Venue de Suisse du canton de Vaud pour goûter la cuvée de crémant (DR)

 

La descente au petit matin en serpentin. Certains ont coupé à travers vignes. Irancy, à une portée de canon de rouge d’Auxerre est une appellation qui monte (DR)

 

 

L'équerre des Saint-Vincent des chevaliers du Tastevin de Bourgogne (à gauche) et le petit dernier, tout nouveau sculpté d'Irancy porté par Christophe Ferrari en tête et Stéphane Podor le maire un nom qui résonne, comme celui de Léon Bienvenu dit Lonlon bloqué au milieu de l'église Saint-Germain, entre prêtres et jeune sénateur tout juste élu président de la fédération LR de l'Yonne. Deux messes à Irancy en un week end c'est Lourdes. Du jamais vu à Irancy (DR)

 

 

 

LES INTRONISATIONS, INTERVIEW DE MGR GIRAUD INTRONISÉ, LE RETOUR

 




Il fallait être à l'heure, samedi matin à 7h30, pour suivre la descente en lacets sur Irancy à partir du Poteau sur le plateau venté. C'est de là que les dizaines de confréries et leurs étendards sont partis pour défiler lors de cette première journée de la 72ème Saint-Vincent de Bourgogne

Les quelques 80 confréries d'entraide de Bourgogne et leurs étendards ont voyagé nuitamment pour arriver à l'aube sur le plateau du Poteau venté qui surplombe le cirque d'Irancy. Une collation attendaient les quelques 800 membres des 80 confréries de Bourgogne.

La descente de 2 km au village s'effectua à la lueur des flambeaux allumés tout le long de la route qui serpente en lacets.

À mi-parcours, des petits pots de cerises à l'eau de vie réconfortèrent les membres du cortège étiré dans les vignes.

Après la cérémonie aux monuments aux morts situé dans le cimetière - à Irancy on ne fait pas les choses comme les autres - le défilé eut lieu dans les rues étroites du village jusqu'à l'église où devait se tenir une cérémonie à la hauteur de l'événement, célébrée par Mgr l'archevêque Hervé Giraud, petit fils de vigneron. Ce fut une belle célébration et un beau rassemblement de croyants et mécréants respectueux, soulevés par la chorale et une atmosphère joyeuse presqu'espiègle alors que les cloches de Pâques n'ont pas encore survolé l'amphitéâtre d'Irancy. Une célébration de l'amour et de la solidarité.

 

Lonlon l'anticlérical narre

 

Léon Bienvenu était dans le choeur aux côtés de Christophe Ferrari. Le visage fermé assailli par quelques grimaces qui en disaient long sur le bouillonnement intérieur, Lonlon se détendit au fur et à mesure de la célébration. il est vrai que l'homélie de Mgr Giraud fut remarquable qui permit de fendre la glace, confortant la communauté acquise aux traditions dans le respect de l'autre et des croyances.

On ne put s'empêcher d'observer que les politiques s'étaient répartis de part et d'autre de l'allée centrale, en fonction des affinités et sensibilités au sein de l'opposition. Henri de Raincourt  (LR) et Jean-Baptiste Lemoyne (LR) en tête à gauche, Guillaume Larrivé (LR) et André Villiers (UDI) en tête à droite. En second rang à gauche, Malika Ounès UDI, Frédérique Colas (PS) et Valérie Leuger (LR). En second rang à droite, François Patriat (PS) et Patrick Gendraud.(UDI).

Enfin, derrière bien décalé, Jean-Yves Caullet (PS), non pas enfant mais au fond du choeur.

Jean-Pierre Soisson qui a toujours du mal à marcher en raison de problèmes de hanches, de retour de Guadeloupe, avait communié la veille su soir dans le temple des Bienvenus avec son ami Jean-Marc Brocard. Ce fut un grand moment de dégustation de l'esprit d'Irancy exhumé et mis à flot de manière inénarrable par Lonlon, l'anticlérical forcené mais respectueux des autres et de leurs croyances.

