la question des logements situés auprès du SDIS.
Marie-Louise Fort informe le président Villiers qu'elle recevra, à leur demande, les intéressés, totalement dans le flou quant à leur avenir et auxquels André Villiers "semble déjà appliquer des charges locatives, sans aucune prévenance."
La présidente du Sénonais rappelle que la loi NOTRe reconnaît dorénavant aux EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale) la possibilité de se substituer à leurs communes membres en ce qui concerne le paiement de la cotisation au SDIS.
Marie-Louise Fort observe que la Communauté de communes du Sénonais doit être le deuxième ou le troisième financeur départemental.
Et de conclure que sur ces dossiers, elle se réserve des droits de suite.
En attendant MLF estime que la collectivité mérite davantage de considération et notamment d'être représentée au sein du CASDIS (conseil d'administration du Service départemental d'incendie et de secours), même, pour l'instant, sans droit de vote, afin d'avoir accès aux documents envoyés par les délégués.
Après la guerre des élections, va-t-on vers un nouveau conflit entre l'Yonne des champs et l'Yonne des villes ? Le président du département dont la pemière mission est d'assurer l'unité du département, est déjà coupé d'Auxerre, mairie socialiste. Des dossiers sont en souffrance de longue date sans qu'il y ait le moindre début de négociation.
Pour exemple, le gymnase du collège Albert-Camus aux Conches, détruit pas un incendie et toujours pas reconstruit. Ou encore l'aménagement de vestiaires et de sanitaires au stade Pierre-Bouillot en attente depuis quatre ans. Les citoyens usagers et les jeunes sont objectivement pris en otage par cette situation.
Cette fois, c'est le nord qui réagit à une augmentation non concertée et impromptue des cotisations au SDIS, semble-t-il.
L'Yonne qui a toujours manqué de culture coopérative, se dirige-t-elle vers de nouveaux blocages ? C'est alarmant.
Pierre-Jules GAYE
Commentaires
Villiers est dans une (il)logique personnelle difficilement compréhensible du commun des mortels. À part les proches du député d'Auxerre qui tiennent entièrement l'UDI 89 et le "tiennent" au département (un mot et ils font un nouveau président semble t'il) qui est dans l'entourage ? Y-a t'il encore des gens qui lui disent la vérite sur son image, son bilan-catastrophe, sur le fait qu'il ne sera jamais sénateur, que tout ça ne mène à rien ? Que se passe t'il ? Le second round est comme le premier : il prend des coups dans tous les sens, reste dans l'isolement, aucun cap, aucune ligne.
Que fait enfin GL pour remettre son protégé sur les rails ?
Le président du département est en train de mettre l'Yonne dans une situation de grand danger. Tout ça va très mal finir...