SOCIETE
L'état d'urgence en questions dans l'Yonne
le mardi 02 février 2016, 09:40 - SOCIETE - Lien permanent
Une conférence débat à Pourrain, une manifestation défilé à Auxerre organisées par la Ligue des droits de l'homme, la Libre pensée et Solidaires 89, ont été très suivies, soulignant les interrogations et inquiétudes sur les dérives possibles de la démocratie. AUXERRE TV propose l'intégralité de la conférence donnée par Françoise Dumont la présidente nationale de la Ligue des droits de l'Homme au café repaire à Pourrain
Réforme constitutionnelle, état d'urgence, déchéance de la nationalité, mais aussi future loi pénale, loi sur la surveillance... La France ne s'installe-t-elle pas dans un régime d'exception attentatoire à nos libertés individuelles ?
À gauche, la conférencière, Françoise Dumont, présidente nationale de la Ligue des droits de l'homme qui revendique 10 000 adhérents, et la présidente Icaunaise. concernant la lutte contre le terrorisme. "Les débats" se sont concentrés sur "la réforme constitutionnelle", incluant l'Etat d'urgence et la déchéance de nationalité pour les personnes convaincues de terrorisme qui doit être présentée en janvier au Parlement (DR)
Cette conférence intéressante a eu le mérite d'informer et d'éclairer les enjeux de la réforme constitutionnelle en projet ainsi que la pertinence ou non de prolonger l'état d'urgence alors que des dispositifs législatifs existent pour agir contre le terrorisme.
Le Collectif "Nous ne céderons pas" composé de diverses associations, entend ne pas inclure de formation politique en son sein et a lancé une pétition en ligne.
Ce qui caractérise l'état d'urgence, c'est la possibilité légale de contourner le pouvoir judiciaire, le juge. L'exécutif à travers les préfets sux ordres et les procureurs aux odres puisqu'ils sont nommés par le pouvoir exécutif, peuvent intervenir directement, sans contrôle du pouvoir judiciaire. Ce qui ouvre la voie à tous les abus éventuels.
Quant à la constitutionnalisation de l'état d'urgence, les juristes sont dubitatifs et s'interrogent sur les conséquences d'un déséquilibre, qui ouvrirait la voie aux abus de pouvoir voire aux pleins pouvoirs.
Un troisième régime d'exception aurait mérité un vrai débat plutôt qu'une réaction d'urgence décidée dans un contexte émotionnel circonstanciel. À l'État de droit pourrait se substituer un État sécuritaire.
Quant à la déchéance de nationalité, revendiquée de longue droite par l'extrême droite puis Nicolas Sarkozy dans son discours de Grenoble, elle paraît inopérante, inefficace et sans intérêt.
VIDEO DÉBAT
L'état d'urgence mobilise et fait débat dans l... par AUXERRETV
Dans la salle du café Repaire à Pourrain (DR)
Manifestation à Auxerre
Samedi après-midi à Auxerre, place Cadet Roussel et devant la mairie, défilé joyeux pour la levée de l'état d'urgence et pour dire "OUI AUX LIBERTES..."
Commentaires
Les propos de Bernard Boucherat ne modifient en rien ceux que j'ai exprimés ici avant hier.
J'ajouterais toutefois que l'état d'urgence ne se justifie pour les prévenir, ou pour y face si malheureusement ils se produisent, si seulement et seulement si, les moyens nécessaires sont mis en oeuvre et à ce sujet on peut craindre qu'il n'en soit rien pour de simples raisons budgétaires (le risque est grand quand on apprend que plus de 8000 personnes sont considérées "radicalisées" en France aujourd'hui.
Je comprends les réactions de toto et de morvan 89 bien que je ne les partage pas.
Si l'ampleur en nombre des personnes assassinées lâchement par leur compatriotes qui sont d'anciens détenus pour la plupart, est sans égal en France, le terrorisme ne date pas du 13 novembre.
Il y a des élections législatives dans moins de 18 mois. Laissons ses querelles sur l'utilité ou pas, de modifier la constitution et les lois pour restreindre les libertés, au débat politique et démocratique et les Français trancheront par leurs votes.
Quant à la prolongation de l'état d'urgence, si celui-ci à eu son utilité,elle ne se justifie pas et les dictatures n'ont jamais empêchées des attentats.De plus l'état d'urgence n'a pas permis de retrouvé l'un des organisateurs connu mais toujours en fuite.
Avec ou sans prolongation le risque de récidive est identique et ce tintamarre sur la nationalité ne sert au gouvernement qu'à dissimuler ses incompétences.
Avouer leur échec et et chercher les causes du refus de s'intégrer des jeunes enrôlés à la manière bien connu des sectes par les érudits d'une partie d'une religion inadaptée à l'occident et qui refuse par les armes, la laïcité et la démocratie seraient à moitié pardonné comme le dit l'adage.
J'ai voté à contre cœur à gauche aux dernière élections, mais si celle-ci nous emmène vers une dictature et prépare le lit de la droite dure en maintenant ses inepties c'est bien la dernière fois.
Les 130 morts du 13 novembre 2015 s excusent de ne pas avoir assisté à cette réunion, ni à la "joyeuse" manifestation de samedi.
Il ne revendiquaient quant à eux que la liberté de vivre, et même sous un régime d état d urgence, j'ai la faiblesse de penser qu'ils auraient apprécié la vie.
Celles et ceux qui réclament la fin de l'état d'urgence en évoquant les grands principes, font, pour la plupart, partie des générations qui n'ont pas connu une situation de terrorisme et de guerre urbaine comme nous le connaissons aujourd'hui. Or cette situation qui va perdurer, quelle que soit la région de France, nécessite des moyens exceptionnels de prévention et d'action ainsi que, pour chacun d'entre nous, un comportement adapté à la gravité et à la nature du risque. Cela justifie, à mes yeux, le maintien de l'état d'urgence tant que la menace subsistera, sans que cela constitue une menace pour nos libertés puisqu'il émane d'un gouvernement démocratique placé sous le contrôle du Parlement.