La première cérémonie d'intronisations qui précéda celle du dimanche, prit place dans la nature et fut bon enfant empreinte de cet humour propre au monde de la vigne. Ce fut magnifique d'autant que des femmes furent consacrées par Noé, Bacchus, Saint-Vincent et armées chevaliers, apparaissant soudain dans la lumière, plus belles que les hommes, certes, mais comme plus fortes puissantes au four et au moulin et à la vigne comme Mevrouw dame Charriat, hollandaise d'origine tôt naturalisée, devenue icône du terroir et d'un vin parfumé. Que la France est belle ainsi regardée en toute simplicité.

La mise en évidence, choix des organisateurs, des vignerons des années trente, qui eurent la foi en leur vignoble dans un contexte de crise et de guerre, donne un éclat particulier à l'intronisation de ces femmes et hommes du jour, exposés sur l'estrade aux yeux de toutes et de tous, même du préfet Jean-Christophe Moraud venu sur le pré au milieu de la foule bigarrée, à la bonne franquette.


Les portraits des couples crèvent l'écran

 

Les portraits des anciens couples de l'époque - 65 familles ont été identifiées -  ont crevé l'écran dans les rues d'Irancy comme autant de fenêtres ouvertes sur le large, sur ces vies de labeur, sur l'histoire locale, sur les rêves et les rires de ces paysans vignerons infatigables. Il suffit de regarder ces femmes et ces hommes (VIDEO intronisations) pour un peu imaginer leur force de caractère, leur distanciation et leurs pratiques de valeurs en cours mais dépréciées, aujourd'hui. Il y a du lourd au fond des regards.

Il y avait aussi du lourd parmi les huiles présentes et obligées en de telles circonstances. Il a fallu se lever tôt pour aller en campagne, par les petites routes, une habitude en période d'élections. Si elles furent tenues par le rituel minuté et incontournable de la matinée, certaines, comme le dernier président en titre de la Bourgogne, filèrent à midi plein. Les autres ne firent pas bombance au banquet traditionnel, pour la bonne raison qu'il n'y en eut pas.

 

Un repas chaleureux à 32 euros

 

Irancy n'en a pas voulu, estimant, comme l'écrit si justement notre consoeur Véronique Séllès dans sa chronique, qu'un banquet à 200 euros ne ressemble vraiment pas à Irancy, ce pays de vignerons autrefois pauvre, très pauvre, au point que ceux de Saint-Bris apparaissaient comme les aristocrates avec leurs caves immenses qui pouvaient abriter un régiment. Cependant comme les organisateurs sont bien élevés et reconnaissants envers des politiques pour leur générosité, une table leur était offerte chez Charles et Mimi au bar restaurant le Soufflot, le seul du village. À la question du qui paye,au grand architrave Bernard non pas le saint mais Ristord (on ne prononce pas le d) la réponse fusa nette "le comité d'organisation" ! Le menu unique à 32 euros par personne (sans les vins) était de belle facture. Le préfet s'est régalé ainsi que son épouse. On se demande ce qu'ils auraient engoufré pour 200 euros par tête toujours sans les vins. Nous, à quatre, on s'est offert avec un ami, un Paradis 2012 rare et une cuvée 2005 de derrière les fagots. Bon une demi bouteille par personne avec la remontée à pied sur deux kilomètres ça peut passer en trois heures de temps surtout si on réussit à passer au travers des nombreux contrôles de gendarmes.

 

Le cheval du cimetière

 

Le plus étonnant à cette Saint-Vincent tournante de Bourgogne, dire "la grande", était de voir les gens déambuler joyeusement sous la pluie de l'après-midi, bienvenue car elle fera du bien à la terre surtout celle du plateau venté et asséché.

Un verre de rouge à la main en marchant, une déambulation ponctuée de quelques arrêts pour lever le coude et laisser glisser le précieux liquide sur langue, palais et gorge. Une forme de liberté rare, sans sanction ni regards désapprobateurs. Imaginez refaire la même chose mardi ou mercredi à Irancy ou Auxerre.

Il y avait une sorte de fraîcheur et de petit bonheur. Et de plaisir. Partagé. Des gens venus de partout même de l'étranger, Suisse, Belgique, Corée, Espagne, Italie, Paris.

Le retour du soir, pas en petit train car il affichait systématiquement complet, même le dernier wagon, était improbable. À pied nous grimpâmes. Une côte d'Irancy prisée par les rallymen, propice à la conversation et aux arrêts pour souffler ou laisser souffler l'autre si on est attentif. La pluie n'a jamais arrêté le pélerin.

On a pu contempler les mannequins personnages d'autrefois, multiples, scotchés sur un toit, ou qui à une fenêtre, qui une entrée, qui un jardin.  En situation. Parfois c'était à s'y méprendre. Humain ou mannequin. La fixité, l'immobilité, forme de rigidité cadavérique, l'acide lactique à saturation, donnait le change.

En montant, passé une belle demeure appartenant à des Parisiens, un champ qui part et monte et grimpe à l'horizon, tableau parmi d'autres fréquents à Irancy. Un cheval tourné vers le mur du cimetière, belle reproduction. Il est beau. On crut à un vrai. Mais il ne bougeait pas. On l'avait vu au passage en sortant du cimetière, le matin, après le dépôt de gerbe au monument aux morts.

Et puis voilà que l'animal tourne la tête vers nous doucement. On crut à un moteur articulé. Mais non. Question : que fait-il là immobile dans la même position la tête dominant le mur sud du cimetière ? Comme en deuil, prostré devant une pierre tombale.

Non. On n'a pas trop bu et il y a un témoin. Les visiteurs ont deux jours pour goûter aux 65 vins de l'AOC village Irancy (34 domaines, 13 millésimes).

Pas de cuvée unique Saint-Vincent comme ailleurs avant.

On vous le dit, Irancy est unique et multiple dans sa diversité. Authentique, cash, incomparable. Buvons et goûtons ce partage. À l'ami. À la vie.

 

Pierre-Jules GAYE



 

 

 

Les représentants de la confrérie de Ladoix (DR)

 

 Au point du jour lorsque la lumière vient chasser les ténèbres ... dans l'amphithéâtre panoramique unique de la vallée d'irancy(DR)

 

Recueillement devant le monument aux morts situé dans le cimetière. À Irancy on ne fait pas les choses comme les autres. De droite à gauche : le maire, le grand maître de la conférie du tastevin, le président du comité d'organisation, et le dernier président de la Bourgogne, pour l'éternité (DR)

 

Kit de dégustation 

 

35.000 verres gravés, modèle carré de luxe, des Verreries de Bourgogne, sont disponibles. 

Les bénévoles ont préparé 15.000 kits de dégustation.

Vendu au prix de 15 €, ce dernier comprend, outre le verre, un porte-verre et sept tickets de dégustation.

Les vignerons d’Irancy ont choisi de pas élaborer de cuvée unique, qui n'est pas toujours une garantie de grande qualité.

Les visiteurs pourront goûter aux vins des différents domaines (16.000 bouteilles) au gré des onze caveaux, organisés par millésime, de 2004 (un caveau proposera des vins d’avant 2008), à 2014.

 

 

 

 

 Cherhez l'erreur !

 

Mgr l'artchevêque Hervé Giraud, a été intronisé. Il est petit fils de vigneron à Saint-Joseph (DR)

 

Jean-Marc Brocard venu en voisin, trinque avec le service de sécurité  (DR)

 

D'aucuns tel le président du conseil départemental ou le président de la chambre de commerce de l'Yonne ont trouvé momnetanément refuge dans les caves de Bienvenu à l'entrée du village côté Vincelottes (DR)

 

Ambiance ambiance dans les rues d'Irancy (DR)

 

Lonlon baptisé par Noé, Bacchus et Saint-Vincent et armé chevalier de la confrérie du tastevin (DR)

 


La confrérie des chevaliers du tastevin (DR)

 

Pendant les intronisations samedi, du côté de la salle des fêtes (DR)

Léon Bienvenu, dit Lonlon l'archiviste du village vigneron dépositaire de documents très anciens venant du notaire, met la dernière main à l'histoire du pays, une publication très attendue (DR)